Jusqu'au bout, la corde, tu tireras

Un épisode de Star Wars sans le panneau de la 20th Century Fox et sa musique, le panneau beaucoup plus silencieux de Lucasfilm, la phrase bleue qui nous rappelle le lieu et le moment de l'intrigue, le logo qui arrive avec la musique qui fait sursauter avant de repartir vers l'espace et de laisser apparaître le bandeau déroulant résumant les derniers événements dont il faut se souvenir pour profiter pleinement de l'intrigue qui doit suivre, ce n'est pas vraiment Star Wars. Autant dire que Star Wars: The Clone Wars, avec son logo de la Warner Bros, le logo qui arrive sur un remix de la musique qui fait sursauter et le résumé commenté à la bouche comme un feuilleton des années 1950 et avec images à l'appui ne commence pas du tout comme un épisode de Star Wars. Il y a d'ailleurs un autre élément à charge, pour les plus distraits: les personnages ne sont pas joués par des acteurs, mais par des dessins. Des dessins relativement laids, d'ailleurs, qui manquent tellement de fluidité qu'on croirait que, dans la galaxie, personne ne se déplace sans son balai dans le cul pour se donner un air guindé.

Et pourtant, Star Wars: The Clone Wars a le goût de Star Wars et la couleur de Star Wars, parce que c'est bien du Star Wars! Un soupçon de Force, un combat en ouverture qui dure une demi-heure, des sabres laser, Coruscant et Tatooine, des phrases mal construites et même des gros mots outrageants (chipie, olibrius, chiens de Républicains -oui, celui-là est un peu violent). Puis, tout le monde est là, Yoda, le comte Dooku, Obi-Wan, R2D2, C3PO, Mace Windu et même Padmé. Et, pour ne pas trop déstabiliser le spectateur, l'Anakin animé est aussi peu convaincant que Hayden Christensen (ce qui prouve que l'animation n'est pas si mauvaise, car ça ne doit pas être si facile à réaliser). La VF permet d'ailleurs de retrouver toutes les voix habituelles, en premier lieu un Emmanuel Garijo parfait dans son rôle, là où les spectateurs de la VO doivent se contenter de Samuel L. Jackson et Christopher Lee qui avaient probablement mal négocié leur contrat à l'époque.

Avec Star Wars: The Clone Wars, nous nous retrouvons entre l'épisode II (car Anakin a les cheveux longs) et l'épisode III (parce qu'Anakin est encore Anakin), et si on pourrait craindre que cet ajout à une saga déjà un peu diluée soit juste un moyen de tirer encore un peu d'argent aux fans désœuvrés devant cette série qu'on croyait finie, qu'on se rassure! Star Wars: The Clone Wars raconte un élément essentiel de la guerre des clones: le fils de Jabba the Hutt a été enlevé et Anakin et sa jeune padawan font tout leur possible pour le délivrer.
Oui, Jabba a un fils. Il est même plutôt chou, mais ne faites pas les surpris.
Et oui, Anakin a une padawan. Elle est même plutôt amusante, dans sa manière de tenir tête à son boss, mais c'est un fait connu de l'histoire!

Résumé comme ça, ça a l'air un peu nul. Mais les relations entre Anakin et Açoka sa padawan ne sont pas sans rappeler les piques que pouvaient s'envoyer Han Solo et Leia, tandis que les clones font leur cirque pour amuser les enfants, mais des enfants au quotient intellectuel supérieur à celui de Jar-Jar Binks. De quoi faire oublier facilement la pauvreté du propos. Star Wars: The Clone Wars n'est pas une pièce essentielle de la saga, mais finalement, elle s'approche peut-être plus de l'esprit de la première trilogie que n'avait su le faire la seconde trilogie.