Histoire secrète n°10 : J'ai été fan de Ian Scott

Pour cette histoire secrète n°10, à un pas de la fin, j'ai mené une grande investigation dans ma chambre proche de Grozny sous les bombes à cause d'une inondation et d'un déménagement. C'est qu'il va s'agir ici d'un film, en partie, et que j'aurais aimé le revoir, au moins en accéléré, pour raviver des souvenirs un peu enfouis. Et accessoirement confirmer le bien-fondé de la révélation de la semaine, car il m'arrive parfois de changer radicalement d'avis sur un film entre la première et la seconde vision.
J'ai revu SteaK sur Canal+, et je l'ai adoré autant qu'il y a quatorze mois! Je n'ai pas dit qu'il s'agissait d'un exemple, je tenais juste à le signaler. Si vous voulez vraiment un exemple, je me souviens avoir beaucoup aimé Esprits rebelles au cinéma et m'être endormi la seconde fois. Il est vrai que les conditions étaient défavorables, j'étais en quatrième, dans un bus en route vers Rome, soit vingt-quatre heures de route. Et ça tombe bien, parce que si ce billet n'a aucun rapport avec Esprits rebelles ni même Michelle Pfeiffer ou l'éducation en zone prioritaire, le début de l'histoire se situe très peu de temps après ce voyage, en mai 1997.

En ces temps-là, je commence à grandir. Ma consommation télévisuelle se diversifie en conséquence, d'autant que le chant du cygne du Club Dorothée est particulièrement pénible à regarder. Le dimanche soir, je ne manque plus Culture pub et ses reportages rigolos sur la publicité internationale avant d'aller me coucher parce que j'ai école le lendemain.
Seulement voilà, en ces temps-là, personne n'imagine quel imbroglio le lundi de Pentecôte pourrait un jour créer: c'est un jour férié, point. Un jour sans cours le lendemain, il n'est certainement pas utile de se presser, la télé reste allumée. Sur La maison des fantasmes, affirme le site de l'INA. Je donne cette précision pour les gens qui aiment les détails, je ne m'en souviens personnellement pas. Alors que je me souviens avoir été étonné en découvrant que M6 diffusait des programmes avec un carré rouge dans le coin droit de l'image, avant de surtout m'étonner de ce que ce type de programmes pouvait provoquer jusqu'au plus profond de moi.

Il n'en fallait pas plus pour que je sombre dans une sorte de spirale infernale, à veiller dorénavant chaque dimanche un peu plus longtemps que Culture pub. La mosaïque du câble devait faire empirer les choses, à diffuser toutes les images de toutes les chaînes du bouquet en tout petit, y compris des programmes diffusés un samedi soir fort tard. En tout petit, certes, mais en en montrant bien plus que les mignonnets téléfilms érotiques du dimanche soir, tellement plus qu'il n'en fallait pas plus pour me convaincre quant à ma partie préférée du spectacle présenté (en me demandant conséquemment pendant des mois, des années?, si c'était complètement normal, si c'était un avis définitif applicable à la vie courante ou si c'était juste une préférence purement cinématographique ou esthétique). Un Dance Machine passe tard sur M6, n'est-ce pas un bon prétexte pour préférer rester devant la télé du salon -celle avec le câble, la carte et l'accès aux chaînes cinéma- plutôt que de m'installer confortablement dans ma chambre? Du moins jusqu'à ce que ces chaînes ne passent aussi dans ma chambre, me permettant de profiter dans des conditions optimales de confidentialité d'un prodigieux programme sur les toréros. Par exemple.

Grâce à l'arrivée de Canal+ dans la famille, enfin, je pouvais profiter de films ô combien plus récents, avec même des jolis gens dedans. C'est ainsi que j'ai pu suivre de près les carrières de Ian Scott ou Sébastian Barrio, qui m'avaient fait le meilleur effet dans Max 2 de Fred Coppula. Mais ce n'était rien à côté de Élixir: édition spéciale qui, en plus, mettait en scène, le Graal, Titof. Un film sans doute méconnu, mais avec un vrai scénario rigolo, qui le distinguait définitivement du reste, avec des histoires de château et de potion magique propice aux rêves fantasmatiques...
Malheureusement, l'ère du numérique et son flot d'images en tous genres m'a détourné, sans même m'en rendre compte, de fictions de qualité, en proposant des programmes bien plus ciblés, avec bien moins de déchet, mais aussi bien plus mauvais.

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