Neuf minutes pour convaincre (6): Suède, Estonie, Slovaquie

Saviez-vous que c'était Roberto Bellarosa qui avait remporté The Voice? Pour être tout à fait précis, il faudrait que j'ajoute Belgique à son titre, mais en ces temps de communion musicale européenne, c'est quasiment la même. D'autant que, si, en vrai, je n'ai absolument rien à dire sur la victoire de Stephan Rizon dans The Voice, la plus belle voix, c'est sans doute parce que j'ai passé mes derniers mardis de 2011 et les premiers de 2012 (soit environ dix-sept semaines) à regarder la version wallonne du télé-crochet, en m'amusant des règles absolument incompréhensibles d'élimination modifiées chaque semaine (dans cette catégorie, rien ne vaut le coup du candidat sauvé par le coach avant la fin des votes mais après que Maureen -la Nikos locale- a annoncé dans un ordre aléatoire les trois derniers du classement, puis le candidat sauvé par le public, puis le candidat repêché par le coach, puis le candidat éliminé par le public, puis le candidat sauvé par le coach entre les deux restants, le tout dans un processus interminable et répété deux fois de suite).

Et puis, aussi, en m'attachant à certains candidats, qu'ils aient été choisis par Lio, Quentin Mosimann, Beverly Jo Scott ou les Joshua, qui devaient se faire éliminer impitoyablement semaine après semaine, suivant une logique presque infaillible du c'est Kévin Cools que j'ai préféré ce soir, alors c'est sûr, il va sortir, qui allait aboutir à la victoire, donc, de Roberto Bellarosa, ses 17 ans insuffisants pour conduire l'Opel Astra GTC remportée avec le contrat de deux singles et un album chez Sony, sa mèche et ses interprétations très policées.
Tout ça pour dire que, quand tout a recommencé sur TF1, mais sans accent belge, sans placement de produit outrancier pour Coca-Cola ou les tablettes Samsung, sans Adrien Devyver pour parler de tous les tuittes lus dans la tuitte-room, et même sans Quentin Mosimann qui se fait charrier sans cesse (n'empêche que c'est lui qui a gagné...), j'ai déclaré forfait. D'autant qu'il y a la saison 2 de Hawaii 5-0 sur M6 en face.

Je dois pourtant bien constater que les temps changent et que même à l'Eurovision, désormais, il y a des vainqueurs de The Voice, au milieu des candidats de X-Factor voire, pour les plus âgés, des versions locales (et rares) de la Star Academy. La sélection du jour est peut-être une espèce en voie de disparition: qui sait si, en 2013, l'Eurovision acceptera encore des candidats de Nouvelle Star?

Loreen - Euphoria (Suède)


Ott Lepland - Kuula (Estonie)


Max Jason Mai - Don't close your eyes (Slovaquie)

Le classement du jour, sans trop réfléchir, sans trop y revenir:

• Estonie, 8 points (Estonia, eight points): je me suis fait piéger par Ott. Son titre a commencé comme mille autre ballades et, sans raison particulière (parce que non, il est moins mignon que Monsieur Allemagne, par exemple), j'ai été convaincu dès le refrain, avant que la montée en puissance de la bande PBO finisse de me convaincre, parce que c'est à peu près tout ce que j'aime. Je trouve ça joli et reposant, ça me plaît!
  
• Suède, 6 points (Sweden, six points): il semble qu'on tienne LA favorite de l'année. En tout cas, elle me fait peur quand elle danse, ce qui est sûrement voulu, comme le fait qu'elle chante dans le noir. Cette mise en scène, couplée avec ce que la chanson a d'un peu particulier (en restant très eurodance malgré tout) peut vraiment faire un truc en live. En attendant, j'ai été très emballé à la première écoute, un peu moins à la deuxième et pas convaincu que j'écouterais ça toute l'année 2012.
• Slovaquie, 5 points (Slovakia, five points): voilà un titre qui, à mon goût, ne tient pas la distance. C'est bien d'oser le hard-rock-FM avec des images pleines de sang mais ça m'évoque plus Bon Jovi que Lordi. Du coup, le début est punchy, réveillera sûrement l'auditoire (surtout après l'Estonie...), puis ça finit par être un peu trop répétitif. Mais il faut voir ce qu'on verra sur scène...