Le magicien ose

Malheureusement, il devient de plus en plus évident que je ne supporte pas Daniel Radcliffe, qui me donne l'impression de tout jouer en retenue, qu'il porte des lunettes avec ou sans verres. À moins que la faute soit surtout à rejeter sur Keylian Blanc, ce qui pourrait être conforté par le nombre nul de rôles qu'il a pu doubler, en dehors de Harry Potter, depuis sept ans... Oui, blablabla, il faut aller voir les films en VO, c'est tant pis pour moi... Mais, pour un nouveau volet d'une franchise qui ne m'a que rarement transcendé, je n'allais certainement pas faire des tas de kilomètres en bus ou en métro, mon brave ciné tout en VF près de chez moi avec mes élèves et ma principale faisait très bien l'affaire. Pour The Reader, je reconsidèrerai sans doute la question, mais cessez là de m'embrouiller et revenons à nos moutons et à pourquoi c'est peut-être Keylian qui craint du boudin.
En effet, il y a dans Harry Potter et le Prince de sang-mêlé, une séquence dans laquelle Daniel Radcliffe joue merveilleusement les ravis de la crèche, sous l'effet d'une potion. Et rien que pour ça, il est potentiellement un bon acteur juste un peu coincé par son personnage un peu chiant
Quant au film lui-même, il devient probablement mon Harry Potter préféré, peut-être même devant Harry Potter et la Chambre des secrets, ce qui est un comble en partant de mon livre pas préféré. Il est vrai que, vu la pauvreté du livre, la tâche d'adaptation était un peu plus aisée, mais il fallait encore éviter que le tout soit une succession de scènes mièvres. Et justement, David Yates a choisi de faire une présentation humoristique des sentiments de ses personnages. De l'humoristique qui fait rire, en plus! Il peut remercier la performance de Rupert Grint, mais aussi les personnages très décalés de Luna et de Lavande. Il y a probablement des tas de choses passées à la trappe (il suffit de voir le temps de présence à l'écran de Hagrid ou McGonagall, parmi d'autres), mais ce n'est décidément pas aussi problématique que d'habitude.
D'autant que, dans ce qu'il reste, les séquences ont réellement le temps de s'installer (Drago Malefoy y gagne) et l'ambiance se crée plus nettement que dans le précédent volet. Certains plans, certaines séquences sont parfaitement réussis visuellement, en particulier l'attaque de la maison de campagne des Weasley, et les effets spéciaux sont à la hauteur, malgré un léger abus du filtre gris... Cerise sur le gâteau, les effets de mise en scène ne tombent pas à plat et la salle entière a sursauté quand David Yates le voulait (ou alors c'est exactement à ce moment qu'une armée de souris s'est infiltrée dans la salle), tandis que des reniflements non retenus se faisaient entendre de-ci de-là vers la fin, ce qui, en l'absence de clim dans la salle, ne peut être dû qu'au film. Ou à une partie de solitaire sur téléphone perdue, mais ça ne concernerait qu'une personne et, éventuellement, son entourage proche qui serait affecté par cette nouvelle.
Mes voisins de gauche, eux, n'ont pas aimé le film, mais c'est vrai qu'il dure quand même 2h32.
Commentaires
Et qu'on se le dise, c'est la baguette de Drago qui a tué, et ça, on ne le voit pas! Comment vont-ils rattraper le coup pour la suite?
Enfin, je suis d'accord avec toi, Daniel est aussi expressif qu'un escargot.