Ils ont TUÉ la Fête du Cinéma!

La Fête du Cinéma, depuis vingt-cinq ans, c'est trois jours sur lesquels on organise un planning ultra-serré pour voir un maximum de films pour pas cher, en alternant les genres, en prenant en compte les horaires pour les repas et les files d'attente qui pourraient être conséquentes, pour les gros blockbusters qui affichent des salles complètes, d'où cette délicieuse tension qui peut se créer quand on est encore dans la file et qu'on voit le compteur diminuer très très sérieusement, avant, parfois, qu'une voix venue d'en haut anéantisse tout espoir en déclarant officiellement qu'il n'y a plus de place qu'au premier rang... Mais cette année, tout a changé et, avec cette fête désormais deux fois plus longue avec des tickets deux fois plus chers ou presque en période de crise, il n'y avait pas tellement de monde lundi après-midi pour voir Transformers 2: la revanche et, clairement, la Fête du Cinéma dans mon cinéma n'a vraiment duré qu'un jour pour un seul film et ça craint.

En plus, Martin est sorti de la Maison des Secrets alors qu'il était trop trop beau, et ça, c'est trop nul aussi...


Certes, sur sept jours, j'ai pu augmenter mon nombre de films vus à huit, mais sans coup de cœur évident et indubitable. Il aurait pu y avoir Very bad trip tant le film sait parfaitement aller toujours plus loin dans le con tout en suivant un scénario parfaitement maîtrisé, dont les clés sont données exactement quand il faut pour faire naître un vrai intérêt face au mystère de la soirée de beuverie qui déclenche tout. Seulement, mon voisin de derrière a tellement ri que moi, j'ai surtout beaucoup moins ri, alors Very bad trip peut juste être un très bon film, très fun, mais pas plus. Dans le même registre, le film avec une situation qui dérape puis dérape encore et dérape de plus en plus, Lascars: pas de vacances pour les vrais gars est tout autant une réussite, même si, cette fois, l'ensemble de l'intrigue est très peu probable. Vincent Cassel fait si bien la caillera qu'il fait oublier qu'il est absolument IMPOSSIBLE de rester ami avec un boulet/loser comme ce Tony Merguez (comme la saucisse). Et son rap du générique fin est amusant, ne serait-ce que pour la phrase «j'crache plus par terre/ j'traîte plus les mères/ j'traverse que quand le petit bonhomme est vert» (sauf que ce n'est pas lui qui la dit...), qui parvient à faire oublier quelques faiblesses de l'ensemble.


Je sais encore moins quoi penser de Tellement proches, qui joue sur la corde sensible en se déroulant dans ma ville, dans le quartier des Choux dont je rêve de savoir comment c'est fait à l'intérieur depuis des années, et en jouant sur certains éléments de société propres à ici. Seulement, le fils de Vincent Elbaz et Isabelle Carré est absolument baffable tout le long de sa prestation et rend chaque scène où il est présent relativement pénible, comme les délires érotomanes de Joséphine de Meaux, too much pour être crédibles. Et puis, je ne sais pas pourquoi, j'ai été un peu touché par la scène très clairement tire-larmes (et assez cliché) à la fin du film... Dans le même genre, j'ai aussi assez marché devant la conclusion de Hanté par ses ex, elle aussi très prévisible, mais le very bad trip de Matthew McConaughey, poursuivi par les fantômes de ses ex et de Michael Douglas, étant pour le reste plutôt pas drôle (ou alors, je n'ai pas vu où), cette fin a juste sauvé le film pour en faire un film «fête du cinéma».


Whatever works est aussi un film «fête du cinéma», parce qu'il s'agissait pour moi d'une expérience: mon premier Woody Allen! Et je n'ai même pas pensé à annoncer cet événement à Madame Histoire-Géographie qui pourtant, parmi toutes les choses pour lesquelles elle me plaint, place assez haut le fait de ne pas connaître Woody Allen. Et comme je ne connais pas Woody Allen, je ne sais pas trop s'il faut dire de Whatever works que c'est un bon film ou son contraire. Je l'ai juste apprécié, déjà pas ultra-sûr de moi au bout de cinq fois la bande-annonce, mais j'aime les personnages qui s'adressent aux spectateurs et je songe vouer un culte à Henry Cavill, que je ne connaissais pas, ne regardant pas Les Tudor. Pour le reste, c'est bavard... Un peu comme Fais-moi plaisir, un film très curieux, qui flirte avec le burlesque très régulièrement mais sans jamais déclencher LE vrai éclat de rire. C'est drôle (et Dany Brillant ne donne pas des envies de meurtre), mais qu'est-ce que c'est français! Les scènes où Frédérique Bel et Emmanuel Mouret parlent de leur couple en jouant très théâtralement avant que, par mégarde, Frédérique Bel ne sorte à poil de son lit, en sont une illustration parfaite...


Même face à L'Âge de glace 3: le temps des dinosaures, j'ai été dubitatif. Non pas par cette histoire de monde perdu où les dinosaures existeraient encore, mais plutôt par cette volonté systématique de Sid de se faire appeler «maman», sur la voix de Gérard Lanvin différente de d'habitude, sur la mocheté des dinosaures (au moins les vélociraptors et les ptérodactyles) et sur la présence de TROIS blagues sur les couilles ou équivalent. Mais j'avais tellement détesté L'Âge de glace 2 que celui-ci est forcément meilleur, parce que Scrat n'est plus le seul élément comique (et que ses apparitions sont cette fois complètement intégrées dans la trame globale, dommage que les deux premières aient servi de bande-annonce, elles sont forcément un chouia moins drôles quand on les connaît depuis six mois). Et surtout, une large fin de film (au moins une demi-heure, peut-être plus) est menée tambour battant, avec humour et action, jusqu'au générique dansant, qui devient un incontournable de l'animation, semble-t-il, depuis Madagascar.


Ma seule certitude, car j'en ai une, c'est que Transformers 2, la revanche est trop long, trop compliqué pour un simple film avec des voitures qui se transforment, trop constitué de blagues pour geek puceau que le mot «noix» fait pouffer, trop porté par un premier rôle féminin complètement poufiasse, trop gnangnan aussi (!) quand vient le temps de conclure, mais surtout trop long, quand même.

Commentaires

Monty a dit…
Merci pour cette revue de films que je n'ai pas vus ! L'illustration est très appropriée d'ailleurs. J'ai beau avoir vu les quotidiennes de SS3 je n'ai jamais vu Marin en Adam dans le jardin d'Eden !

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