Adieu Monsieur le Professeur

Aujourd'hui, j'ai passé cinq heures, presque enfermé dans une salle d'un collège inconnu (bien que situé dans ma ville) avec une dizaine de personnes, à côté d'autres salles dans lesquelles étaient retenus prisonniers autant de professeurs de mathématiques à chaque fois, parmi lesquels mon terrifiant et efficace prof de cinquième (devenu depuis le terrifiant et efficace prof de ma sœur) qui ne m'a pas reconnu, ainsi qu'une ex-collègue de préparation au CAPES qui était un peu une connasse, ou encore un très sympathique jeune homme encore tellement naïf mais d'abord sympathique.

Tout s'est finalement arrangé, et j'ai été libéré, après avoir fini une mission de la plus haute importance, à savoir corriger les brevets des troisièmes et y mettre des tas de points pour presque rien, que ce soit pour simplement dire que c'est Aline qui a le plus de chances de tirer une bille rouge (sans avoir à dire que c'est parce qu'elle n'a que des billes rouges dans son sac, ce qui n'est pas le cas de Bernard et Claude, les nuls) ou appliquer la contraception du théorème de Pythagore pour peu que ce soit bien fait, mais quand même pas quand, à la question de savoir pourquoi la calculatrice ne donnait pas le résultat exact, on répondait que c'était parce que ce n'était pas comme ça qu'il fallait faire. Je n'ai cependant pas été le plus rapide, certains ayant fini de corriger leurs 47 copies en même pas deux heures, ce qui peut être démoralisant quand on crève de chaud au point d'avoir les paupières moites et l'impression de ne plus pouvoir les fermer (ou, simplement, la crainte de rester collé au stylo rouge), mais toujours bien plus que le trop naïf collègue du privé qui regrettait les si médiocres copies qu'il avait devant lui, pour lesquelles il passait tellement de temps, à regarder chaque ligne de rédaction (ce qui est absolument incompatible avec ce barème généreux). D'autant qu'il aurait pu avoir un peu de compassion, et penser à ces profs du collège pourri pas très loin de chez lui qui, en plus d'avoir à corriger toute l'année des copies de merde de leurs élèves, ceux qu'ils suivent et qui pourraient leur apporter une certaine gratification, se voyaient affubler de tas de copies allant jusqu'à 39/40 et se trouvant bien trop souvent au-dessus des 30/40, ce qui est beaucoup plus long à corriger qu'un bon vieux 03/40.

Mais cette douloureuse épreuve, que je vivais pour la première fois, ne trompe pas. Comme les au revoir des élèves de troisième, hier, après leur brevet et leur affectation pour l'année prochaine, forcément pas au collège donc sans aucune chance que je les ai encore un peu face à moi. Comme la fête de fin d'année de la semaine dernière et ces élèves qui ne veulent plus trop s'intéresser aux pourcentages parce qu'ils voudraient bien faire une fête... Les signes ne trompent pas, me voilà en vacances, loin de mes élèves, les pénibles comme les parfaits (ah, mes troisièmes...). Je pourrais être perdu, désœuvré, ne sachant absolument pas comment les occuper (une fois que j'aurai, évidemment, préparé mes cours de l'année prochaine), mais je n'y pense pas. Car plus que tout, cette année, avant de partir en vacances, j'ai eu droit à un cadeau.
Et même des cadeaux!
Et ça, c'est juste trop cool!


Même si ça ne va pas du tout du tout avec ma déco...

Commentaires

Jeanne ou Serge a dit…
Waouh!!! Un cadeau! Mais tes envies de reconnaissance passeront avec l'âge...
J'aime assez la contraception du théorème de Pythagore! Mais en parlant de Pythagore, tu ne nous as toujours pas raconté du plan cul!
Jeanne ou Serge a dit…
Bonnes vacances Monsieur le professeur!
Pierre a dit…
Mes envies de reconnaissance passent déjà, surtout que je suis bien encombré maintenant, avec ce cadeau. Mais ça fait quand même plaisir et puis de toute façon, je suis sûr que tu es juste jalouseuuuuh.
Bonnes vacances aussi!

(un plan cul? quel plan cul? il n'y a vraiment rien d'intéressant à en dire)
Jeanne ou Serge a dit…
Jalouse, c'est sûr, pas de cadeau pour moi, le départ de Mme Espagnol ayant éclipsé tout autre événement intergalactique en cette fin d'année!
Rhum Raisin a dit…
Qui rédige les énoncés de l'épreuve de mathématiques au brevet? Parce que nommer les protagonistes (qui jouent aux billes!) d'un problème sur les probabilités Bernard et Claude, c'est un peu étrange en 2009, non?

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