Encore quatorze fois dormir

Il est revenu, le temps du muguet comme un vieil ami retrouvé et, avec lui, le moment où chacun se souvient avec émotion des Nazis et de leurs conséquences, au premier rang desquels le 8 mai qui tombe un samedi et le 9 mai qui tombe un dimanche, ce qui de toute façon ne sert à rien puisque ce n'est pas un jour férié. Mais qu'importe, car jour férié ou pas, pont ou pas, n'oublions pas que grâce aux Nazis (qui ont donc au moins servi à quelque chose, on ne peut pas leur retirer), le mois de mai est aussi celui de l'Eurovision. Et cette année, ça doit s'annoncer grandiose, pour que France 3 ait déjà sorti carrément la bande-annonce humoristique avec des gens occupés à parler à leur brosse à dents et à déplacer leur chameau garé en double file.

... Hum, oui, comme ça, si on n'a pas vu lesdites bandes-annonces, on dirait juste que ça craint...
Et puis, l'essentiel n'est pas là, car il est assez peu probable que l'Histoire retienne de simples bandes-annonces même pas sur internet une semaine après leur sortie, alors que le titre qui permettra à la France de venger Patricia Kaas (ou pas), si!


Jessy Matador - Allez Ola Olé
via Dailymotion

Ou pas, donc.
Quoique, on ne sait jamais, si la mouvance de l'année de l'Eurovision est au titre lent -mes treize prochains jours seront consacrés à cette découverte-, on pourra se détacher nettement et inciter les gens à voter pour nous, même ceux qui ne comprendraient pas bien le texte.
Parce que, là, je vous vois un peu étonnés, vous demandant si vous avez bien la bonne vidéo intégrée dans le billet, puisqu'il semble qu'il doive s'agir de la chanson française de l'année... Hé bien oui, oui, mais il faut aller au-delà des allez allez allez, allez ola olé ou de bam balabalabalam, qui pourraient juste sortir d'une chanson pour la Coupe du Monde en quoi elle pourrait être recyclée en cas de défaite (voire de n'importe quelle chanson d'été en quoi elle pourrait être rerecyclée en cas de deuxième défaite).

Il y a aussi, sous-jacent, tout le romantisme à la française qui imprègne ce titre, mêlé à la chaleur des îles en sus pour créer l'alchimie parfaite, qu'on devine au détour de vers comme Prends-moi par le côté/ Fais-moi ton déhanché/ Viens là, ça va chauffer/ Je sens le truc monter, qui montre au passage toute la pudeur française où on ne parle pas crûment de «ces choses-là». Nous, on joue sur le mystère, et, par exemple, quand on regarde le clip, on n'est pas là juste pour mater quelques filles bouger leur boule sans complexe!
Non, c'est la France et on réfléchit, on s'interroge, on se pose des questions qui semblent insolubles: quelle est cette mystérieuse quête qui semble guider les protagonistes, pourquoi ce vieux monsieur rit-il et Jessy s'énerve-t-il naturellement en sautillant sur place et en remontant son pantalon?

Alors, même si ces subtilités échappent aux ploucs, entre les gens qui vont mater les danseuses, ceux qui danseront eux-mêmes, voire les fans de Lost, les disparus qui seront forcément un peu en deuil, presque comme vides (ou déçus) le soir de la finale, ce Allez Ola Olé a toutes les cartes en main pour réussir...

Commentaires

Nataka a dit…
"Grace aux Nazis, le mois de mai est celui de l'Eurovision".
Très indirectement alors. Et je ne suis pas sûre que ce soit une chose à mettre à leur crédit.
Pierre a dit…
Rho, si, enfin: Nazis, guerre, réconciliation européenne, Eurovision! Même pas six degrés de séparation!
Nataka a dit…
A un moment donné, faudra quand même arrêter de leur mettre tous les maux de l'humanité sur le dos et affronter nos responsabilités.

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