Souvenirs télé, souvenirs télé (part II : 1995 - 2001)

La semaine a dû paraître longue, voire interminable. Il est donc plus que temps de dévoiler sept autres grands événements télévisuels marquants de ma vie jusqu'ici, qui font suite aux dix premiers, déjà exposés la semaine dernière.

11. Des vrais gens dans la télé, dans une émission honteuse
Je n'ai jamais participé de ma vie à une émission de télé, même si mes connaissances du futile ont souvent semblé assez vastes à certains membres de ma famille pour m'inciter à remporter (forcément) des jeux culturels du niveau de La cible et acquérir une célébrité absolument éphémère et locale. Sarah, Charlotte et Bruno, qui étaient en quatrième avec moi, l'ont acquise, eux, en participant à Fanquizz, un jeu de M6 présenté par Charly et Lulu dans lequel des ados boutonneux quand même très propres et habillés le plus flashyment possibles montraient leur fanitude absolue à des vraies vedettes de qualité (en l'occurrence, les Alliage), qui, parfois, quand elles n'étaient pas trop internationales, venaient faire un petit coucou et un peu de promo (les Spice Girls, elles, avaient été représentées par des sosies effrayants). Bruno n'était pas fan des Alliage, Sarah et Charlotte, oui. Moi, j'ai toujours la vidéo de leur passage, qui pourrait briser une réputation, avec chorégraphie et jeux débiles (et perdus, en plus...). Par contre, je n'ai plus le Disney Club mercredi dans lequel Raphaël était dans le public, quand j'étais en CE2. Je ne sais pas non plus si j'enregistrerai une certaine émission de M6 quand on y verra mon collège et mes collègues...

12. Parole d'Expert
Je me montrerais difficilement extatique en parlant de mes années collège, mais elles avaient au moins un point complètement positif dont mon esprit torturé et malade n'a jamais réussi à atténuer mon souvenir: je pouvais regarder la télévision l'après-midi. Les rediffs de Julie Lescaut
n'étant pas éternelles, il m'a fallu me rabattre sur France 3 et le sourire de Valérie Expert. Du haut de mes douze à quinze ans, j'étais complètement dans la cible de cette émission pratique à destination des femmes au foyer férues de brocante et d'estimations, de livres et de libraires étrangement coiffés (qui travaillent toujours avec Valérie Expert, sur LCI), mais aussi de santé (avec Marina Carrère d'Encausse qui était une vraie spécialiste, puisqu'elle travaille encore dans le Journal de la santé) et de tout le reste, avec en plus des vedettes... Parole d'Expert allait être ainsi la première émission pour vieux que j'allais prendre plaisir à regarder, bien avant Tous à la brocante que je regarde chaque samedi chez ma mère...

13. Une réminiscence de Dragon Ball
En 1993, je suis devenu un méga-fan de Dragon Ball Z, au détour d'une rediff de la saga Freezer (qui n'est pourtant pas la meilleure...) dans le Club Dorothée qui ne voulait/pouvait pas diffuser la toute toute fin du combat de Sangoku contre Cell. L'impression s'est confirmée lors de la re-rediffusion de toute la série en 1995, alors même que j'avais débuté ma collection de mangas, en utilisant mon budget Super Picsou Géant. Je n'avais par contre que de très vagues souvenirs d'un intérêt quelconque pour Dragon Ball à l'époque, si ce n'est une conversation dans la cour de récré en maternelle à propos d'un album d'images (peut-être avec Jordan, mais le prénom peut sortir d'une association d'idées de mon esprit). Un dimanche matin, pourtant, en regardant Récré Kids, l'émission AB de TMC qui recyclait ses séries un peu démodées (avec la très très sympathique Isis à la présentation, avec quelques autres autour par périodes, mais ce n'est pas le sujet), j'ai été convaincu, en voyant Bulma courir dans la grotte du pirate qui s'effondrait et dont elle voulait s'échapper avec Krilin tandis que Sangoku avait été retardé après le combat contre le Lieutenant Violet, que j'avais regardé Dragon Ball avant de le lire en manga. Par la suite, je n'ai jamais pu aimer l'animé trop censuré après lecture de la version Glénat.

14. La grosse émission
Une nuit, je suis tombé sur Comédie!. Un sketch très bizarre joué par des comédiens inconnus avec des costumes profondément cheap, dans une émission animée par Raphael Mezrahi, ma passion pour les Robins des Bois venait de naître, elle ne passerait pas inaperçue, étant complètement incapable de retenir mes rires dans la nuit, souvent très sonores, au point de m'attirer le matin des commentaires désobligeants. Heureusement, l'émission était aussi diffusée à 19h, en direct, puis le lendemain à midi et en remix le week-end, et elle allait être encore plus drôle avec Virginie Lemoine à la présentation, puis, après une trop longue période Patrick Bosso, grâce à Alain Chabat, Kad et Olivier, Christophe Dechavanne et Dominique Farrugia (mais pas Daniel Prévost). Ensuite, les Robins ont refait leurs sketches sur Canal+, avec plus de moyens mais moins d'humour (jusqu'à l'excellente Cape et l'épée, un feuilleton avec des capes et puis aussi des épées), tandis que, toujours aussi cheap, Kad et Olivier animaient La grosse émission II, entourés notamment de Manu Lévy ou Axelle Laffont, puis Jonathan Lambert. Comédie! a aussi fait naître mon intérêt pour les sitcoms, en diffusant deux heures chaque dimanche à 14h, avec Les dessous de Veronica et Voilà... avant de perdre tout intérêt. Mais sans Comédie!, je n'aurais jamais vu la fin de Un toit pour trois et surtout Arrested development, les nouveaux pauvres.

15. Le début de la télé-réalité, en loucedé sur le câble
Quand elle a été lancée, TF6, le bébé commun de TF1 et M6, était présentée comme la grande chaîne généraliste du câble. Deux ans plus tard, elle diffusait surtout La vie devant nous et Extrême limite en boucle, puis, de temps en temps, les séries de TF1 et de M6, rien qui vaille vraiment la peine de la choisir en option sur la TNT. Mais à sa création, elle faisait illusion en matière d'innovation et c'est sur TF6 qu'a été diffusée la toute première émission de télé-réalité française, présentée par Jérôme Bertin qui quittait LCI: Aventures sur le net. Le concept était simple et génial: trois équipes de trois personnes se retrouvaient enfermées pendant trois semaines dans trois appartements voisins avec pour seul lien vers l'extérieur une connexion internet. Un peu d'argent leur permettait d'acheter leurs matelas ou des pizzas, pour peu qu'ils aient réussi à remporter les premiers défis de la production et le mini-pactole récompensant les vainqueurs... mais surtout qui privait les perdants de toute connexion pendant une journée... Parmi ces candidats, la deuxième session a présenté des candidats parmi les plus sympathiques, chez les violets, les bleus et les jaunes. À un point tel que, passant devant un énorme cyber-café comme il en existait à l'époque à Bruxelles, j'avais eu envie de me connecter pour voir leurs péripéties et le dénouement de l'aventure que j'avais enregistrée. Malheureusement, l'émission n'a pas survécu aux vacances mais elle aurait mérité d'être mieux mise en valeur, elle était terriblement sympathique.

16. Le Maillon Faible
Bienvenue, vous allez regarder Le Maillon Faible. Derrière moi, neuf candidats: ils ne sont pas amis, ils ne sont pas de la même famille, ils ne se connaissent même pas et pourtant, ils vont devoir jouer en équipe. Un seul d'entre eux remportera peut-être la somme de 20000F, les autres repartiront sans rien, les mains vides. À chaque manche, un candidat sera éliminé par les autres parce qu'il aura été considéré comme étant le maillon faible... C'est par ces mots, toujours, toujours accompagnés des mêmes accords, que Laurence Boccolini commençait Le Maillon Faible, chaque soir de l'été 2001, alors que le premier loft venait de se terminer et que Qui veut gagner des millions? avait déjà un an. Ce jeu a été un vrai choc dans ma vie de téléphage, non seulement pour les répliques toujours parfaites de Laurence Boccolini, méchante comme il le fallait envers les candidats, mais aussi pour toutes les horreurs que ces gens qui ne se connaissaient pas pouvaient dire les uns sur les autres. Et puis, ce jeu avait aussi pour me plaire un systématisme très confortable, un décor bleu (l'école anglaise, probablement, Menteur aura presque le même plus tard sur TF6) et des candidats dont on se fiche bien de savoir à quoi ils occupent leur vie (contrairement à ceux de Tout le monde veut prendre sa place, par exemple, qui rendent irregardable la première partie du jeu).
Laurence Boccolini ne faisait vraiment plus peur sur la fin et les émissions célébrités auront fini de tuer le concept, mais, après la fin d'Allô quiz, c'était aussi le seul espoir de revoir des star académyciens et même des aventuriers de Koh-Lanta qui, généralement, se ramassaient très lamentablement.

17. Le 11 septembre
En dehors de toute considération politique, les attentats du 11 septembre 2001 m'ont fasciné. Je rentrais d'une de mes premières journées de prépa où je ne connaissais personne et n'avais encore aucune conversation (le lendemain, un mercredi matin, en salle de physique avant l'arrivée du prof, Pierre avait vaguement tenté de commenter les événements, mais je n'ai pas été très réceptif; il aura fallu Popstars et surtout Le groupe pour que je me socialise un peu), quand j'ai allumé la télé sur TF1 et découvert ce qui s'était passé. Et j'ai été happé, par ces images diffusées en boucle, ce deuxième avion qui se crashe, ces autres avions qu'on ne voit pas mais dont on parle, toujours les mêmes images, la tour qui s'écroule, et encore les mêmes reportages... Le 11 septembre est le plus grand show en temps réel diffusé par TF1, qui a fait passer tous ses présentateurs de JT devant les yeux des téléspectateurs. Ils étaient encore à l'antenne vers minuit, au bout d'une dizaine d'heures de journal, et toujours le lendemain au petit déjeuner... De tout ça, je me souviens notamment (uniquement?) d'un Jean-Pierre Pernault annonçant avec le ton qui va bien, en pleine nuit, l'écroulement d'une petite tour à côté du World Trade Center, un sous-événement complètement anodin dans l'ensemble de la journée.

Commentaires

Anonyme a dit…
Cette question restera certainement sans réponse, ou pire, elle sera habilement éludée, mais je m'en voudrais de ne pas la poser. C'est quoi cette certaine émission de M6 où on y verra ton collège et tes collègues? Allez, soyons fous, une deuxième question: es-tu certain de ne pas apparaître à l'image, même malgré toi?
(Je ne commente pas le reste du billet, même si j'y ai porté beaucoup d'intérêt)
Pierre a dit…
Non, il n'y a aucune chance que j'apparaisse, les caméras avaient pour mission d'être ultra-discrètes et n'ont croisé que la team SVT. Quant à l'émission, c'est une émission du dimanche soir, a priori Capital, mais je ne sais pas quand ni pourquoi.
Anonyme a dit…
Salut nous sommes les stars de l'emisssion télé qui a marqué ton adolescence(fan quiz alliage)et recherchons activement la vidéo de notre passage historique,que tu sembles détenir.....Charlotte et Sarah.Merci d'avance de nous la restituer au plus vite.

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