Les vacances, ou presque

En cette veille de brevet à surveiller pendant trois demi-journées sans trop savoir quoi faire d'autre et de tas de réunions plus ou moins constructives sur l'avenir de mon collège, je ne peux qu'envier mes élèves qui, eux, ont la veine d'être en vraies vacances depuis lundi, juste après la grande (et longue) cérémonie de remise des prix au cours de laquelle ils ont reçu des cadeaux de qualité comme des magazines en anglais (s'ils ont participé au Big Challenge), des règles en plastique (s'ils ont participé au Kangourou) voire les deux (s'ils ont participé aux deux) et même un peu plus parfois, quand ils étaient bien placés et concernés par les cadeaux achetés pour eux par le foyer (allant du Tangram au Rubik's cube en passant par le dévédé, évidemment pas pour les matheux).

Cette cérémonie était évidemment l'occasion idéale de revoir une dernière fois quelques élèves qu'on ne va logiquement plus voir pendant les vacances, de serrer la main aux big boss, de contempler la mine dépitée des sixièmes qui ne font même pas semblant quand ils n'ont droit qu'aux cadeaux pourris alors que les cinquièmes disent quand même merci et, accessoirement, de manger gratis. Mais surtout une occasion de voir certains élèves, je l'admets. Et c'est ainsi que, tandis que je rentrais chez moi et qu'ils rentraient chez eux, en prenant le même chemin, j'ai marché assez lentement (ce qui est absolument contre-nature, ce qui fait autant ma réputation que mes tee-shirts auprès des élèves, avec ma manière assez étrange de marcher, parfois, pour éviter que mon pantalon ne tombe) pour être à leur rythme tout en donnant efficacement l'impression que c'était surtout eux qui me suivaient alors que non, vraiment, c'est moi qui m'incrustais au milieu d'un groupe de quatre pré-ados de douze ans maximum, en m'amusant de l'un qui se cache dans un carton ramassé par terre alors qu'il prenait si mal au début le fait d'être traité de clochard par les autres, en conversant avec un autre qui se sera montré particulièrement sympathique tout au long de l'année sur les cinémas à fréquenter, ou encore en voyant le big boss des big boss, dont tout prof de maths aimerait lire les copies (sans qu'il fasse pour autant partie des élèves que j'envisage d'acheter pour les avoir comme enfants, après concertation avec quelques collègues lors de quelques conseils de classe), un peu gêné à l'idée que les gens puissent les regarder et demander à ses amis un peu de calme en entrant dans le centre commercial...

Il a bien fallu que je les quitte alors qu'ils entraient dans Score Games où je n'avais pas ma place, vraiment pas, en leur souhaitant de bonnes vacances, de quoi faire juste naître quelques idées nostalgiques, déjà...
Heureusement, le lendemain, comme pour me rappeler à la dure réalité, j'ai croisé un de mes élèves, qui ne s'étonnait pas d'être le seul dans le collège et qui était venu parce qu'il n'avait rien à faire chez lui et que j'avais dit que je travaillais jusqu'au bout (alors qu'il n'avait pas eu l'amabilité de venir chez moi les deux dernières heures, il est vrai placées à 8h), ignorant visiblement qu'il était en vacances, preuve qu'il est parfois utile d'être attentif...
Oui, certains de mes élèves sont vraiment des bolos.

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