Un billet sans traces d'Annie Cordy dedans, mais avec des animaux à la place

Depuis maintenant un an, la photographe Annie Leibovitz photographie -c'est son métier, c'est normal- des célébrités pour le compte des Walt Disney Parks, afin de promouvoir les parcs où l'on rencontre Mickey (quand on a de la chance, parce que sinon, on rencontre Tic et Tac voire Tic tout seul, et c'est vraiment moins bien, surtout vu le prix d'entrée, qui n'est rien si, en plus, on y passe la nuit pour espérer voir Minnie nous apporter le petit-déjeuner dans notre chambre du Ranch Davy Crockett où l'on peut faire du tir à l'arc -dans le ranch, pas dans la chambre). Pour ses photos, Annie Leibovitz part d'un constat audacieux: dans les parcs Disney, on se replonge dans le monde des films Disney. Mais plutôt que de mettre en scène des quidams que personne ne connaît et qui, en plus, risqueraient d'être moches, et parce qu'elle a quelques contacts grâce à ses nombreuses années à bosser pour Rolling Stone ou Vanity Fair (pour lequel elle réalisa la première photo officielle de Suri Cruise entourée de ses parents aimants, par exemple), Annie Leibovitz a choisi de (ou a été payé pour, le doute subsiste) photographier des people fameux.

À son tableau de chasse, on citera David Beckham en Prince Philippe de La Belle au Bois Dormant, Scarlett Johansson en Cendrillon et sa pantoufle de verre de Cendrillon ou Julie Andrews avec Abigail Preslin en Fée Bleue de Pinocchio. La troisième campagne vient tout juste de sortir: Whoopi Goldberg y incarne le Génie d'Aladdin, Jennifer Lopez et Monsieur étant justement Aladdin et Madame, tandis que Peter Pan est incarné par le danseur Mikhaïl Barychnikov qui fait face à Gisele Bündchen en Wendy, avec Tina Fey en Fée Clochette au milieu, qui est toujours plus connue là-bas qu'Alizée qui était pourtant prédestinée à ce rôle depuis qu'elle arbore son si seyant tatouage. La dernière photo reprend l'univers de Pocahontas, une légende indienne, avec Jessica Biel de 7 à la maison en star, et c'est là que le bât blesse.



Félicitons l'artiste: il y a une indienne qui court (ou au moins une fille habillée comme une indienne), des feuilles qui volent, un bateau anglais en fond qui s'approche. Au premier coup d'œil, pas de doute, on reconnaît l'ambiance de Pocahontas, une légende indienne. Les couleurs ne sont pas tout à fait celles du film, qui est dans son ensemble bien plus dans les tons bleus, mais la photo n'en est pas moins jolie. On repense alors inévitablement à ce chef-d'œuvre, à cette histoire d'amour tragique entre Pocahontas Unelégendindienne et John Smith, la seule qui finit mal dans tous les classiques Disney (et elle finit encore plus carrément mal dans Pocahontas II: Un monde nouveau). Puis à l'ambiance du film, aux musiques, à L'air du vent, à Élie Semoun avant qu'il ne soit connu, à l'humour du film, aussi, parce que ce n'est pas qu'un film sérieux avec un message fort sur l'extermination des peuples et les guerres raciales dans lequel les personnages osent chanter «Puisqu'ils ne sont pas blancs, ils sont forcément méchants» (pour les Blancs) ou «Ils ne sont pas comme nous, méfions-nous de ces voyous» (pour les Indiens), voire «Détruisons cette race, qu'il n'en reste aucune trace».

Et là, l'évidence nous frappe: pourquoi y a-t-il une biche derrière Jessica Biel?
Un raton-laveur, oui, un oiseau bleu bizarre, évidemment, mais une biche?!

Des colons méchants, des colons blonds gentils, des tas d'Indiens, un chien, un arbre qui parle, une boussole... Il y a le choix!

Mais pourquoi cette biche?!

Commentaires

Jeanne ou Serge a dit…
vair, nm, fourrure de l'écureuil de Russie
Pierre a dit…
Oui, et? Dans le Cendrillon de Disney, il s'agit bien de verre, comme dans mon recueil des contes de Perrault d'ailleurs, dont la préface explique pourquoi il s'agit probablement de verre et pas de vair.
Jeanne ou Serge a dit…
Si tu as fait une étude scientifique, alors, je m'incline!

Posts les plus consultés de ce blog

Lilly-Fleur Pointeaux nue (n'est pas dans ce billet)

À lit ouvert

The boys from Ipanema