Et paf le chien!

Les gens de bon goût placeront ici, avant la lecture de ce qui suit, une image de George-Michael Bluth se retournant lorsqu'on lui lance un truc à rattraper. Les autres ne comprendront pas, tant que du net ne surgira pas cette fabuleuse séquence d'Arrested development.

Je suis exactement comme George-Michael.
Non, c'est faux, je commence par un mensonge... Je ne me retourne pas pour éviter de recevoir en pleine tête un truc qu'on me lance. C'est une bien trop mauvaise idée, on risquerait surtout de le recevoir dans le dos.
J'aurais plutôt tendance à rentrer la tête dans mes épaules.
À chaque fois. Depuis toujours, mais au moins depuis l'activité football en cours d'EPS de cinquième (une horreur, bien plus que les activités handball ou basket). Et plus particulièrement quand ma mère crie, ce qui arrive, même si je ne suis pas sa cible, ce qui arrive aussi. Comme si j'étais un enfant maltraité, qui s'attendait toujours à s'en prendre une.

Pourtant, non, je n'étais pas un enfant maltraité.
Mais trois baffes ont suffi, semble-t-il, à me traumatiser. Ce d'autant plus que ma sœur, qui fut parfois une conne dans sa vie, n'en a jamais eu une seule, et c'est pas faute de l'avoir suggéré. Aujourd'hui, je suis incapable de me souvenir des trois, ni même si ce nombre est vraiment vrai juste parce que je le soutiens depuis ma plus tendre enfance. Mais je me souviens bien de la dernière baffe maternelle, parce qu'elle était accompagnée d'une colère monumentale et d'un traînage dans le couloir pour m'envoyer de force dans ma chambre.
Je n'étais pas bien grand.

Et depuis, j'ai soigneusement évité les conflits, à deux trois exceptions près qu'il vaut mieux éviter de livrer ici.
Et ça a plutôt bien marché, ma foi... Certes, j'ai été un enfant chétif et les cours de sports collectifs ont été une grande peur de ma vie scolaire, mais mon intégrité physique a toujours été respectée.
Toujours!
Toujours?

Maintenant, je suis une grande personne.
Je suis toujours un grand maigre qui n'aime pas se faire crier dessus, et qui est particulièrement soulagé de constater que ses bons élèves en maths ont quand même l'air un peu plus épanouis, eux. Mais, forcément, avec un vrai métier, des vraies responsabilités, des gens qu'on peut houspiller parce qu'on sait qu'on est dans son bon droit, la confiance en soi s'installe, la fourbe, même si on se prend, de temps en temps, une bonne baffe dans la gueule, au sens le plus poétique de la formule.
Plus encore, Mme Confiance fait genre "Pierre, tu es trop fort" pour me faire oublier qu'elle ne me calculait pas jusqu'alors. Et la voilà qui me pousse à séparer B. et O., sous prétexte que ce sont mes élèves et qu'ils se battent à côté de ma salle...
Merci, je suis un héros.

Mais le compteur des baffes est monté à quatre.
Merci, la confiance en soi!

Commentaires

Jeanne ou Serge a dit…
Quoi???
Toi, le gentil prof de maths, tu t'es pris une baffe???
Et alors, la suite de l'histoire? L'élève exclu j'espère...

Sinon,j'ai aussi un souvenir mémorable de la seule et unique baffe maternelle: fessée en bas de l'escalier! Ouh que j'avais été vilaine!
Pierre a dit…
La suite, c'est que j'en ai pris un dans chaque main pour aller voir la principale. Celui qui m'a touché s'est excusé (et la principale aussi), et les deux ont été exclus quatre jours.
Sinon, fessée et baffe, je trouve ça bien différent quand même. Je n'ai eu que des baffes (peu), ma sœur n'a eu que des fessées (peu); je l'ai enviée.
Jeanne ou Serge a dit…
bref, la morale de l'histoire, c'est que tu rêves de fessées!!!

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