Casse-noisettes

Ami lecteur, ce qui reste d'esprit de Noël dans l'air m'interdit formellement de critiquer ici le film Alvin et les Chipmunks. Je te vois déjà les larmes aux yeux, ne comprenant pas pourquoi je te prive de tout mon talent, et c'est pourquoi je te fournis l'explication dans la phrase suivante, preuve que ce n'était pas la peine de te mettre dans des états pareils, petit impatient, il y a des choses bien plus graves dans la vie. Vois-tu, si, effectivement, je donnais mon opinion -tout à fait personnelle au demeurant- sur Alvin et les Chipmunks, il me serait probablement impossible de le faire empli d'amour, de joie et de félicité tant ce film n'a absolument aucun intérêt, que ce soit par son scénario poussif, improbable et déjà vu et ses chipmunks au comportement aussi insupportable que leur voix à l'hélium.

Le billet du jour sera donc consacré à autre chose, mais tout d'abord, un petit interlude musical, pour rappeler ce que sont les vrais Chipmunks (C.H.I.P.M.U.N.K.!)

La cinquième saison de 24 heures chrono, la préférée des fans (mais très moyenne selon mes critères), s'achevait sur l'enlèvement de Jack Bauer par les Chinois, à cause desquels il avait feint d'être mort à l'issue de la (très bonne) saison 4. Au début de la sixième saison (qui arrive chez nous avec une mauvaise réputation), le même Jack Bauer revient de ses vacances, dans un état lamentable mais ce n'est pas très important puisqu'il revient juste pour être tué, en échange de quoi, peut-être, les attentats terroristes qui frappent les États-Unis s'arrêteront, c'est un certain Assad qui le promet. Mais en fait, cet échange, accepté à contrecoeur par le Président Palmer qui éprouvait un minimum de respect pour l'homme qui a sauvé deux fois la vie de son frère (l'ex et désormais décédé Président David Palmer, saisons 1 et 2), était un piège uniquement destiné à avoir la peau de Jack. On pouvait s'en douter, puisque Jack était justement la cible principale pour laquelle tout un complot extrêmement compliqué avait été monté, impliquant le Président Logan, des Russes et le Dr. Romano (avec tous ses bras), dont Jack s'était sorti en se faisant enlever par les Chinois.

Bref, la saison 6 s'embourbe dès le début dans les travers de sa précédente et on se dit que, à ce rythme, 24 heures, ça va paraître bien long. Et vas-y que je te fais exploser une bombe nucléaire, et vas-y que Jack tue froidement (et complètement gratuitement) son ex-co-équipier Curtis, et vas-y que Jack craque, pleure et vomit au pied d'un arbre, tout ça en quatre épisodes plutôt mous du genou, malgré tout. C'est que, pendant ce temps, il faut faire connaissance avec tous les p'tits nouveaux. À la Maison Blanche, on retrouve John Cage en conseiller du président aux désirs ultra-républicains brimés par un Président limite démocrate, ainsi que la femme de Bill Buchanan, toujours chef de la Cellule Anti-Terroriste, qui retrouve Eric Balfour (déjà présent dans quelques épisodes de la saison 1, un autre temps) et accueille un certain Morris O'Brien, petit ami de Chloé O'Brien car la vie est bien faite (ah ben non, en fait, c'est son ex-mari déjà aperçu à la fin de la saison 5, c'est pour ça!). Et surtout, on découvre enfin le nom de famille de la tête du complot... Bauer!
(Oui, comme Jack, la vie est bien faite)

Une question se pose, alors pourquoi pas ici: qu'est-ce qui différencie une bonne saison de 24 d'une mauvaise saison de 24, alors qu'elles se ressemblent toutes? Probablement la sensation de too much: trop de morts, trop de bombes, trop de rebondissements, trop d'ultra-patriotisme. La saison 6 a tout ça, à commencer par les méthodes toujours aussi extrêmes de Jack, et pourtant, elle se porte finalement bien. Parce que, contrairement à la saison 5, elle ne se focalise pas sur une intrigue imbouffable, mais fait se dérouler deux machinations parallèles. Tout d'abord, le complot autour des attentats, qui mêle à la fois les Russes et les Arabes pour ne pas faire de jaloux, et dans lequel la famille Bauer tient une place prépondérante, rendant les rebondissements un peu plus jouissifs. C'est aussi l'occasion de donner, pour une fois, un peu plus d'épaisseur à Jack (mais pas trop, ouf!), et de revoir Rena Sofer, spécialisée dans le rôle de belle-sœur de héros mais un peu plus présente qu'en tant que Mme. Petrelli (ici heureuse mère d'un Joshua sosie masculin de sa cousine Kim Bauer).

Ensuite, la saison 6 a la bonne idée de mettre en scène des intrigues de couloir à l'encontre même du Président. C'est un copié-collé de la saison 2, peut-être, mais c'est un temps de répit indispensable entre deux scènes d'action, même si elles sont réalisées avec la finesse légendaire de 24. Cerise sur le gâteau, la saison 6 renoue avec le "come-back inattendu mais tellement espéré (et même si on ne l'espère pas, ça fait quand même plaisir de le revoir)", le "je ne vois qu'une seule personne capable de résoudre ce problème", un procédé qui faisait la force de la saison 4 (très bonne, mais je l'ai déjà dit) et que la saison 5 s'était interdit en tuant tous les amis de Jack dès le début.

Alors, bien sûr, il reste encore 12 heures à tirer... 12 heures pendant lesquelles Audrey Raines a tout le temps de revenir, et probablement de chouiner, voire Kim Bauer. 12 heures pendant lesquelles les scénaristes ont tout le temps de se perdre eux-mêmes et d'assassiner inutilement nombre de personnages. Mais, en continuant à remixer les deux meilleures saisons de la série, tout espoir est permis pour que les douze prochaines heures livrent de bonnes surprises.

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