LTODLCF, spécial Mylène Farmer (volume 4)

Nous voici, déjà!, à la moitié de cette anthologie incomplète consacrée à la plus célèbre chanteuse rousse canadienne francophone née en 1961. Et avec ce volume 4, il est plus que temps de l'étendre aux Univers parallèles, aux copycats, à celles qui auraient bien voulu faire comme Mymyl... C'est que ce côté mystérieux qui vend des disques, ça peut donner envie à une jeune interprète qui éclot tout juste. Prenons Ysa Ferrer, par exemple. Après avoir joué dans Seconde B, il fallait bien un complet revirement de carrière à celle qui n'est en aucun cas la sœur de Séverine Ferrer et probablement pas plus celle de Frédéric Ferrer, de Nino Ferrer, de David Ferrer ou de Jeanne Mas. Seconde B, pour qui l'a oublié (et ce serait très excusable), c'était l'anti-Premiers Baisers de France 2, une série qui parlait des vrais problèmes des jeunes au lieu de les enfermer dans une cafèt' rose bonbon: une sorte de Hartley, cœurs à vif, mais en mieux, ou en moins bien. C'est ainsi que, pour ne pas connaître la même carrière que Camille Raymond, Ysa Ferrer, un jour, s'est dit qu'elle pourrait chanter.

Au début, ça ne ressemble à rien. Elle est coiffée comme Larusso mais en pire et ses titres de chansons sont aussi ridicules que À coups de Typ-Ex, 109 en 95 et Ne me chasse pas. Pire que tout, ses singles ne marchent pas, c'est dire comme on est loin de la carrière de celle qui nous intéresse. Heureusement, Ysa n'est pas rousse pour rien, et elle s'adjoint les services de Bertrand Le Page, roux monomaniaque qui teignait les cheveux de toutes ses rencontres de force et qui serait le seul responsable du choix de la coloration Schwarzkopf qui a lancé la carrière de la rousse, qui lui a bien rendu quelques années plus tard en le virant comme un malpropre pour une vague histoire de te-hon publique dans une soirée. Grâce à Bertrand, Ysa découvre le Babyliss et la musique électro dance (car non, Bertrand n'est pas que coiffeur). Elle sort Mes rêves, en 1997, puis Les yeux dans les yeux en 1998 avec l'album Kamikaze. Si tout ça ne vous dit rien, c'est normal, la carrière d'Ysa n'a jamais décollé, mis à part auprès d'une certaine frange du public de la Seule et Unique Rousse, celle qui passe sa vie au Queen. En conséquence, Ysa Ferrer devient aigrie, au point d'accuser à mots couverts son Modèle Imaginaire d'avoir tué son mentor dans Mourir pour elles, qu'elle sort quand son mentor meurt, en 2000.

Par la suite, ça ne ressemble plus à rien: Ysa adopte les cheveux bleus ou violets ou n'importe quoi, chante de la fausse J-pop parce que c'est ultra-tendance et qu'elle a beaucoup de temps libre pour lire des mangas (Made in Japan, 2003), apparaît
dans le film à pédés King Size avec le grand Laurent Artufel (ainsi que Marie Myriam et Sébastien Roch) et prépare son grand retour (car non, Ysa n'est pas finie) avec de la chanson à texte ciblée (To Bi Or Not To Bi) le 5 janvier 2008.

A a apprends-moi moi à à vi vi i i vre au jour le jour
Sou sou ou ffle moi moi a des mots mots o qui parlent d'amour
À à à à deux et ailleurs, à à à à deux et ailleurs
Ailleurs ailleurs ailleurs
Les yeux dans les yeux

Sans se quitter
Des yeux dans les yeux
Tout remettre en jeu
À nouveau, à nous deux
Cou ou ou pe moi moi a du mon mon de le temps d'un sourire
Pri i i ve-moi moi a de tout ou ou d'envie de m'enfuir
À à à à deux et ailleurs, à à à à deux et ailleurs
Ailleurs ailleurs ailleurs


Daniel Castano / Ysa Ferrer - Daniel Castano
1998 Polygram

Commentaires

Anonyme a dit…
Quel manque de recul ! Est-ce que Mylène ne laisse aucune place aux autres ? J'aime beaucoup Mylène, mais j'aime beaucoup Ysa Ferrer. Pourquoi les deux seraient incompatibles ? En aucun l'une est une copie de l'autre. Tout le monde sait que sa carrière a été sabordée par MF suite au titre "Mourir pour elles", hommage à B. Lepage, qui n'a pas plu à la grande directrice manager qui contrôle tout et tout le monde. En tout cas, ce sont deux univers totalement différents, et en aucun cas comparables. Les textes sont moins fouillés, moins appronfondis, certes, mais est-ce une raison décente pour la descendre en flèche ? On peut donner un avis sans pour autant dénigrer tout ce qu'il y a autour. Ca s'appelle le manque d'objectivité, désolé.
J'aime Mylène et j'aime Ysa.
Anonyme a dit…
"To bi or not to bi" est peut-être un peu ciblée, mais le beat est bon, non? C'est toujours du Ysa Ferrer, mais c'est ce qu'on attend d'elle.
Pierre a dit…
Pour être honnête, Romain et même si contrairement à ce que dit Anonyme (quel beau prénom!) je ne déteste pas Ysa Ferrer, je suis loin d'attendre quoi que ce soit d'elle. Et en l'occurrence, je ne suis pas fan de To bi or not to bi.

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