J'aime bien mes moutons...

J'ai peu évoqué en ces pages Arrested development: les nouveaux pauvres, qui est pourtant ma série préférée, et pas du tout Fais pas ci, fais pas ça, qui est pourtant clairement bien meilleure que Les Bleus, premiers pas dans la police même si elles n'ont pas grand chose en commun, si ce n'est le fait d'être françaises, comme si c'était une catégorie à part dans les séries. La raison en est simple: je suis un lâche et je ne voulais pas prendre le risque d'écrire un pensum là où je voulais motiver les quelques troupes qui passent ici. Mais c'en est assez! Porté par un bel esprit de Noël et parce que j'ai oublié de fêter l'Aïd, j'ai décidé de parler de Moot-Moot.

Moot-Moot, comme Arrested development et Fais pas ci, fais pas ça, est une histoire de famille. Mais, malgré la présence de Michaël Moot dans un épisode, Moot-Moot n'est pas un faux documentaire. Certes, Moot-Moot met à son tour en scène une famille légèrement dérangée. Certes, regarder un épisode entier demande une certaine attention pour ne pas perdre le fil de l'histoire qui, parfois, emprunte des ramifications très absurdes, car les auteurs sont Éric et Ramzy. Certes, on pourrait donc être tenté de rapprocher ces trois séries, mais ce serait oublier un détail essentiel: dans Moot-Moot, tous les protagonsites sont des moutons!

On y rencontre donc Bernard Moot-Moot, chef de famille légèrement martyrisé par sa femme, Berthe Moot-Moot (doublés respectivement par Éric Judor et Ramzy Bédia, de Éric et Ramzy). Ils ont deux enfants, Michel Moot-Moot (doublé par Frédéric Testot, de Omar et Fred), 14 ans, ado rebelle en crise contre la société qui menace de se suicider au moindre problème, et Zinédina Moot-Moot (doublée par Audrey Vernon, d'aucun duo connu mais qui hante les émissions de Canal+ depuis quelques années), 7 ans, la petite dernière très pourrie-gâtée. Mais plutôt que de tenter de généraliser, revenons sur Sans ta clause, l'épisode rediffusé sur Canal+ pour ce si beau jour de Noël, avec des vrais morceaux de magie de Noël dedans.

Tout commence par le choix du sapin de Noël: Zinédina choisit le rose et, parce que c'est Noël, Michel a droit, lui aussi, au sien, un truc tout moche mais, dernière tendance, avec un rat dedans, qui devient le seul ami de Michel avant de se faire tirer dessus, de survivre miraculeusement, puis de se faire tirer dessus. Comme le sapin de Michel est beaucoup plus cher, que sa mère est d'accord et qu'on s'en fout de l'avis de son père, Zinédina a le droit d'inviter un camarade de classe, Isidore (doublé par Omar Sy, de Omar et Fred), mouton noir qui vient tout juste de perdre son père intoxiqué par le polluant 4x4 de Bernard Moot-Moot, et est désormais en charge de l'éducation de ses cinq sœurs, sa mère étant déjà morte au Noël précédent.

Isidore est bien content d'être là, parce que c'est son premier Noël. Bien sûr, au cours de la soirée, il prend feu, mais ce n'est pas grave, parce qu'il ne ressent plus la douleur, maintenant (ce qui ne l'empêche pas, alors que l'attention de tout un chacun s'est focalisée sur autre chose, de déclarer, stoïque: "Puisque personne ne me regarde, on peut m'éteindre"). Naturellement, il se fait mettre à la porte par les parents Moot-Moot parce qu'il pourrit la soirée avec ses histoires et que le Père Noël -rôle tenu par l'oncle américain, Dallas (doublé par Georges Eddy d'aucun duo connu non plus mais qui hante aussi les retransmissions sportives de Canal+ depuis quelques années) n'a rien prévu pour lui. Il se retrouve donc dans le froid et la neige, mais heureux de sa soirée, tandis que Zinédina oublie de s'inquiéter sitôt son camion de Valérie déballé, surtout qu'il est plus drôle d'écraser le rat devenu bionique de Michel.

... Retenez que Moot-Moot est une série complètement barrée, tant scénaristiquement que graphiquement et vocalement (Éric & Ramzy et Omar & Fred incarnant un grand nombre de rôles), qu'elle est plus à sa place en semaine à 19h55 que le dimanche après Ça cartoon (n'importe où plutôt qu'après Ça cartoon, ce n'est vraiment pas le même public) et qu'elle est nettement moins déroutante que SteaK.
...Voilà pourquoi il faut regarder Moot-Moot, et pourquoi je ne me lancerai plus dans l'exercice de la critique de série.

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