C'est vendredi, parlons Star Academy!

Puisqu'il s'agit d'un vrai événement, je pourrais relater ici le passage de Dorothée sur le plateau de La Méthode Cauet -ou comment la reine du silence des dix dernières années se retrouve sur le même plateau que les fantastiques Greg le Millionnaire et Cindy Sander pour faire un peu parler d'une émission plus que navrante qui aurait tout à fait bien pu se terminer demain dans le quasi-anonymat dans lequel elle se déroule depuis son lancement, presque grimacer en entendant Allo, allo, Monsieur l'ordinateur, faire comme si Au pays de Candy était une chanson de son répertoire classique, éluder une histoire d'avion qui s'écrase sans elle ni Jacky ni Ariane et surtout, subir des blagues modérément drôles à propos du chômage d'Albator et une parodie des Musclés (qui prouvent que Cauet ne peut pas être toujours aussi inspiré que quand il reçoit Alizée ou qu'il n'avait pas assez de recul sur son sujet), le tout en étant néanmoins bien plus radieuse que dans les émissions d'IDF1, qu'elle semble désormais animer en pyjama- mais je ne le ferais pas, parce que ce n'est rien à côté du vrai événement d'hier soir: le grand retour de Nouvelle Star!

Ah, que les émissions de variétés de M6 semblaient loin! La chaîne avait eu une curieuse idée de diffuser un programme de remplacement, mais impossible de se tromper. La vraie émission propose des titres calibrés pour plaire au grand public, de Madonna aux Rita Mitsouko en passant par Le Magicien d'Oz, parmi lesquels se cachent une ou deux raretés télévisuelles, pour souligner la spécificité des meilleurs candidats par rapport à ceux de cette si vulgaire Star Academy où on chante les mêmes chansons de U2 ou de Michel Legrand mais avec chorégraphie et danseurs pour cacher la misère, mais dont le public ne connaît même pas Fly me to the moon (avec un verre de whisky à la main pour faire pitié distingué) ni When a man loves a woman (dans une version vaguement appauvrie par rapport à l'original)... Nous sommes bien loin de cette soupe ultra-indigeste servie par la chaîne pour combler ses mercredis vacants à grands renforts de réinterprétations ultra-spécialisées des plus grands titres de la musique qu'il fait bien de dire qu'on écoute quand on n'est pas un bouseux qui regarde cette daube de Star Academy où l'on chante du Serge Lama et du Michel Sardou (du moins quand la Star Academy n'avait pas choisi de pousser à l'extrême sa spécificité du duo avec des célébrités au point d'en fourrer huit par prime tout en tentant de se débarrasser de son image beaufe face à Nouvelle Star en osant inviter des gens qu'il fait bien d'écouter quand on a un tant soit peu de goût musical, celui qui fait qu'on préfère Nouvelle Star).

Dans cette bonne vieille Nouvelle Star, on se recentre sur l'essentiel: les candidats! On s'attarde sur leurs points forts et leurs points faibles et, si on s'autorise un écart dans la vie privée des candidats, c'est uniquement pour nous les rendre un peu sympathiques (et c'est pas gagné avec Benjamin...), nous montrer qu'ils sont humains et même qu'ils s'aiment bien, ce qui ressort juste après sur un bon petit duo entre Jules et Amandine où la première essaie de se taper en direct live le premier qui résiste parce que c'est un peu sa première fois (ou qu'il est gêné pour cette pauvre Amandine qui en fait quand même un peu toujours des caisses). Certes, Guillaume Stanczyk n'est pas Jérôme Pittorin, mais on est bien loin du niveau de l'ersatz présenté, avec des magnétos à la pelle, tous plus inutiles les uns que les autres, allant même jusqu'à oser en intituler un La minute inintéressante, parce que c'est un vrai concept complètement underground que de critiquer la vacuité de la télévision à l'intérieur même de la télévision, à moins qu'il ne s'agisse d'une métaphore critiquant la société de consommation par le biais d'images de candidats de télé-crochet.

Et puis, dans cette Nouvelle Star, le jury est là aussi, pour oser dire ce qu'il pense, sans craindre d'être lapidé par les fans de Jules qui ne voteraient que parce qu'il est trop beau dans son jean slim avec sa mèche encore plus top que celle des BB Brunes (et qui sera de toute façon défendu par Virginie Efira qui fait ça tellement bien)! Même pas il a peur de dénoncer la facilité dans laquelle certains candidats se fourvoient, même pas il craint de dire qui a été le moins bon de la soirée, comme au bon vieux temps (en même temps, c'était évident que c'était Cédric; le pauvre Jules a fait une bonne prestation et demi avant de reprendre Jamiroquai, ce qui n'est jamais une bonne idée). Et dire que M6 nous avait imposés ce show grand-guignolesque dans lequel tout le monde était toujours génial, sauf un peu Ycare, parce qu'il faut toujours un canard boîteux dans chaque famille, sur lequel tout le monde s'acharne. Il manque peut-être l'alchimie du précédent jury, mais en même temps, ils avaient aussi complètement l'air de se détester, parfois.

Le vrai problème reste peut-être les candidats, qui ne sont pas toujours au top... Ils ne l'ont jamais été tous à la fois, mais c'est encore à cause de cette émission bâtarde diffusée les dernières semaines, qui promettait tellement au public avant de les assommer avec deux heures trente d'ultra-conceptuel, rien qui ne ressemble à Nouvelle Star. Parce que Nouvelle Star, et c'est ce que M6 avait dû oublier, ce n'est rien d'autre qu'un divertissement.