Un peu de culture pour regretter de ne pas passer son samedi soir à Saint-Amand-Montrond (3)

Ah! qu'il est loin le temps des Mario, des Carine, des Alexandre, des Hoda, des Lucie, voire des Jérémy et des Dominique qui, à peine sortis du château de Dammarie-lès-Lys après un parcours duquel ils n'auraient certainement pas à rougir, se retrouvaient finalement livrés à eux-mêmes, lâchement abandonnés sur le bord de la route après une tournée flamboyante. Désormais, chez Endemol et Universal, on prépare proprement l'après-gloire éphémère et c'est ainsi que, cette année, la Star Academy 7 se retrouve au cœur de la Tournée d'été Centre-France, organisée par les grands quotidiens du centre de la France (La Montagne, Le Journal du Centre, Le Populaire du Centre et Le Berry Républicain) en partenariat avec NRJ, certes, mais aussi (et surtout) la SACEM, la Française des Jeux, Pernod SA, la carte Mozaic du Crédit Agricole, les feux d'artifice Pyragric et TV Magazine. Preuve du standing de cette tournée, les académyciens prennent la suite de Jalane et Anggun, pour se produire gratuitement le vendredi, le samedi et le dimanche soirs, à 21h30 dans une petite quinzaine des plus riantes cités d'Auvergne et alentours, sur une scène d'une petite quinzaine de mètres carrés.


La semaine dernière, les « vedettes de la télé » se produisaient ainsi devant la foule (répartie jusque dans les arbres) de Saint-Flour, sous-préfecture du Cantal, dotée d'une cathédrale avec un Christ noir et d'un passage du Tour de France lors de l'étape Brioude-Aurillac du 12 juillet dernier. Mais pas exactement à 21h30, parce qu'il faut bien rentabiliser une tournée gratuite. La soirée commence un peu avant, quand un charmant jeune homme décide de braver la foule, avec sur la tête une casquette Millionnaire, et dans les bras une sacoche pleine de cartes à gratter qui le rend désirable aux yeux de tout le public majeur, qui comprend finalement qu'elle n'aura pas la possibilité de gagner ce soir un million d'euros avec un vrai ticket du jeu, mais pourra quand même gagner des cadeaux. Pendant ce temps, au premier rang, les mineures crient. « C'est Jérém', c'est Jérém' qui va tout déchirer ». « C'est Quentin, c'est Quentin qui passe sur NRJ ». À 21h, les choses semblent s'accélerer alors que la sono crache les meilleurs titres de 2007 (Garçon de Koxie, De temps en temps de Grégory Lemarchal ou Love today de Mika, so rétro!), mais ce n'est rien à côté de la voix mystérieuse qui prend la parole à 21h30 pour annoncer Bertrand Sire.


Le public, aussitôt, comprend que Bertrand Sire n'est pas « le » Bertrand que tout le monde attend pour le principe parce qu'il viendra forcément avec Jérémy et Quentin, mais l'animateur de la soirée, celui qui est chargé de nous annoncer le programme de la soirée (l'animateur de la soirée, donc...) qui se finit en apothéose par le concert de la Star Academy, mais qui commence par la liste des sponsors, des remerciements à la mairie, etc. Et, pour mettre le public en transe avant l'arrivée des inoubliables interprètes de Bangla Desh, place à DJ Touguesh qui offre au public un set imparable, à coup de Martin Solveig, Magic System ou David Guetta, emportant l'adhésion des deux premiers rangs qui répondent présent! À 22h10, voici la super-méga-star de la télé, Roger Breton, accompagné de sa roue du Millionnaire pour gâter un public chanceux qui aurait trouvé les trois petites roues sur sa carte à gratter. Mademoiselle vient d'Arvant et repart avec un sac La Française des Jeux et des feux d'artifice pour être tombée sur le 50 ce qui est un peu comme si elle avait gagné 50000€ avec Bruno Roblès, Mademoiselle vient de Saint-Flour et gagne une sublime sacoche pouvant contenir un (petit) portable, tandis que Monsieur qui vient d'Aurillac (!) a légitimement des fans dans le public qui réclament des bisous et repart avec un baladeur MP3, preuve que les beaux gosses ont vraiment plus de chance que les autres dans la vie. Bertrand et Roger plaisantent un peu, rendent mal à l'aise le charmant jeune homme distributeur de cartes, tapent la discute parce qu'ils sont en avance sur le conducteur, interpellent les quelques fans de Pierre qui ont apporté une banderole, puis celles de Quentin, avant que, enfin, à 22h30 passées, ils annoncent le début du grand concert de la Star Academy 7.


Les premières notes de
7 Nation Army résonnent, puis Quentin entre en scène, très largement acclamé, et égal à lui-même dans l'interprétation (et le look, puisqu'il porte une chaussure noire et une chaussure blanche). La ferveur du public est égale lors du deuxième couplet, qui marque l'entrée en scène de Jérémy, dont la mission est visiblement de chauffer le public en le faisant sauter et chanter (ou brailler), là où ont lamentablement échoué DJ Touguesh et une partie de Millionnaire. Quelques instruments (deux guitares, un synthé et une batterie) ont beau occuper une partie de la scène, c'est un DJ qui se charge de lancer la musique et c'est Quentin et Jérémy qui lancent Bertrand, le vrai cette fois-ci, celui qu'on croise parfois dans les trains Paris/Clermont-Ferrand, et qui chante Ta douleur de Camille tel qu'il l'aurait chanté sur un prime, comme après un petit blédo. Curieusement, ça passe nettement mieux en live. Suivent Claire-Marie et Pierre pour interpréter, ni bien ni mal, Dès qu'j'te vois de Vanessa Paradis avec une chorégraphie digne d'un niveau CM2 des cours de Kamel Ouali mais qui laisse penser que ces deux-là s'aiment bien bien. Mathieu le traître qui enregistre des disques avec Shéryfa Luna n'est pas là, sans même un mot d'excuse de ses parents, ce qui ne permettra malheureusement pas de savoir s'il a le même
œil du bœuf en vrai qu'à la télé ou s'il a un vrai talent, mais tant pis.


Le spectacle se poursuit à un rythme effréné, où chacun lance un chacun autre du groupe, pour tenter sa chance sur scène sur un titre relativement à la mode. On entendra au cours de la soirée Jérémy interpréter On s'attache, Quentin prouver son statut de vainqueur sur Double je, Pierre seul au monde sur Ding ding dong des Rita Mitsouko dont il semble être le seul au monde à avoir été convaincu par Flavie Flament que ça avait effectivement été un tube de cette année, Claire-Marie fredonner 1 2 3 4 de Feist et Bertrand prouver que son monde n'est pas le nôtre et s'est arrêté à Superstition de Stevie Wonder. La petite équipe semble s'entendre à merveille, et personne ne rechigne à faire les chœurs pour les potes (en en profitant pour faire parfois un peu les cons au fond quand le thème s'y prête) mais il faut avouer qu'à ce petit jeu du karaoké, tout le monde ne s'en sort pas de la même façon. Quentin fait du Quentin, au meilleur sens du terme, et survole ses chansons, tandis que Claire-Marie (qui n'a de toute façon que deux chansons) reste plus transparente, alors même qu'elle a droit à l'un des plus beaux titres, Petite fable d'Olivia Ruiz, accompagnée de Bertrand et Pierre.


C'est justement Pierre la plus grande surprise du show, et c'est en partie sur ses épaules de recalé sauvé que porte l'ensemble (Raphie avait donc raison, que son nom soit sanctifié). Lui qui survole Beautiful de Christina Aguilera et offre un Hallelujah très honnête (mais aussi très dans la mouvance actuelle) ainsi qu'un Lilly du même acabit, qui n'est pourtant applaudi que lorsque Jérémy prend sa suite. Car il faut bien l'admettre, quand bien même Bertrand, Claire-Marie ou Pierre y mettraient toute leur âme, les vraies vedettes du concert sont bien Quentin et Jérémy, pour parler des filles du public et les faire crier. Et c'est Jérémy qui mène à lui seul le (très sympathique) battle de l'équipe, en volant le chapeau de Bertrand. Et c'est Jérémy qui vient faire un petit son de batterie pour souligner les blagues navrantes de Quentin et Bertrand qui est «flour de nous» (qui constitue l'une des très rares utilisations des instruments, finalement) avant de parler tripoux et d'enchaîner très logiquement sur What a wonderful world. Et c'est Jérémy et Pierre qui, comme dans les meilleurs concerts de Dorothée, partagent le public en deux pour savoir chez qui on crie le plus fort (bizarrement, c'est d'ailleurs chez Pierre). Et c'est Jérémy qui s'occupe de motiver le public extrêmement mou face à eux...


Un public si mou que quand, déjà, le concert s'achève (après moins d'une heure et demie et sans même avoir chanté Bangla Desh, ni même Paris Latino ou L'orange), les applaudissements se font très rares, comme pendant l'essentiel du spectacle. Et pourtant, ils sont loin d'avoir démérités, et ils donnent vraiment envie d'y retourner. Quitte à devoir supporter, encore, Bertrand Sire, qui ne manque pas de nous faire un dernier coucou avant de partir pour présenter les artistes, faire que les confettis explosent sur le public comme dans un vrai prime et laisser le soin à Quentin d'une ultime blague.

Commentaires

Anonyme a dit…
Je crois que Mathieu Edward enregistrait son prochain clip au Québec, ce qui pourrait expliquer son absence injustifiée. Heureusement que Quentin Mosimann n'enregistrait pas le sien, sinon le pauvre Jérémy Chapron aurait dû porter tout le poids des fans à lui-seul.
Quant au blogueur (bien) caché sur la photo, il faudrait être fou pour le chercher.

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