Qui est le bluffeur?

«C'est qui, lui?!»
Ce sont ces mots exacts, avec un ton dédaigneux qu'on ressent rien qu'en lisant, qui ont été prononcés par ma sœur, en voyant un vieux monsieur se sentant obligé de prendre la main des candidates à la place de Nagui, aux commandes de N'oubliez pas les paroles!... J'aurais aimé prendre la défense, immédiatement, de Patrick Sabatier, et de sa flamboyante carrière, mais je n'ai pas pu, parce que, finalement, je suis moi-même trop jeune pour pouvoir m'enflammer en reparlant de Tous à la une (et encore plus pour Avis de recherche ou Le jeu de la vérité) et, malgré toutes ses qualités, Pendant la pub est difficile à présenter avec enthousiasme et exaltation. De toute façon, le vrai événement-jeu de France 2 est ailleurs, le samedi et le dimanche: c'est Le 4ème duel!

Le 4ème duel, c'est un peu comme La part du lion, le jeu estival de l'été dernier: pour gagner de l'argent, les candidats doivent trouver la bonne réponse à une question, parmi les quatre qui lui sont proposées. Sauf que, contrairement à La part du lion, il n'y a pas les plus mauvaises blagues de Nagui à supporter, on peut vraiment gagner de l'argent (1000€ par question!) pour peu qu'on connaisse les réponses (parce que sinon, il n'y a pas de mystères, il vaut mieux tenter sa chance à Une famille en or, juste en face à la même heure) et, comble de la bonne idée pour un jeu avec des questions de culture générale, les questions ne sont pas forcément faciles faciles.... Un exemple? Allez, je vous propose le plus simple...
Que signifie «spirou» en wallon?
  1. Groom?
  2. Écureuil?
  3. Garçon?
  4. Sportif?
Écureuil, évidemment, pourquoi croyez-vous donc qu'il se coltine Spip?
Si on ajoute que le principe même de jeu est novateur, avec toutes ces histoires de dix jetons à utiliser comme on le veut pour couvrir autant de réponses qu'on le souhaite en cas de doute, afin d'être sûr d'avoir au moins la bonne réponse (ce qui est la condition sine qua non pour continuer), et le principe de gagner quatre duels pour décrocher 100000€, autant dire que Le 4ème duel compte un nombre incroyable de qualités époustouflantes pour un simple jeu d'été. Il faut toutefois pointer le défaut non négligeable du jeu: Tania Young est juste mauvaise en présentatrice de jeu, ce que, déjà, laissait transparaître sa présentation très peu bluffante de la météo. Heureusement, il existe un autre jeu où il faut un peu bluffer pour gagner de l'argent en trouvant la bonne réponse parmi les quatre proposées par une animatrice un peu plus enthousiaste et donc un peu plus enthousiasmante. Il s'agit de Paquet voleur, un jeu québécois diffusé le dimanche soir sur TV5 Monde (ce qui rassure quant à ce titre assez étrange, qui n'est rien par rapport à ce qu'il y a dedans, et qui devrait changer si l'adaptation par Nagui voit le jour en France).


Dans Paquet voleur, tout est une histoire de pastilles. Chacun des huit candidats de départ en reçoit une, avec une somme indiquée dedans que lui seul (et le téléspectateur) connaît, mais ni les sept autres candidats, ni même la présentatrice, Véronique Cloutier. Ensuite, au cours du tour de table, il peut selon son choix, tenter de prendre une autre pastille proposée au centre du plateau, ou encore garder la sienne, ou même essayer d'en voler une à l'un de ses camarades (qui pourra alors empêcher ça uniquement en répondant correctement à une question). Mais attention à celui qui veut faire le malin en voulant passer pour un malchanceux qui n'a qu'une pauvre pastille à 5 dollars canadiens alors qu'il en a 300 en demandant une nouvelle pastille, car il lui faut alors être sûr de donner une mauvaise réponse à la question qu'on lui pose tout en étant assez convaincant dans sa manière de donner une mauvaise réponse pour que les autres candidats soient assez convaincus que, effectivement, le pauvre a pas été gâté: déjà qu'il a eu pas de chance au tirage, mais en plus, il ne sait pas que L'île au trésor n'est pas de Jules Verne. Et puis, il faut surtout se méfier, parce que, parfois, même sans faire exprès, on donne des bonnes réponses quand on a une question plus ardue... Qui reste pourtant du niveau de celles du 4ème duel:
Dans quelle province canadienne se déroule l'action du roman Anne et la maison aux pignons verts?
  1. Le Nouveau-Brunswick?
  2. Le Québec?
  3. La Colombie-Britannique?
  4. L'Île-du-Prince-Édouard?
Non, là, c'est trop facile, ne me dites pas que vous avez besoin de la réponse...
À la fin de la manche, ce n'est pas celui qui a le mieux répondu qui gagne, hé non (d'autant que ceux qui voulaient garder leur pastille et qui n'ont même pas attiré les convoitises des autres, la loose, n'ont pas pipé mot de la manche), mais celui qui a la plus grosse (une métaphore sur la vie, finalement). La plus grosse somme dans sa pastille, bien sûr... Et quand on a survécu à la première et à la deuxième manche ainsi qu'à la demi-finale (et aux nombreuses coupures pub de l'émission originale), on peut même avoir peut-être la chance de tirer au sort (parmi 30 possibilités) LA pastille à 100000 piastres et la remporter.
Mais pourquoi faut-il que je parte en vacances dans un endroit où TV5 Monde n'existe même pas?!

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