Un peu de culture pour oublier qu'il pleut à Fort Boyard (2)

Quelle meilleure occasion que l'été où il n'y a rien à la télé pour se plonger dans l'histoire de la Pologne communiste des années 1980?
Mais si!
Marzi, c'est l'histoire de Marzi, aussi incroyable que cela puisse paraître. Marzi, de son vrai nom Marzena Sowa, c'est une petite fille comme les autres, qui aime jouer avec les enfants de son immeuble à aller sonner chez tous les voisins et se cacher, qui veut avoir un petit chien, qui aime son papa, mais qui n'aime pas, par contre, que les gens sachent qu'elle va aux toilettes. En vrai, la vie de Marzi n'a pas beaucoup d'intérêt a priori...
Sauf que Marzi vit en Pologne, et qu'elle nous invite à travers ses yeux d'enfant. C'est donc avec des mots d'enfant (ou presque) que Marzena Sowa raconte ce qui faisait aussi la vie d'un enfant en Pologne, la queue à la boucherie, les tickets de rationnement, la rareté du chocolat, de l'essence, de tout...

Les bulles sont bien rares, laissant beaucoup plus la place aux récitatifs extérieurs à la scène, mais donnent un aspect documentaire à cette bande dessinée, formée uniquement de planches à six cases rectangulaires, sans que la monotonie s'installe. C'est justement cet aspect systématique qui permet d'accorder autant d'importance à la vie de petite fille de Marzi qu'à la montée lente de la révolte des travailleurs, qui n'est d'ailleurs jamais développée gratuitement vis-à-vis de l'«héroïne». Au détour des vacances à la campagne de Marzi, on découvre les rituels catholiques de la Pologne; parce qu'elle n'a pas de poupée Barbie, Marzi envie les rayons des rares magasins bien fournis (où l'on paye en dollars); pour nous présenter ses copines, Marzi glisse qu'elle change d'école parce que son ancienne école était trop près et que, selon les autorités, c'est injuste d'avoir une école aussi près... Certaines saynètes sont parfois beaucoup plus anecdotiques, voire naïves (mais c'est aussi important, dans une autobiographie, d'exorciser son angoisse des toilettes), mais dégagent généralement une fraîcheur qui les rendent tout aussi intéressantes, notamment grâce au dessin de Sylvain Savoia. Et montrent que les enfants sont finalement un peu toujours les mêmes.
Même si, en Pologne, en plus, certains idôlatrent Mireille Mathieu et le Pape Jean-Paul II.

Commentaires

Anonyme a dit…
Il n'y a pas qu'en Pologne que Mireille Mathieu est idolâtrée.
(Comme un terrible orage s'abat actuellement sur C., je suis obligé de remettre à plus tard les commentaires des billets en retard. Je suis désolé. Peut-être adieu, si l'orage est trop violent et réussit à avoir ma peau)

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