Jour de fête(s)

Je ne saurais discuter longtemps de l'Ascension, car je n'ai jamais vraiment compris le concept même de cette Ascension, qui arrive 40 jours après une Résurrection, comme pour remonter là où il convient d'être quand on est décédé, mais qui se produit aussi 10 jours avant une Pentecôte où... où il se passe quoi, d'ailleurs?! Ma passion pour la religion ayant fait long feu depuis mes huit ans, et n'ayant pas duré assez longtemps pour que je m'inscrive au caté, il s'agit là de subtilités qui sont toujours restées obscures pour moi. Parce que bon, la Pentecôte, on dirait qu'on redescend et à un moment, tout Jésus qu'on est, il faut choisir, on peut pas être ni d'En Haut ni d'En Bas. 

Mais ainsi donc, c'est aujourd'hui l'Ascension.

C'est aussi l'Aïd, d'ailleurs, et c'est toujours un peu cool quand deux religions se partagent un jour férié (surtout quand l'une des deux religions est la religion catholique, parce que ça fait un *vrai* jour férié pour l'autre en passant). Ça permet des rapprochements dans les célébrations (et dans le respect des gestes barrières), et c'est toujours ça. Mais bon, j'ai encore moins de choses à dire sur l'Aïd.

Mais ainsi donc, c'est aujourd'hui l'Ascension (et l'Aïd). Or, si l'Ascension est là pour nous rappeler que 40 jours après Pâques, Jésus est remonté au Ciel (ou probablement quelque chose plus ou moins comme ça), elle est aussi l'occasion de nous rappeler qu'elle intervient huit jours après la naissance de Gauss. Et Gauss, pardon, mais il se place là dans la liste des gens hyper importants dont on parle dans tous les Livres.

Gauss est donc né huit jours avant l'Ascension. Pas huit jours avant aujourd'hui puisque nous savons tous que l'Ascension ne tombe jamais le même jour, à part que c'est forcément un jeudi, étant entendu qu'il y a toujours sept jours dans une semaine et que ça doit arriver le quarantième jour à partir de Pâques qui, lui non plus (elle non plus?) ne tombe jamais le même jour mais tout de même forcément un dimanche, parce que la Résurrection de Jésus arrive le troisième jour de sa mort, qui a eu lieu, elle, c'est certain (c'est même l'événement le plus certain de cette liste) un vendredi. 

Gauss serait donc né il y a huit jours aujourd'hui, si on était en 1777 et, si on était en 1777, on serait aujourd'hui huit jours après le 30 avril. Ce qui nous amènerait au 8 mai, ce qui est vraiment rageant, parce que ça veut dire que l'Ascension et le 8 mai tombent le même jour et ça fait un jour férié de moins, déjà que quand ça tombe un samedi comme cette année, c'est relou, merci bien...

Mais revenons à Gauss.

Gauss est donc né le 30 avril 1777 mais il ne le savait pas, parce que sa mère ne le savait pas non plus. Mais (et vous allez voir que tout finit par se recouper, ça va être épatant) la mère de Gauss avait tout de même deux infos importantes: elle a accouché un mercredi, et le jeudi en huit de ce mercredi, c'était l'Ascension. Gauss ne savait donc pas qu'il était né le 30 avril 1777 mais il savait qu'il était né huit jours avant aujourd'hui, quand aujourd'hui c'est l'Ascension. Sauf que l'Ascension bouge tout le temps.

Heureusement, Gauss avait quelques qualités (et sans doute aussi des défauts, mais que celui qui n'a jamais péché me jette la première pierre). Il était plutôt pieux, ce qui va lui servir d'ici peu, mais il avait surtout un incroyable don pour les mathématiques. Et vas-y que je t'invente un théorème de Gauss, une méthode du pivot de Gauss, une constante de Gauss, une courbe gaussienne (faut bien changer un peu), ou quelques autres petites babioles pour les mathématiques. Dès cinq ans, il avait déjà mis son prof de maths à l'amende en résolvant en un éclair de génie le problème au tableau pour son premier jour d'école: quel est le résultat de l'addition 1+2+3+blablabla+100 (étant entendu que blablabla doit remplacer la liste de tous les nombres entiers entre 3 et 100)?

Enfin, ça, on sait pas si c'est vrai vrai, mais c'est le propre des Grands Hommes d'avoir aussi une part de Mythologie dans leur Vie. En tout cas, quand j'ai eu un jour l'audace de poser la question à mes cinquièmes, ils n'ont pas eu le même éclair de génie...

Toujours est-il que, sur son temps libre, Gauss s'est donc penché sur les Textes, afin de retrouver sa date de naissance. Sans doute que, dans les faits, ça ne lui a pas pris énormément de temps, on trouve toujours des vieux calendriers des PTT dans n'importe quelle brocante, déjà. Mais il fallait une solution clé en main pour tous ceux qui seraient dans le même cas à travers les âges. L'Ascension, on ne l'a que trop dit, est le jeudi qui vient le quarantième jour de Pâques. Mais Pâques, avant ça, vient le premier dimanche après la première pleine lune du printemps, en admettant que le printemps a lieu le 21 mars (même si ça n'est pas toujours exactement le cas). Il suffit donc de connaître le calendrier lunaire et de le plaquer sur le calendrier de l'année pour savoir le jour de Pâques, puis le jour de l'Ascension, puis le jour de sa naissance. Et comme il était fort en maths, Gauss a trouvé un algorithme qu'il suffit de suivre pour être capable de répondre à cette question en deux coups de cuillère à pot pour à peu près n'importe quelle année passée ou future (limitée toutefois à un intervalle entre 1700 et 4099). Et ça marche même si on est un chrétien orthodoxe et que Pâques tombe encore un autre jour.

Ainsi donc, c'est aujourd'hui l'Ascension et le Grand Gauss est né il y a huit jours, amen.

 
Vincent Bueno - Amen (Autriche)
 
 
Ana Soklič - Amen (Slovénie)

Et allez les points:

  • Slovénie, 2 points: au début, à la limite, ça sonne comme une ballade qui passe le temps entre deux chansons, mais rien ne décolle jamais (ou alors avec les chœurs après la fin de la chanson, donc ça compte pas). Non, vraiment, je trouve ça chiant.
  • Autriche, 5 points: au début, ça sonne comme une ballade vraiment chiante entre deux chansons, mais finalement, la mélodie du refrain marche très bien sur moi (le deuxième Amen du refrain, ohlala, j'aime beaucoup!). La suite est une power-ballad très classique et, arrivé à la fin, je n'arrive pas à savoir si j'aurai envie de la réécouter hors du concours, ni même à établir vraiment son potentiel. En revanche, je sais de façon certaine qu'il aurait fallu quelques euros de plus pour fignoler le corbeau.

Commentaires

Nataka a dit…
Ah c'est l'aïd aujourd'hui aussi ? On ne me dit rien.

Quelle intro de foufous où tu résumes en deux coups de cuillère à pot l'absurdité du concept de Trinité, où un bout de Dieu passe son temps à revenir sur terre parce qu'il a un truc à dire à ses potes ou qu'il a oublié ses clefs ou je ne sais quoi... J'avoue que je ne me rappelle pas de Gauss. J'ai dû en entendre parler vu que j'ai fait des maths pendant assez longtemps, mais ça ne veut rien dire, je ne me rappelle pas de mes camarades de classe non plus.

C'est curieux quand même, souvent les mêmes titres reviennent mais 2 Amen la même année c'est pas mal. Dommage que ce soit le seul point remarquable de ces deux chansons, cette coïncidence. Le Amen slovène a des couplets chiants, et des refrains tout aussi chiants même s'ils essaient d'envoyer un peu la sauce.
Le Amen autrichien, qui aurait pu aussi bien s'appeler Ouais bon bah ok vu le sens du mot utilisé, m'intéresse un chouïa plus, mais juste un chouïa, c'est quand même très répétitif. Mais plus tard, c'est sûr que je zapperai la chanson slovène, alors que ce n'est pas exclu que je garde l'autrichienne sur ma compil.
Pierre a dit…
C'est vrai que Amen, c'est un peu connoté, c'était peut-être plus inattendu de trouver deux chansons avec ce titre. Mais bon, est-ce que c'est à ce point moins probable que deux chansons qui s'appellent Shine (je n'ai plus d'autres exemples qui me revienne, alors que je sais que ça arrive de temps en temps).

Je pense que la gaussienne, tu en as entendu parler, oui. C'est la courbe qui monte gentiment, puis une fois en haut, elle redescend gentiment, par symétrie. Ça fait une espèce de cloche et ça revient souvent dans les débuts des probabilités. Et si tu as croisé des matrices, le pivot de Gauss, c'est inévitable (c'est le seul truc que j'aimais bien dans les matrices). Mais sinon, Gauss, je l'ai pas croisé si souvent que ça, j'ai l'impression, dans mon parcours mathématique. On peut dire qu'il est surcoté, du coup. Ou sous-coté, peut-être.
Nataka a dit…
Les courbes en cloche s'appellent des gaussiennes ? Ah bon, non on ne me l'avait pas dit. Et les matrices... Mais ne parlons pas des matrices, c'est jour(s) de fête.

Shine est revenu souvent, mais 2 fois la même année ?
Pierre a dit…
Et non, tiens. J'ai vérifié, et je me trompais. C'est 2013/2014 ou 2009/2010. En cherchant, j'ai retrouvé Warrior en 2015, mais rien d'autre (alors que j'ai l'impression que ça a existé plus d'une fois en dix ans).
Nataka a dit…
Et bah du coup j'ai passé ma journée à faire un tableau excel pour pouvoir compiler les stats, il n'y a effectivement eu que 4 fois une chanson qui s'appelle Shine (2010 étant la seule qui compte) plus un Love shine a light et un Time to shine et vraiment j'avais aussi l'impression que c'était plus.
Mais Shine est un titre plus eurovision que Amen.
Pierre a dit…
Le Shine de 2014 était quand même très marquant. Pas bien, mais marquant. Mais le meilleur de la liste reste évidemment Love shine a light, mais c'est une autre époque.
J'avoue avoir pensé au tableur, moi aussi, mais j'ai eu la flemme. Je me suis contenté de classer mes mp3 d'Eurovision dans l'ordre alphabétique et de les passer en revue. Ce qui pouvait laisser des trous, mais normalement pas après 2006.
Rhum Raisin a dit…
Alors là tu t'es surpassé pour cette intro sur Gauss, dont j'ai forcément totalement oublié le théorème.
Avouons que si nous avions eu deux chansons intitulées "Voilà", on serait un peu dégoûtés non ? C'est un peu comme quand camarade de classe. C'était une petite humiliation. Ou comme quand je me retrouvais avec un autre Rhum dans la même classe que moi. Deux ans de suite, on a même été trois Rhum dans la classe, une sorte de Trois Rivières. Donc sincèrement, si j'étais l'Autriche, je haïrais la Slovénie. Et si j'étais la Slovénie, je haïrais l'Autriche.

Mon classement :
N°2 - Slovénie : Oui, ce n'est pas exceptionnel, mais le refrain n'est pas aussi chiant que vous le laissez entendre. En revanche, la chanteuse aurait pu appeler sa chanson Alleluia, ça aurait moins fait doublon, la conne.
N°1 - Autriche : Oui, le deuxième Amen est jouissif, mais un troisième Amen à la suite aurait été parfait !
Pierre a dit…
Trop d'Amen, ce serait de la gourmandise, c'est presque pécher.
Je comprends le problème de l'homonyme en classe, on sait jamais à qui la maîtresse parle (ou le maître, mais non). Curieusement, j'ai eu peu de Pierre dans mes classes, mais souvent des Claires. Et pour le coup, c'est quand même un problème (même si, au moins, dans le groupe des Pierre/Claires, j'étais le seul).

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