À l'Est, toujours rien de nouveau
C'est pas tout ça mais, en ce jour de l'Europe, il est plus que temps d'arrêter de faire semblant. Après tout, tout le monde sait bien qui a gagné l'Eurovision 2020. Il n'y a jamais eu le moindre doute sur ce point. En même temps, il y avait absolument tout: une choré, un look notable, un refrain qui reste très très bien en tête. Les classements mensuels des vidéos les plus vues de la chaîne officielle plaçaient ce titre toujours plus haut, la hype aurait fini de faire le truc. Non, vraiment, rien ne pouvait arrêter le sacre des The Roop, avec On Fire.
Bon, évidemment, le refrain est très bien, la choré tout ça tout ça, mais... On comprend pourquoi c'était toujours le même extrait qui passait dans tous les récaps, parce que, quand on l'écoute dans son entièreté, on peut se dire qu'il y a tromperie sur la marchandise. En tout cas, moi, j'ai pas peur de me le dire!
Néanmoins, après un tel plébiscite, la question était sur toutes les lèvres européennes: les The Roop n'allaient-ils pas remettre leur titre en jeu dès cette année? La question, elle a été vite répondue: c'était la seule solution pour ne pas garder ce petit goût d'inachevé et tenter de finir de convaincre tous ceux qui osaient douter. Alors oui, en 2021, les The Roop sont là.
Et les revoilà avec leurs voisins baltes, qui eux aussi tenteront de regagner une deuxième fois de suite.
J'ai pas peur de le dire: 2021>2020!
- Estonie, 4 points: le monsieur est précurseur dans le rétro. Forcément que les années 2000, c'est les années 80 de demain. En attendant, c'est pas désagréable à écouter, j'ai même un peu battu la mesure du pied, mais ça n'a pas grand intérêt. Ce sera la chanson qu'on avait oubliée en voyant le récap.
- Lituanie, 6 points: j'espère qu'il y aura assez de public dans la salle (ou l'impression de public) pour reprendre ces mouvements de bras presque terrifiants sur le refrain. Je ne suis pas totalement convaincu par la chanson, en tout cas. Je suis partagé entre un côté hypnotisant (c'est le jaune, sans doute, tout ce jaune!) et un certain désintérêt pour la mélodie... même si ça me plaît bien mieux que la chanson de l'année dernière. Sauf cette impression, à plusieurs reprises, que mon téléphone sonne à l'autre bout de mon salon, c'est très agaçant. Une chose est sûre, le visuel devra être à la hauteur de ce qui est annoncé!
- Lettonie, 6 points: je crois deviner qu'il s'agit d'une chanson au message fort et féministe, mais je peux me tromper. Je suis là encore assez partagé. L'entame de chanson est très agressive, dans la voix comme dans la musique, mais elle a le mérite d'être efficace et d'attraper l'oreille sans rejet. Et puis, au bout d'une bonne minute, il y a une espèce de refrain hyper banal, d'autant plus incongru qu'il est très court, mais il casse la dynamique. Le moment parlé/crié/a cappella enfonce le clou, mais il ne sera sans doute pas là comme ça le Grand Soir, alors faudra voir...
Commentaires
Pour Uku Suviste je suis entièrement d'accord. "Précurseur dans le rétro" j'aime beaucoup. Vu les photos du monsieur je me disais qu'ils allaient peut-être jouer sur l'effet beau gosse mais déjà en vidéo ce n'est plus si flagrant. Il y avait un petit truc melodique dans what love is qui me plaisait mais y a rien de comparable dans Lucky one qui est par ailleurs très similaire. C'est complètement oubliable. J'attends mieux de l'Estonie.
The moon is rising retient beaucoup plus l'attention que la chanson de Samanta Tina de l'année dernière dont je n'ai aucun souvenir sauf que c'était complètement différent. C'est un peu comme pour la chanson russe, à priori c'est agressif et un peu désagréable, et puis ça part dans tous les sens, mais après quelques écoutes j'y trouve de la cohérence, de la fluidité, et c'est engageant.
Ce n'est pas la première fois.
Les bookmakers ne se trompent jamais. Mais quand ils annoncent la victoire de la France, on se retrouve en Azerbaïdjan à devoir réécouter Running scared encore. Donc je ne vais pas m'emballer cette semaine.
Mon classement :
N°3 - Lettonie : Cette voix stridente est vraiment agressive, surtout quand c'est dès le début de la chanson. Je zappe, d'autant que dans la famille Tina, je préfère Arena.
N°2 - Estonie : Vous avez raison, c'est totalement le genre de chansons sympathiques à l'écoute, mais vite oubliées. Le Enrique Iglesias estonien va disparaître aussi vite qu'il est arrivé.
N°1 - Lituanie : J'ai pour la première fois esquissé un sourire pendant leur chorégraphie rigolote, juste après le refrain saccadé terriblement efficace. Ils ont carrément leur chance pour une place haute !