LTODLCF for kids (volume 6)

C'est une chose difficile de grandir, mais une semaine après, je peux tirer un premier bilan de mon anniversaire: j'aime vraiment beaucoup ma nouvelle pendule. Je regrette juste de devoir remiser l'ancienne, que j'aimais bien aussi mais qui devient aussi encombrante que Moundir dans l'équipe rouge, vu que je ne sais absolument pas quoi en faire ni où la mettre. Mais voilà un vrai problème de grande personne adulte, que je ne vais pouvoir régler que grâce à ma nouvelle maturité qui m'a véritablement transfiguré.

Ce qui m'amène au nouveau volet de ces trésors oubliés de la chanson française consacrés aux enfants, le sixième déjà! Car malheureusement, force est de constater que, quoi qu'on y fasse, les enfants grandissent, abandonnent ce statut où ils sont si mignonnets avec leurs dents rangées un peu en désordre, leurs lunettes qui leur font des yeux si attendrissants (et un peu concons, aussi, mais c'est aussi ça qui est touchant), leur consommation de deux litres de Pento chaque matin pour faire tenir leurs cheveux en crète ou à plat comme une big star... Un jour, ils décorent leur visage d'une tripotée de boutons, se font pousser une frange pour ne laisser apparaître de leur visage à peine plus qu'un piercing à la lèvre ou décident que, à chaque fois qu'ils vous verront, ils crieront «Vive le thon!» sans aucune autre conversation, car ils ont grandi et ils veulent vous empêcher de regretter de ne plus les voir aussi souvent car ils étaient vos chouchous, un peu, mais forcément, ils étaient roux.

Clémence, elle, fait partie de ces chanteuses pour enfants enfants, comme Priscilla, mais en plus vieille. En 2001, quand elle commence sa carrière, elle a déjà onze ans, ce qui correspond à l'âge de la retraite d'Ilona Mitrecey ou presque. C'est ainsi qu'elle décide de viser un public âgé dans un duo avec Johnny Hallyday, On a tous besoin d'amour, dans lequel elle montre toute l'étendue de ses aigus. Le succès est au rendez-vous, mais, plutôt que d'assomer son public avec des singles qui s'enchaînent sans aucune différence, Clémence prend le temps de trouver la bonne poire pour vendre des disques sur une image sans tenir compte de sa voix quand même un peu pénible de se ressourcer. C'est plus forte qu'elle revient donc en 2005 dans un duo vocal avec Jean-Baptiste Maunier, qui n'a pas encore tourné dans le chef-d'œuvre de sa carrière (Hellphone) mais qui jouit encore, en contrepartie, d'une certaine notoriété.

Alors, tout s'accélère. Clémence sort un best-of single à la fin de la même année, portée par un titre inédit, Sans défense, où son seul ami est un piano, qui lui permet de faire un bilan de sa vie passée. Et de constater qu'elle a mûri. Non seulement elle lutte désormais pour essayer de chanter dans les graves, mais surtout, elle réalise qu'elle a des seins et que ses parents doivent être prévenus. Mais en filigrane, elle envoie aussi un vrai message: Clémence est «tombée du nid de l'innocence».
L'histoire ne dit pas si c'est grâce à Johnny ou de Jibé.



Dois-je prendre à part mes parents
Pour leur faire part de me tourments
Vont-ils me croire si je leur dis
Que leur petite fille a grandi
Ils m'ont toujours bien protégée
De leur amour fort et léger
Je suis fébrile, c'est agaçant
Mais si fragile quand je me sens
Sans défense
Devant la fin de mon enfance
Un livre ouvert sur l'univers
J'ai peur, je perds tous mes repères
Sans défense
Tombée du nid de l'innocence
Je tends les mains tremblantes vers
Des lendemains pleins de mystère
Mais sans défense

G. Jouin - C. Holl
2005 MSA/ M6 Interactions

Commentaires

Anonyme a dit…
J'ai moi-même envisagé très sérieusement d'écrire sur Clémence, mais le temps passant vite, force est de constater que tu m'as grillé.
Clémence m'a été, la première fois que je l'ai vue, totalement antipathique. D'abord parce qu'elle chantait une chanson d'une nullité affligeante, que cette chanson marchait bien, même au Hit machine, et en plus, qu'elle la chantait avec Johnny, et que je ne comprenais pas pourquoi une gamine de douze ans avait le droit, pour lancer sa carrière, de faire un duo avec la plus grande star de la chanson en France. Puis j'ai appris qu'elle était la fille de quelqu'un qui était connu dans le milieu de la chanson, ceci expliquant cela. Clémence demeurait donc insupportable à mes yeux. Puis il s'est avéré que ce quelqu'un de connu dans le milieu de la chanson, Saint-Preux, n'était autre que le compositeur d'une chanson sans paroles qui passait régulièrement sur Nostalgie et qui m'avait toujours intrigué. Jusqu'au jour où, cette chanson sans paroles, Concerto pour une voix, est devenu un duo sans paroles, Concerto pour deux voix, avec ce fameux Jibé. J'ai adoré, et Clémence est remontée dans mon estime, même si elle tient vraiment beaucoup moins la route que Jibé dans cette prestation.
Quant à Sans défense, j'ai beaucoup aimé aussi, même si le succès n'a été que modeste.

Posts les plus consultés de ce blog

Lilly-Fleur Pointeaux nue (n'est pas dans ce billet)

À lit ouvert

The boys from Ipanema