Neuf-décembre blanc

Avoir une collection de tee-shirts réputée dans tout le quartier, c'est bien, mais quand le froid arrive, c'est pas top, car j'ai beau être une grande gigue, je n'en suis pas moins un petit être tout fragile, qui peut attraper froid s'il n'est pas suffisamment couvert les jours les plus frais de l'année, parmi lesquels on trouve le 11 août au cœur du Cantal, ou le 9 décembre au bout de la ligne 8 du métro parisien, ce jour où, youpi, il a neigé!

Je suis quelqu'un d'un peu désorganisé, mais ça ne m'empêche pas d'être prévoyant et d'avoir songé aux frimas loin du froid de décembre, dès le mois d'août (et pas seulement parce que je l'ai passé partiellement au cœur du Cantal où les jours sont si froids, parfois). Je n'avais alors qu'une veste antédiluvienne de chez Gap certes, mais sans plus aucune tenue vu son âge, qui alternait avec un gros blouson Complices que je portais déjà quand j'étais en troisième, ce qui ne date pas d'hier, car la France n'avait pas encore gagné la Coupe du Monde de Football. Mais depuis ma visite presque annuelle de Brioude, ma vie a changé. Non seulement je possède quelques pantalons cool de plus, mais aussi et surtout un blouson que je kiffe un peu et que j'aime bien regarder dans la glace, même si un de ses boutons s'est détaché au bout de quinze jours, probablement au milieu de la place De Brouckère, à Bruxelles, à cause d'un sac un peu lourd. Tant d'arguments qui me faisaient accepter de porter en public un manteau très peu discrètement griffé Rivaldi, alors que ce pourrait être source de quolibets (d'autant que je sais très bien pourquoi j'ai eu l'idée d'acheter ce manteau).

Mais ça ne s'arrête pas là...
Bien plus récemment, cela se compte au plus en semaines sans avoir à déborder d'une main, tandis que j'achetais une ribambelle de nouveaux tees, poussé sans doute un peu par les reproches des gens que je croise quand j'ose porter un tee que j'ai pourtant déjà mis il y a trois mois, une promotion alléchante et un commentaire dithyrambique a eu raison de ma raison et, sans m'en rendre compte, mon doigt cliquait sur «Ajouter au panier». Les conséquences étaient inévitables: quelques jours plus tard, je recevais chez moi un hoody à zipper, incluant, comme tout hoody, une capuche, accessoire qui m'était étranger depuis ma veste verte que j'aimais tant au collège mais qui n'avait pas daigné finir de grandir avec moi. Celle-ci -la capuche, pas la veste verte- eut l'avantage, le neuf décembre dernier, de me permettre de marcher sous la neige en arborant un sourire béat sans être trop gêné par le côté contraignant de la neige... Mais devait aussi provoquer, dès sa première sortie, une question d'un élève intrigué:
«Monsieur, vous êtes skateur?»

Pierre, 24 ans, prof.
S'habille comme ses élèves.

Commentaires

Anonyme a dit…
Y a pas à dire, plus je lis tes articles plus je te trouve charmant.
J'espère que tu nous prépares quelque chose pour "Les Gérards"
Jeanne ou Serge a dit…
Tu le trouves charmant, et encore, tu n'as pas vu ces TShirts... qui le rendent irrestible!
Pierre a dit…
Rhô, mais il faut pas raconter n'importe quoi non plus, hein, Jeanne ou Serge...

Cheshyre, merci, donc, et merci de me lire régulièrement, mais je suis désolé, il n'y aura rien sur les Gérards. J'ai regardé, je n'ai pas aimé.
Jeanne ou Serge a dit…
Pardon Monsieur (moue désolée...)!
Anonyme a dit…
Qu'est-ce que c'est que cette tête de chien ? Un nouveau concours de déguisements dont on ne m'a pas informé ?
Pierre a dit…
Non, Monty, cette tête de chien est le mannequin officiel de mon marchand de tees. En plus, je ne me déguiserais certainement pas en chien, à moins d'une thématique "choisissez un truc que vous détestez".

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