Le Quentin Mosimann des temps modernes?

Si on en juge par les prestations vocales très moyennes de Mickels Réa (qui a un nom de famille, maintenant qu'il est une star) lors de la très moyenne finale de la Star Academy 8 vendredi soir, il est très probable qu'il ait choisi de dormir, et même de dormir beaucoup, voire beaucoup beaucoup, sitôt sa victoire annoncée. S'il a voulu rester fidèle à lui-même jusqu'au bout, et en particulier à ce qu'il a pu déclarer au quotidien belge La Dernière Heure, il faut espérer que l'excitation apportée par cette victoire incroyable a suffi à lui apporter les dernières forces nécessaires pour faire l'amour à peu près correctement à Madame (après tout, c'est un peu grâce à son Seras-tu là? chanté pour elle, l'une des rares bonnes prestations de la soirée, qu'il a gagné -ça et la jupette qu'il portait sur le tableau Cléopâtre!) avant de commencer sa douce nuit tellement nécessaire.

En se réveillant ce matin (c'est ça, de dormir beaucoup beaucoup, on zappe complètement son samedi et on rate bêtement le dernier épisode de Sous le soleil), Mickels, probablement un peu ensuqué (c'est ça, de dormir beaucoup beaucoup, on se réveille complètement dans le pâté), s'est sans doute dirigé tranquillement vers sa salle de bain, s'est regardé dans la glace puis, tandis qu'il se frottait le visage d'une main pour s'enlever les cacas d'yeux, s'est possiblement gratté les fesses avant de réfléchir, ce qu'il avait justement prévu de faire après l'amour. Car nul doute que Mickels, malgré son statut de star, a su rester un homme simple, et avant tout un homme.

Mickels, être star et rester simple

via Wat

Il a de quoi penser, Mickels. Comme Pascal Nègre, d'ailleurs, et leurs pensées se recoupent forcément sur quelques points. L'un comme l'autre aimeraient sans doute un peu enrayer la malédiction du flop du vainqueur de la Star Academy, au point d'envier les scores de vente d'Élodie Frégé ou de Grégory Lemarchal quand il était en vie. Pour cela, Pascal pourrait se baser sur une observation basique: même si ce sont tous des amateurs absolus, il n'est pas rare de trouver parmi les candidats des dernières saisons de la Star Academy, la huitième notamment, des gens qui ont quand même, sur leur temps libre, pris quelques minutes pour enregistrer des maquettes très évoluées dans un studio d'enregistrement et les diffuser sur MySpace, quand ils n'ont pas (bénévolement, bien sûr) tenu l'un des rôles principaux d'une comédie musicale avec la fille de Jeane Manson.

Bien sûr, la Star Academy est une école, où l'on apprend à chanter en dansant dans laquelle les meilleurs élèves sont récompensés en ayant l'honneur d'avoir de bien beaux tableaux dans lesquels ils seront à moitié nus, parfois. C'est ce qui la distingue de Nouvelle Star. Mais puisqu'il en est ainsi, et puisque de toute façon, la Star Academy n'est plus que l'ombre d'elle-même, pourquoi ne pas envisager de cibler le casting sur des gens qui ont déjà des titres, des idées, voire un univers? Comme ça, hop, une fois le gagnant désigné, on entre un studio illico et un album (ou au moins un single) peut sortir assez vite pour que les hormones des téléspectateurs n'aient pas encore eu trop le temps de s'intéresser à quelqu'un d'autre, et notamment les candidats de Nouvelle Star, voire ceux de la Star Academy suivante! Et, ce qui tombe bien, c'est que Mickels est exactement dans ce cas, puisque, avec son groupe Rive Despleen, il a déjà un album de prêt ou quasi et que, même maintenant qu'il est une star, il envisage toujours de travailler avec eux (ça, il le dit dans Public). Il peut bien garder un peu de temps pour caser une ou deux collaborations avec Édouard ou l'une des stars qu'il aurait impressionné, voire négocier de placer un extrait de l'opéra dans lequel il va jouer (bien sûr), mais Pascal peut le remettre sur le devant de la scène dès le printemps, avec un single à lui qui durerait douze minutes!

D'autant que Pascal Nègre a sans doute déjà un peu réfléchi au problème. Sinon, pourquoi Quentin Mosimann sortirait-il Il y a je t'aime et je t'aime en second single de Duel, alors qu'il n'en est qu'un titre bonus absolument pas dans le concept du reste du disque? C'est bien que ses pote-fans l'ont soutenu pour sa musique, fut-elle un peu trop sirupeuse et aux paroles un peu obscures (qui pour expliquer «je t'aime trop, je t'aime loin»?), plutôt que pour des reprises plus ou moins inspirées de titres des années 1980 comme le font si bien les chanteurs has-been.
Hélas, j'ai bien peur que ce clip n'arrive déjà trop tard et je crois foncièrement que le réalisateur a pensé comme moi en mettant en scène Quentin en donneur de «free hugs», une mode passée depuis tellement plus d'un an... Mais peut-être que le deuxième album de Quentin, qui aurait intérêt à sortir lui aussi avant le printemps, pourrait lui permettre d'enfin lancer vraiment sa carrière.