J'ai cinquante ans, je m'habille comme une prostituée et je chante


Hier soir, afin de démentir toute rumeur sur un décès proche ou une retraite à venir, notre Johnny national affirmait en prime-time que non, Ça ne finira jamais, en profitant de l'occasion pour retracer sa carrière en deux heures, au fil des rencontres déterminantes. C'est ainsi qu'il retrouvait France Gall, totalement surprise de voir débarquer Jojo dans son faux salon où elle était tranquillou en train de ranger des photos et des disques de sa période Berger, après l'avoir regardé chanter Diego. Ou qu'il improvisait un bœuf avec son fils, dans une chambre relativement glauque mais avec micros, pour une nouvelle version de Sang pour sang.


Au fil des portes qu'il ouvrait dans ce grand couloir de la vie vers la mort, il reprenait ses plus grands succès avec Carla Bruni, Julien Clerc, Calogero, duotait avec Joss Stone sur son ignoble version franco-anglaise de Unchained melody, croisait Raphaël chanter avec toute la joie qui le caractérise Quand revient la nuit au pied d'une caravane et résistait à l'envie de faire avaler son harmonica à Christophe Maé tandis qu'il massacrait gaiement Marie. Par ici, il écoutait religieusement Katie Melua chanter dans un bar propre ou Amandine Bourgeois de la Nouvelle Star se déchaîner sur Proud Mary dans un bar plus crade. Par là, sa femme prenait son air le plus concerné pour dire du bien de son mari tandis que sa fille renonçait à se pendre à l'arbre sous lequel elle prenait le soleil en écoutant les paroles de Laura. D'autres portes ouvraient sur des images d'archives, sur Line Renaud, sur Laurent Gerra et Grand Corps Malade, sur des images de concerts et de tournées, de scopitones, de foule en délire, d'États-Unis, de cinquante ans de carrière au succès presque ininterrompu.


Et puis, au milieu, «elle» était là.
Elle n'était pas là pour chanter un vieux titre de Johnny, encore moins pour un duo, mais même pas pour échanger un ou deux mots avec «lui». Elle n'était là que par hasard, comme un moment suspendu à 21h30, à passer dans le même hôtel, dans le même couloir que lui. Un petit sourire, puis un panneau «ne pas déranger» accroché à la poignée de porte, pour être bien claire: malgré les chaussures à talons hauts en arêtes de poisson, malgré les bas résilles, malgré le look de pute femme fatale, elle n'était là pour personne. Elle était occupée à feuilleter un vieux livre au bord de la fenêtre, en la caressant un peu, de temps en temps, entre deux regards amusés en gros plan à la caméra HD pour montrer qu'elle assume son âge, c'est tout. Le seul message qu'elle passait, c'était Appelle mon numéro, sa chanson à elle, sans aucun lien avec lui, et il n'avait rien à y redire.
D'ailleurs, il n'a rien dit. Il s'est contenté de repasser un vieil enregistrement où il la complimentait, il y a dix ans. Peut-être qu'il lui en voulait un peu d'agir ainsi, de se montrer si dédaigneuse. Mais ce sourire narquois à la fin finissait de le prouver.
Johnny Hallyday? Mylène s'en fout.


Johnny Hallyday et Mylène Farmer
dans les coulisses des NRJ Music Awards 2003
via Dailymotion

Les captures de Mylène Farmer sont issues du forum Mylène Farmer is called.

Commentaires

Vincent a dit…
Je suis vraiment à la rammasse en actu de Mylèèèèèèèène, moi, en ce moment, je n'ai su que trois jours après qu'elle était passée dans l'émission de Johnny! Y'a eu de la promo avant, là-dessus??
Pierre a dit…
Par rapport à son dernier passage télé pour faire semblant de chanter, non. Elle a été citée dans tous les articles sur l'émission, mais à peu près au même titre que les autres. Une émission sur Johnny n'avait pas besoin de ça pour marcher... Le problème, c'est qu'elle n'a pas marché.

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