Vacances, j'oublie tout

À force que les jours passent, certes, l'Eurovision approche, mais aussi la fin des vacances. Il était donc plus que temps de, précisément, partir en vacances. Peut-être que, quand le départ a lieu un vendredi pour un retour le dimanche matin, on dira plutôt partir en weekend, mais ça manque un peu de panache. Et puis, après tout, c'est les vacances.

Si tout se passe bien, donc, au moment où ce billet sera mis en ligne, mon train se sera mis en branle, destination Ailleurs. 

Mais il fallait les préparer, ces vacances. Réserver un billet de train. Trouver un billet de train, avant. En trouver deux, même. Ou quatre, si l'on compte le retour, mais c'est surtout lui, qu'il a fallu chercher. Puis profiter d'une promotion pour un parc d'attractions. Puis réserver un hôtel... ah, oui, tiens, réserver un hôtel... J'espère que j'aurais fini par m'en occuper, au moment où ce billet sera mis en ligne.

Et puis, surtout, aller me faire couper les cheveux. Le point critique avait indubitablement été atteint et il serait tout de même dommage de traverser la France pour faire potentiellement quelques selfies en ayant une coiffure vraiment dégueulasse sur la photo. 

Je n'en avais pas encore trop parlé, car c'est un sujet qu'on sait sensible, mais je suis une victime collatérale du Covid-19. Ne parlons plus de cette maladie qui s'était déclenchée pile le premier jour où les écoles étaient fermées, en mars 2020, aux symptômes si évocateurs mais dont nous ne saurons jamais rien car, à l'époque, on n'avait pas encore inventé le test PCR (et accessoirement, ma mère m'avait absolument formellement interdit de sortir de chez moi, même avec une attestation, osant affirmer sans sourciller -du moins, sa voix au téléphone n'avait pas l'air de sourciller- que même l'achat d'un Télé 7 Jours avec Dorothée en couverture ne pouvait être une exception valable, vous vous rendez compte?!!). C'est un sujet bien plus terrible qu'il me faut aborder ici. Car, en 2020, ma coiffeuse vivait une période difficile. Elle venait de se séparer du père de son enfant, elle avait trouvé une chambre chez une amie pour la dépanner, puis un logement pour regagner un peu d'intimité, je connaissais visiblement beaucoup d'informations sur elle (en même temps, on se connaissait depuis longtemps!), et puis, le confinement, ç'a été la goutte d'eau. Alors, sitôt la vie normale revenue une première fois, elle avait pris une décision lourde de conséquences: aller rejoindre ses parents. À Saint-Brieuc.

Les arguments étaient tout à fait compréhensibles. On a davantage de place. On n'est jamais loin de la mer. Et l'histoire aura montré qu'elle a sans doute bien fait de prendre cette décision dès l'été, si jamais on avait dû être confiné une ou deux fois de plus ensuite. Mais bon, malgré tout, ça fait un peu loin, Saint-Brieuc, pour aller se faire couper les cheveux.

Et en même temps, c'est difficile, de changer de coiffeur. Visiter de nouveaux endroits, voir comment c'est tenu, s'assurer que c'est pas une ancienne élève qu'on détestait qui y travaille... Non, vraiment, passé l'été, c'était trop compliqué, je suis retourné au salon de coiffure où j'allais avant. Oui Madame, je sais que Magalie n'est plus là. 

La patronne, c'est un autre style. Déjà, on n'a pas grandi dans le même quartier, notamment parce que ledit quartier n'existait pas, quand elle était jeune. Mais bon, est-ce forcément nécessaire de discuter avec une coiffeuse pendant qu'elle nous coupe les cheveux? Alors, j'y suis retourné encore. Même si j'ai déménagé et qu'il me faut donc une bonne demi-heure de marche pour y aller (sauf si j'y vais en sortant du collège, puisqu'il est dans le même quartier, puisque c'est là où j'ai grandi). Les tarifs ont augmenté avec les contraintes sanitaires (et ça finit par être cher), mais j'y suis retourné encore. Elle n'a jamais trouvé de remplaçante pour Mag et son emploi du temps est d'autant plus chargé qu'elle ferme désormais à 16h les jours où il faut aller chercher son petit-fils à la sortie de l'école, mais j'y suis retourné.

Et aujourd'hui encore, donc, je suis retourné dans ce salon de coiffure. 

Et j'en suis ressorti en me trouvant BG, quoique fort cerné (mais elle n'y peut pas grand chose), donc j'y retournerai probablement encore. Même si, des fois, on n'a vraiment rien à se dire.

 
Subwoolfer - Give That Wolf A Banana (Norvège)

 
Rosa Linn - Snap (Arménie)

 
The Rasmus - Jezebel (Finlande)

 
Michael Ben David - I.M (Israël)

 
Konstrakta - In Corpore Sano (Serbie)

On passe discrètement de la première à la deuxième demi-finale, déjà!

  • Norvège, 1 point: je les reconnais, ils avaient tenté de représenter la France l'an dernier, mais en poney! Et c'était mieux avant, Pony X... Avec un look et un titre pareils, je m'attendais à quelque chose de plus fou. Là, je trouve que ça ne décolle jamais vraiment. Et en plus, ça s'arrête très brutalement.
  • Arménie, 2 points: c'est bien pratique, les chœurs pré-enregistrés, ça donne de l'ampleur à un refrain quand les couplets sont très quelconques. C'est la ballade féminine de trop pour moi, n'en jetez plus!
  • Serbie, 5 points: le début de ce clip est un parti-pris bizarre, mais finalement, ça va bien avec la chanson. Je ne peux pas dire que je n'aime pas. Je ne peux pas dire que j'aime. Je crois que je ne comprends pas. Ça me perturbe, curieusement. Et ça a un côté étrangement hypnotisant.
  • Israël, 7 points: encore un début a cappella, encore un début qui attrape l'oreille... Et ça vire aussitôt dans de la dance très 90s que je n'avais pas vu venir. C'est entraînant, le refrain est très catchy... et c'est très queer et très assumé! Il faut juste espérer que la mise en scène saura trouver le bon dosage (et que la voix suivra), pour ne pas franchir toutes les limites du trop. Et que Michael aura appris d'ici là comment on mime vraiment la couronne sur la tête (la main derrière la tête, les cinq doigts qui remuent, tmtc).
  • Finlande, 8 points: je ne suis pas convaincu que ce titre fera un bon générique d'une émission de talk un samedi soir sur France 2. Ça fait plaisir de revoir The Rasmus, ça rappelle des souvenirs, mais des souvenirs d'un temps révolu. Un peu comme quand on a envoyé Patricia Kaas. J'aime énormément beaucoup (tout ça!) le Jezebel qui lance le refrain et cette ligne de... de quoi, d'ailleurs?... qui le conclut, si rétro et si inattendue. Bonne idée aussi d'avoir réduit le deuxième couplet au strict nécessaire pour vite revenir au refrain, parce que c'est le mieux de la chanson, mais ça aurait tellement pu exploser encore plus dans le final. C'est pas mal bien, mais un peu manqué quand même.

Commentaires

Nataka a dit…
Comme je ne verrai probablement pas tes selfies, je vais supposer que tu seras très beau sur tes photos de vacances. J’espère qu’il y aura du soleil ce week-end Ailleurs. Bon voyage !

Norvège. C’est complètement n’imp mais ça me fait rigoler. Les masques sont assez originaux, la choré ne casse pas trois pattes à un canard mais le texte est un tout petit peu délirant, et j’aime bien les yum yum yum et le passage aux deux tiers qui tape des banana na na na. Je ne prendrai pas le pari de savoir si ça prendra ou non, mais j’aime bien.

Arménie. Cette chanson rejoindra la compil des trucs jolis qui feront un fond sonore agréable, mais auxquels je ne pense jamais, et ne ressens jamais l’envie spontanée d’écouter. Mais mine de rien ces chœurs pré-enregistrés pratiques, c’est peut-être ça qui manque à la chanson croate par exemple.

Finlande. C’est surprenant de revoir un groupe toujours en vie alors qu’on ne les a plus entendus depuis 20 ans, pour nous ça fait tellement « on a sorti un gros hit et après on est retournés à la vie normale » mais en fait non, ils ont eu une grosse carrière. J’aime beaucoup, les passages en mineur dans les couplets pour faire monter le drame avant le refrain, c’est très prenant.

Israël. C’est un mélange de plein de morceaux différents qu’individuellement on aurait entendu mille fois, mais mis ensemble ce n’est pas déplaisant ni dépourvu d’humour. Ça n’est pas exactement mon style mais c’est pas mal, c’est possible même que ça me fasse bouger un peu.

Serbie. Je ne sais pas. C’est du What The Fuck de haut niveau en ce qui me concerne. Ça m’agresse plutôt qu’autre chose, mais rien ne dit qu’à l’usure je ne m’y ferais pas. Mais pour le moment non, j’aime pas du tout. J’ai l’impression qu’il y a du fond, et une manière originale d’aborder le sujet, mais peut-être trop justement. Comme je ne parle toujours pas le serbe, il faudrait que musicalement ça me retienne. Et là c’est le bazar.
Pierre a dit…
Il faut que je fasse un peu de tri dans mes photos, mais je peux songer à organiser une soirée diapo, écoute. J'ai quand même d'énormes cernes si je ne souris pas, je crois... Mais il a fait beau, quoique venteux.

Je n'ai même pas pensé à vérifier si les The Rasmus avaient encore du succès ou s'ils vivaient sur les royalties de On n'est pas couché. D'ici à ce qu'on apprenne qu'Andreas Johnson a enchaîné les tubes dans son pays depuis la pub de Nutella (et son duo avec Emma Daumas, certes)...
Nataka a dit…
Je me fie à la petite bio sur le site de l'eurovision pour dire que la carrière de The Rasmus a été stable, mais c'est sujet à caution vu la bio qu'il donne pour Subwoolfer, alors peut-être qu'ils ont juste mis 20 ans à écrire Jezebel.
Rhum Raisin a dit…
Mais je pensais que la chute de ton histoire de coiffeuse exilée était que tu étais parti en vacances à Saint-Brieuc pour te faire coiffer par elle ! Je suis presque déçu.

Mon classement du jour :
N°5 - Norvège : Ils ont vraiment tout misé sur les masques et leur chorégraphie qui se veut décalée. Mais c'est du déjà-vu, et en plus la chanson est un peu répétitive.
N°4 - Arménie : Je suis assez d'accord avec vous, c'est une ballade folk sympatoche mais elle arrive trop tard après les autres.
N°3 - Israel : J'ai attendu une bonne minute 30 avant de trouver cette chanson pas mal. Le début mollasson a vraiment failli me perdre, et même la voix du chanteur ne m'était pas très agréable au début, mais a fini par me plaire.
N°2 - Finlande : En effet, les refrains sont très efficaces. On attend maintenant que la France envoie Kyo à l'Eurovision.
N°1 - Serbie : Je crois que le fait de ne pas comprendre la langue sert la chanson. Les syllabes sont tranchantes et donnent un rythme saccadé au refrain. Avec les choeurs en fond, l'ensemble me plaît assez.
Pierre a dit…
La bio Wikipédia (en français) de The Rasmus passe quand même, en un changement de paragraphe, de 2009 à 2022. Mais la partie discographie évoque un best-of, des albums ensuite... C'est vraiment les Kyo finlandais, on dirait bien!
(et si Evanescence participe au Concours Eurovision des États-Unis, c'est le combo ultime)
Nataka a dit…
J'ai un doute sur l'état actuel de Kyo et leur capacité à aller à l'Eurovision, quand même.

Ça a donné quoi finalement, le concours Americavision de la chanson ? C'était autre chose que 50 chansons en anglais avec des blindes de pub toutes les 5 minutes ?
Pierre a dit…
Mais... Les Kyo sont en pleine forme! Ils viennent de sortir un album. Ils ont même eu droit à un passage dans Taratata (dans lequel Nagui semblait avoir oublié qu'ils étaient déjà revenus il y a trois ans), c'est le signe qu'ils sont hype! Et tant pis si leur album ne se vend pas trop.
Après, ledit album ne me paraît pas contenir un titre immédiatement eurovisionnesque. Il faut que je le réécoute.

Et ce concours Eurovision américain a mis tellement de temps à se mettre en place, que je n'en ai rien suivi. J'ai donc découvert, en faisant des recherches, que la finale avait lieu demain. Il y avait 56 chansons candidates, ça fait beaucoup. Trop.
Nataka a dit…
Oh tu sais, Taratata est l'un de ces programmes cultes dont je n'ai jamais vu un seul épisode. Mais tant mieux pour Kyo s'ils se portent bien, et s'ils ont quelque chose d'eurovisionnable un jour, pourquoi pas ?

Le fonctionnement de l'American Song Contest est très différent, ça ressemble beaucoup plus aux télé-crochets habituels avec des émissions hebdomadaires pendant quasiment deux mois, et évidemment tout le monde regarde ça sur la même chaîne, qui est privée. Dans l'esprit, on est déjà sur de la pâle copie. Si c'est streamable quelque part je jetterai peut-être un œil, ne serait-ce que pour voir s'il y a eu de l'audace ou s'ils ont tous, les 56, été bêtement compétitifs.
Pierre a dit…
Le concours américain a l'air d'avoir une chaîne Youtube officielle avec les prestations et les émissions, donc tu devrais pouvoir y jeter un œil. Peut-être que je le ferai aussi (mais je sais que je n'arriverai pas à tout comprendre des commentaires de Snoop Dogg).

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