Morning routine
Il est un drame médiatique scandaleusement passé sous silence, qui pourtant affecte chacune de mes matinées passées chez moi, ce qui est logiquement arrivé ces derniers jours tandis que j'étais en vacances: TF1 Séries Films bourre ses matinées de rediffusions d'Au nom de la vérité. Or, Au nom de la vérité, c'est nul. À l'époque, il y a dix ans, ça ne supportait pas un instant la comparaison avec l'équivalent d'en face, Le jour où tout a basculé. C'était mission impossible, il faut dire, de rivaliser avec Maître Fellonneau qui est là pour dire à peu près rien, mais qui le dit dans tous les épisodes, et ces histoires inspirées de faits réels qui ne manquaient pas de faire intervenir des guest-stars de temps à autre, comme Indra, Douchka ou Patrice Laffont. Et puis, les intrigues du Jour où tout a basculé m'ont toujours paru plus réalistes, ne serait-ce que parce que les protagonistes y étaient interviewés a posteriori, sur un fond blanc des plus neutres, là où ceux d'Au nom de la vérité nous donnent leur ressenti sur le lieu même de l'action. Comme si on était suivi en permanence par une équipe de télévision!
Bref, Au nom de la vérité, c'est nul et en plus, dix ans après, c'est vraiment moche.
Et en plus, maintenant, ça prend la place des rediffusions de Petits secrets en famille.
Alors, oui, ce sont les mêmes épisodes de Petits secrets en famille qui sont rediffusés depuis des mois (et, oui, dans Petits secrets en famille, les gens nous parlent aussi sur le lieu même de l'action... écoutez, mon opinion a évolué sur cette question sensible, on n'est pas le même à vingt ans qu'à trente ans!). Mais Petits secrets en famille, c'est bien.
J'en conviens, l'argument est un peu court, mais c'est comme ça.
Je peux passer des matinées de vacances à rester devant Petits secrets en famille (ou son illustre prédécesseur Petits secrets entre voisins, mais là, on ne peut que parler au passé). C'est parfait pour échelonner son réveil: c'est court et c'est facile à comprendre, surtout quand l'épisode est diffusé pour la dixième fois. On arrive sur la fin d'un épisode qu'on connaissait, puis ça enchaîne avec un qu'on ne connaît pas, puis le suivant, on l'a déjà vu mais on l'aime bien, et oh, dans le suivant, il y a un acteur un peu mignon. Ça, c'est le scénario idéal, quand tout s'enchaîne bien. Il arrive aussi qu'il n'y ait que des épisodes déjà vus, avec pas un acteur BG dedans et des intrigues loin d'arriver à la cheville du geek qui bosse sa thèse, tout perturbé par sa meilleure amie qui vient de quitter la coloc et qui a décidé de sortir avec un sportif un peu benêt, ce qui lui fait soudain réaliser, mais oui, qu'il était peut-être bien un peu amoureux de sa meilleure amie, finalement (et ça tombe bien, car tout ceci n'était qu'une sombre machination de ladite meilleure amie pour lui faire ouvrir les yeux sur ses sentiments).
Évidemment, toutes ces rediffusions, tout le temps, c'était aussi un peu lassant, j'imagine que la ménagère aurait pu finir par se détourner de TF1 Séries Films pour finalement laisser une chance aux Familles nombreuses XXL de TF1. Mais un nouveau spin-off, Petits secrets entre amoureux, avait commencé à faire quelques apparitions, de temps en temps. Est-ce le côté rare, le côté nouveau, mais j'avais tellement d'espoir dans Petits secrets entre amoureux. J'étais déjà fan absolu, prêt à me créer un compte Facebook pour ensuite y tenir une page fan pour en louer les qualités au premier degré. Voilà à quel point c'était bien, ces quelques épisodes de Petits secrets entre amoureux. Et bam, voilà que toutes ces matinées, si simples, si confortables, sont balayées par un horrible choix de programmation et des rediffs d'un vieux truc nul.
Et voilà un nouveau créneau où je me retrouve à errer sur Youtube, pour finir par prendre mon petit-déjeuner devant un chitchat make-up de Raven et Camille LV, en attendant Chacun son tour sur France 2 à 11h20. Franchement, je vous assure, c'est pas aussi bien.
(Mais au moins, ça laisse du temps pour se préparer à l'Eurovision)
Vite, mon avis du jour, avant que ce soit l'heure de Bruno Guillon:
- Danemark, 3 points: j'ai commencé en me demandant pourquoi la production enchaînait deux ballades féminines comme ça... alors qu'en fait, c'est du rock. Ou de la pop énergique, disons. Bon, une fois la surprise passée, je ne me relèverai pas la nuit.
- Croatie, 4 points: je pourrais dire la même chose que sur la chanson néerlandaise, mais... Je crois que c'est trop mignon trop chou, ça marche un peu moins sur moi. Et comme justement, c'est mignon chou, ça peut être une pause agréable pendant le Concours. Ou alors on oubliera aussitôt le titre. La mélodie du refrain se retient bien, quand même.
- Grèce, 4 points: là encore, on est dans une pop très radiophonique. La première partie de la chanson, pour le moins dénudée, attrape l'oreille, mais ça met un peu trop de temps à évoluer. La fin en vient presque trop vite. Mais on a bien le temps d'avoir envie de visiter la Grèce, en revanche.
- Islande, 7 points: et un troisième groupe de filles en cinq chansons. Et mes préférées, pour le moment. C'est doux, harmonieux, ça pourrait illustrer une fin d'épisode avec une voiture qui part au loin (ou gagner l'Eurovision pour l'Irlande en 1993). Le refrain est charmant et avec ce qu'il me manquait de mélodie un peu entraînante, par rapport à la chanson portugaise.
- Autriche, 10 points: j'ai dû vérifier deux fois, mais oui, c'est bien une chanson autrichienne! C'est de l'électro-pop comme celle qui peut rythmer ma marche le matin pour aller au travail, donc cet avatar de Dua Lipa (moins le look) me plaît vraiment pas mal. Je peux envisager de faire des halos avec mes bras pendant le refrain, si elle demande ça dans sa prestation. Dommage que la fin soit si brutale.
Commentaires
Croatie. C’est assez plaisant, mais c’est un peu plat. Il aurait fallu plus de choristes ou quelque chose dans l’instrumentalisation qui donne du volume ou de l’épaisseur (je parle comme une coiffeuse mais je n’ai pas de meilleure image), là ça fait monocorde, et ça ne décolle pas. Je n’ai pas envie de zapper quand ça passe, mais je risque de l’oublier aussitôt.
Danemark. Voilà aussi quelque chose qu’on a rarement, un groupe de rock entièrement féminin. C’est du revival de Cindy Lauper et les Runaways mais en moins punk. J’aime bien l’énergie de cette chanson, et ça gère bien les ruptures. Il y a quelque chose de retro, un peu Runaways, mais ce n’est pas retro du genre qu’on a entendu mille fois non plus donc c’est pas mal.
Autriche. Mais oui, moi aussi je suis surprise que ça vienne d’Autriche ! Ce titre est incroyablement efficace, dès le départ j’ai su que ce serait un de mes préférés cette année. Il reste bien en tête, il donne envie d’aller sur la piste, et ce n’est pourtant pas un genre de piste où j’aime aller. Faudra faire le show un peu sur scène, mais globalement ça démarre fort et ça ne faiblit pas jusqu’au bout.
Islande. Du folk en islandais, j’approuve. C’est beau, ça sent les chevauchées dans les grands espaces enneigés. Mais c’est un peu comme les Pays-Bas, c’est un moment un peu dreamy, mais ça risque de ne pas imprimer, à moins d’avoir une scénographie qui claque. Les aurores boréales sont téléphonées mais toujours sympas.
Grèce. C’est pratiquement un solo a capella pendant la moitié de la chanson, un choix audacieux mais casse-gueule. En live il ne faut pas une fausse note sinon tout s’écroule, et c’est un peu faible pour retenir l’attention. En plus je ne suis pas sûre d’adhérer au propos.
Je suis très étonné par le score très très bas de la chanson autrichienne auprès des bookmakers. Ça aurait été suédois, ça ne serait pas comme ça (ou alors vraiment la dame chante extrêmement mal en live et les bookmakers le savent?).
Ou alors, ils décident du résultat, et après ils nous influencent pour l'imposer, à coups de faux sondages.
Ce serait logique, d'ailleurs, car sinon il y a des victoires qui ne s'expliquent pas. Comme Running scared. Ou Only teardrops. #complot
Je ne me souviens pas de ce qu'il y avait d'autre l'année où Only Teardrops a gagné, mais sûrement des trucs mieux.
En 2013, face à Amandine Bourgeois, il y avait Anouk (Birds) ou Gravity pour l'Ukraine et j'adorais Alcohol is free pour la Grèce. Oui, il y avait mieux qu'Emmelie.
Je suis nostalgique des fins de matinées où je regardais Extrême limite.
Mon classement du jour :
N°5 - Danemark : La chanteuse m'a d'abord fait peur, puis je me suis habitué à cette petit ballade au piano. Et là, bam, ça devient rock. Alors non, j'aime pas. C'est soit ballade, soit rock. Il faut choisir.
N°4 - Croatie : C'est gentiment joli. Ça aurait très pu avoir sa place sur le premier album de Jenifer.
N°3 - Grèce : La partie a capella au début m'a un peu perdu.
N°2 - Islande : Comme vous l'avez tous les deux souligné, ça nous renvoie immédiatement à des virées à cheval ou en voiture dans les grands espaces. Une musique aussi visuelle, c'est plutôt bien !
N°1 - Autriche : Entièrement d'accord avec vous deux, c'est dansant, agréable, efficace. Et moi, je l'aime bien cette fin abrupte.
Un pays qui a zéro soft power en dehors de l'Eurovision, en revanche...
RR, tu associes Extrême limite aux fins de matinées, toi? C'est là que je vois que je suis vieux, parce que pour moi, c'est forcément des après-midis d'été, pile à l'heure du goûter (mais c'est bien, je pouvais avoir la télé sans avoir à négocier avec mes grands-parents). Je ne sais pas si c'est quelque chose dont il faut être nostalgique, en revanche, à part ce générique merveilleux (dans sa version courte).