Et si, en fait, je n'aimais pas les émissions de variété?

Hier soir, Nagui lançait le débat: peut-on animer une émission sans genou? Si la réponse est sans conteste oui, elle ne doit pas tuer le vrai débat lancé par cette 23ème cérémonie des Victoires de la Musique: peut-on animer une émission sans voix? Parce que, non content de se pêter le genou aux sports d'hiver, il semblerait bien que Nagui soit resté un peu trop longtemps dans la neige à attendre les secours. Du coup, la cérémonie a viré au calvaire pour lui et pour tout le monde au fil de la soirée... Ou alors il s'agit juste d'un stratagème visant à faire dire aux téléspectateurs que c'est bien dommage que l'animateur ait eu ces problèmes parce que c'était un peu pénible. Nagui, dévoué au service public, aurait volontairement mis sa santé en danger pour qu'on ne s'aperçoive pas trop que, même avec un animateur au top de sa forme vocale et genoudale, la soirée aurait probablement été un calvaire quand même.

Et pourtant, la soirée a été ouverte par le fantastique Blue Man Group, les seuls gens que j'ai envie de voir en concert en vrai (avec la Star Academy 7). Il a été confirmé que Julien Doré était génial, la production ayant décidé de l'inviter alors qu'il n'a jamais sorti d'album, pour rendre un hommage vibrant (mais vraiment court, limite frustrant) à Carlos, en compagnie d'Édouard Baer. Michaël Youn, très classe, a livré un excellent medley décalé des plus grands tubes de Fatal Bazooka à la sauce jazzy. Vanessa Paradis n'a pas, cette fois-ci, oublié son micro dans les coulisses avant de passer sur scène (ce qui était peut-être un peu dommage pour Syracuse). L'habillage de la soirée était fort joli, tout comme l'habillage des chanteurs. Et puis, il y a eu des prestations réussies de Vincent Delerm, de Thomas Dutronc, d'AaRON, d'Emily Loiseau, de Renan Luce, de Hocus Pocus.

De Abd Al Malik aussi, mais là, il était minuit passé et impossible d'adorer quoi que ce soit, avec dans les dents trop de gags pas drôles de Nagui et ses potiches remettantes
(dont l'utilité n'aura finalement pas été évidente, un Nagui blessé étant quand même capable de se mouvoir suffisamment, et qu'il a dû ouvrir lui-même un certain nombre d'enveloppes, personne ou presque n'étant capable de se servir de l'ouvreur d'enveloppes automatique). Trop de chansons, et donc aussi des chansons moins accrocheuses, entre Higelin et les Dionysos toujours très en forme, une nouvelle version du Double je de Christophe Willem chorégraphiée ce qu'il faut pour qui peut encore entendre cette chanson même au bout d'un an de matraquage, Diam's qui avait visiblement de graves problèmes personnels ou encore Christophe Maé très content d'être là au point de rallonger son On s'attache jusqu'à plus soif au même titre que ses remerciements pourtant limités à une minute pour tout le monde au risque de se faire exécuter publiquement sur la scène du Zénith d'entendre résonner une jolie musique sur laquelle on peut disserter trente secondes en se demandant si ça veut dire qu'on ne peut plus parler, les yeux mouillés, avant de négocier pour pouvoir remercier sa chérie. Sans oublier la prestation interminable et sans rien d'intéressant à regarder d'IAM avec un titre qui, en vrai et de leur propre aveu, dure dix minutes.

... Rien de grave, finalement... Si Nagui avait eu de la voix, la pilule serait sans doute mieux passée.

Commentaires

Anonyme a dit…
La soirée m'a semblé longue certes, mais j'ai apprécié et savouré les prestations en live de tous ces artistes. L'orchestration était sobre et efficace, et c'est fort appréciable d'entendre du direct.
Mes moments préférés restent le Double Jeu dynamisé de Willem, et le parfait U-Turn de Aaron.
Quant à Nagui, euh, effectivement le fait de mettre en avant son hic de genou et ses brisures vocales sonnait un peu comme une excuse puante à la "bah, c'est pas ma faute à moi, quoi ; voyez braves gens que j'affronte tous les obstacles alors je réclame votre indulgence". Mais au moins, on ne s'est pas tapés Drucker, et rien que pour ça je serais éternellement reconnaissante aux ligaments croisés brisés et à la voix éraillée de Nagui ...
Anonyme a dit…
Je sais, tu n'attends pas impatiemment mon commentaire. Mais je te le donne quand même. Gracieusement.
Je suis d'accord avec toi: Julien Doré rendant hommage à Carlos, c'est frustrant.
Je suis aussi d'accord avec toi sur le fait que les prestations de Hocus Pocus, Renan Luce et Aaron furent réussies. Mais je me permets d'insister sur les deux meilleurs moments de la soirée (et de loin): Double je de Willem et, surtout, Les filles de 1976 ont trente ans de Delerm.
Finalement, hormis douze ou treize exceptions, nos avis ne sont pas si divergents que ça.
Et à part ça, d'où te vient cette fascination pour le BMG?
Pierre a dit…
Libellule, nous sommes d'accord sur le fait que l'absence de Michel D. ait été une bonne chose, mais j'ai vraiment eu du mal avec Nagui, surtout sur la fin. Les potiches seules auraient peut-être suffi... Et je n'aime vraiment plus Double je, désolé.

RR, je suis désolé, mais je n'aime vraiment plus Double je. Par contre, je suis d'accord, la nouvelle version des Filles de 1973 était excellente. Quant au BMG, il faut remonter bien avant la Star Academy: intégrer le BMG est le but ultime de Tobias Fünke dans la meilleure série du monde de tous les temps, Arrested development.

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