Oscar, ô désespoir

Dimanche soir, ils n'étaient même pas 32 millions d'Américains devant ABC à tenter de suivre et de s'intéresser à la 80ème cérémonie des Oscars entre les coupures de pub toutes les dix minutes (loin des promesses de 1960 -«no interruptions, no commercials»- pour appâter le chaland), qui ont finalement poussé Laurent Weil, Patrick Bruel et Didier Allouche à parler autant pendant la cérémonie que pendant les intermèdes, tandis qu'ils commentaient pour Canal+. Il semble que cette audience soit l'une des plus mauvaises, mais après toutes les critiques négatives formulées la veille après la 33ème cérémonie des César, comment les gens auraient-ils pu avoir envie de suivre une autre litanie de récompenses? Mais peu importe, cette cérémonie était la quatre-vingtième du genre, et comme 80 est un compte rond, c'est plus que jamais l'occasion d'établir un bilan de tous les films récompensés par l'Oscar® suprême, celui du meilleur film.


Les 79 premiers Oscars® du Meilleur Film

(via Youtube)

Grâce à cette vidéo, et en comptant par ailleurs le numéro 80, No country for old men : Non, ce pays n'est pas pour le vieil homme (et ce titre n'est pas du tout trop long), je vais enfin pouvoir établir scientifiquement mon degré de culture cinéphile (obsession du moment, sentiment d'infériorité, névrose obsessionnelle compulsive...), étant entendu que même si l'Oscar
® de la meilleure actrice a pu revenir cette année à Marion Cotillard (qui n'est pourtant pas extraordinaire dans Taxi 2, mais on dira que c'est à cause de son personnage), les Oscars® remis aux Meilleurs Films ne peuvent en aucun cas être victimes de fautes de goût, même si Citizen Kane n'en fait pas partie, alors que l'American Film Institute le considère comme le plus grand chef-d'œuvre du cinéma.

Maintenant, séparons ces films en deux catégories: ceux que j'ai vus et les autres (dont aurait fait partie Citizen Kane, c'est pourquoi je remercie l'Académie des Oscars). Je pourrais me faire mousser en comptant ceux dont je connais au moins le titre, voire une bribe de scénario, mais ce serait un peu malhonnête finalement... Commençons donc ce récapitulatif. L'avantage, c'est qu'au début, ça va vite, puisque je n'ai jamais vu Les Ailes (1928) ou Cavalcade (1933), mais pas non plus Autant en emporte le vent (1939), Les Révoltés du Bounty (1935) ni même Rebecca (1940). Il faut donc attendre 1943, avec Casablanca, pour faire enfin bouger le compteur.

Je ne m'attarde pas sur les suivants, je ne peux que prétendre avoir voulu voir, mais sans jamais le faire, Un Américain à Paris (1951) et on se retrouve directement en 1956, avec Le Tour du Monde en 80 jours qui m'avait pourtant plutôt ennuyé quand je l'avais vu à l'époque, pendant ma période «j'ai dix ans mais je suis abonné à Télérama Junior et donc, je regarde Arte». De toute façon, mon ennui a été plus grand encore en voyant
Ben-Hur (1959) en cours de latin, au collège. Je suis un peu embêté ensuite, car si je suis certain de n'avoir jamais regardé Le Pont sur la rivière Kwaï (1957), je ne sais pas quoi penser de La Garçonnière (1960), mais bon, du coup, ça ne compte pas. Pour West Side Story (1961), par contre, je dis oui, un grand oui, un immense oui!

Contrairement à Will, Grace et aux clichés, je ne connais pas La Mélodie du Bonheur (1965). Je n'ai pas non plus vu, ni même entendu parler de Macadam cowboy (1969), seul film X récompensé, et je reste absolument insensible à l'appel de French Connection (1971), Le parrain (1972) ou Le parrain II (1974). Je n'ai pas plus vu L'arnaque (1973), Vol au-dessus d'un nid de coucous (1975), Rocky (1976) ou Annie Hall (1977) et le cinéma américain des années 1970 resterait visiblement une grande inconnue pour moi si je n'avais pas vu les excellents Voyage au bout de l'enfer (1978) et Kramer contre Kramer (1979), qui n'est pas tout à fait dans le même style.

Heureusement, je suis tout autant faiblard en années 1980, au point de ne même pas connaître Des gens pas comme les autres (1980) ou Tendres passions (1983). Mais j'ajoute à ma liste Amadeus (1984) et Rain Man (1988) qui m'a étrangement un peu mis mal à l'aise en le voyant, sans doute un problème d'identification au personnage... Mais voici enfin les années 1990, qui vont me permettre de remonter la moyenne totalement artificiellement, grâce au pénible Danse avec les loups (1990), que j'estime autant que Le Grand Bleu (c'est dire!), au Silence des agneaux (1991), à La Liste de Schindler (1993, un choix que je désapprouve personnellement), à
Forrest Gump (1994, le premier de la liste vu au cinéma, et acheté en cassette à l'époque), puis au tiercé de la fin de la décennie: Titanic (1997), Shakespeare in Love (1998) et American Beauty (1999), qui sont, en plus des films que j'aime beaucoup, preuve que j'ai évidemment bon goût.

D'autant que ce tiercé est un quarté, puisque ces films sont suivis de l'excellentissime Gladiator (2000), peut-être mon préféré de la liste. S'ajoutent enfin, déjà, Chicago (2002) puis Collision (2005). Au total, j'ai donc vu 18 des 80 plus grands films de ces 80 dernières années, ce qui représente finalement le score très moyen de 22,5%, compensé vaguement par le taux de satisfaction de ces films, dont certains figurent au rang de mes films cultes (ce ne sont surtout pas Danse avec les loups et La liste de Schindler, mais je ne peux malheureusement pas citer de titres de peur que ma passion pour Shakespeare in Love ne soit révélée au grand jour).
Ça doit valoir le coup d'essayer de voir les autres.

Commentaires

Jeanne ou Serge a dit…
Pourtant, entre La Liste de Schindler et Shakespeare in love, il n'y a pas photo sur le plan de l'intensité dramatique, historique et émotionnelle!!!!!!!!!
Heureusement, effectivement que tu as découvert West Side Story pour t'apprendre ce qu'est un grand et beau film. Gwyneth devrait peut-être prendre des leçons de comédie avec Nathalie Wood d'ailleurs...
Quant à ton identification à Tom Cruise-Charlie, tu abuses un peu quand même!!!!!!!!!!!!
Tu peux essayer Autant en emporte le vent, Clark Gable est à se pâmer.
Pierre a dit…
Je suis d'accord sur le fait que Shakespeare in love n'a rien d'un grand film de l'Histoire du cinéma, mais que c'est "juste" un film très sympathique (et avec Joseph Fiennes). Maintenant, pour La Liste de Schindler, j'ai été déçu moi-même d'être déçu par ce film, mais j'ai vraiment trouvé la fin trop pathétique (en particulier, la fin du film version dévédé), au point de gâcher le reste, qui ne m'avait pas emballé au plus haut point.
Et même maintenant que je connais West Side Story, je crois bien que Gladiator reste supérieur pour moi (et il faudrait que je revoie Forrest Gump pour vérifier qu'il mérite bien d'être lui aussi très haut placé, avec Shakespeare (mais bon...) et Titanic... et Amadeus... et American Beauty... et Chicago...).
Pour Autant en emporte le vent, je crois bien que la durée l'emporte sur le charisme de Clark Gable.

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