Un trick or treat de retard

Habiter dans un immeuble surprotégé dans lequel il faut un badge et une clé pour entrer et prendre l'ascenseur ou les escaliers, c'est bien parce que les méchants bandits ne peuvent pas entrer et cambrioler ma bibliothèque (sauf s'ils passent un jour où les portes ne ferment pas). Mais c'est aussi très nul, parce que c'est au moins un obstacle de trop pour recevoir tous les catalogues publicitaires. Ainsi, vu que nous sommes le 5 novembre, je n'ai que peu d'espoir de recevoir encore celui de Toys R Us ou celui de Leclerc, alors que celui de La Grande Récré est arrivé il y a déjà trois semaines, preuve que Halloween est décédé en France, à part sur M6 où M6Kid s'entête à s'appeler Kiditrouille.

Du coup, comment ne pas comprendre que Jack Skellington, organisateur de soirées d'Halloween depuis 1912, souhaite s'ouvrir à d'autres marchés et tente de se positionner sur le marché de la fête de Noël? Après tout, pourquoi son expérience et sa renommée ne lui permettraient pas de remplacer le Père Noël dans sa distribution de cadeaux? Seulement voilà, rien n'empêche d'envier ce qu'a le voisin, mais quand on ne sait pas faire, on ne fait pas, et pis c'est tout... C
'est la morale à retenir de L'Étrange Noël de Monsieur Jack. À moins qu'il ne faille retenir de ce film l'univers foisonnant de Tim Burton, superbement mis en image par image par Henry Selick, techniquement impeccable, l'humour plutôt macabre des habitants de la ville d'Halloween, où les citrouilles chantent et les chauves sourient, pas tout à fait réceptifs aux concepts de paix sur Terre aux Hommes de bonne volonté, les chansons de Danny Elfman, déjà inspiré...

Treize ans après sa première sortie, en cadeau de Noël en 1994 (ce qui est finalement plus logique qu'une sortie à Halloween, puisque c'est un film de Noël), L'Étrange Noël de Monsieur Jack a atteint le statut de film culte. Conséquence logique, les studios Disney, qui rament un peu niveau production depuis La Ferme se rebelle, ressortent le film dans le monde entier pour se renflouer un peu, en ajoutant en intro un logo Disney dont il avait été privé à l'époque (pour ne pas concurrencer Pocahontas, une légende indienne ni nuire à l'image de la firme par son propos trop sombre). L'autre ajout, et pas des moindres, est l'utilisation du Disney Digital 3D, déjà utilisé aux States pour Chicken Little et de ce côté-ci de l'Atlantique pour Bienvenue chez les Robinson, sorti une semaine avant...

Entre un film en animation numérique et un film en prises de vue réelles, l'effet est sensiblement différent. Pour celui-ci, la 3D semble être une évidence
sur certains plans, le film usant déjà dans sa première version des effets de profondeur. Sur d'autres, par contre, le procédé semble complètement absent, notamment lorsqu'un personnage se retrouve seul à l'écran. Il reste néanmoins que cette ressortie est aussi l'occasion de retrouver l'univers foisonnant de L'Étrange Noël de Monsieur Jack sur un grand écran...
Du moins si on habite Cannes, Forbach, Roubaix ou Paris.

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