Détective privé

Voilà 20 albums que Jérôme K Jérôme Bloche traîne son vieux manteau, son chapeau, son solex et son côté désuet qui le rend si sympathique depuis 23 ans, sous le crayon d'Alain Dodier. Pour l'occasion, les éditions Dupuis rééditent les dix-huit premiers volumes dans une intégrale noir et blanc des dix-huit premiers volumes (ou la conception originale de l'intégrale) et réunissent les volumes 19 et 20 -Un chien dans un jeu de quilles et Fin de contrat- dans un seul coffret, pour une seule aventure, le deuxième diptyque de la série.

Un diptyque qui fait un peu plus encore grandir Jérôme, lui qui avait déjà vaguement
envisagé éventuellement de pouvoir peut-être passer son permis de conduire, à la fin du volume 18. Cette fois-ci, le roux (anti-)héros est confronté à un tueur à gages, à cause d'une bête histoire de numéro de téléphone mal écrit. Une demoiselle veut la mort de son beau-père, qui la frappe, qui frappe sa mère, demande son aide à Jérôme, qui la rembarre. Mais là où les épisodes précédents se focalisaient généralement sur les histoires cachées des personnages, leurs blessures, celui-ci se centre plutôt sur Jérôme et tend plus au thriller qu'à l'accoutumée. Jérôme enquête, parce que c'est son métier, mais surtout sa vie est en danger!

Au fil de la centaine de planches, Alain Dodier s'en donne à coeur joie, alternant les plans ultra-cinématographiques en contre-plongée au cours de séquences purement narratives parfois muettes, avec des séquences humoristiques entre Jérôme, toujours un peu décalé, un peu maladroit, et ses amis le curé et l'épicier, sa voisine, sa concierge ou Babette, qui prennent tous de plus en plus d'importance et contribuent à rendre le personnage central si attachant. Se détachent plus particulièrement une très réussie confrontation entre Jérôme et des serpents, en ouverture du tome 2, ainsi que le final, au cours duquel Jérôme évolue visiblement dans sa conception du métier, même s'il est encore loin de concurrencer Soda.

Bien sûr, ce nouveau Jérôme K Jérôme Bloche ne revolutionnera pas la bande dessinée, mais il est franchement divertissant et on peut reconnaître à Dodier le mérite de ne pas chercher à reproduire perpétuellement le même album.

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