Comment une vedette me remercie pour la première fois en chemise

Merci, c'est gentil!

Anne-Gaëlle Riccio, à mon égard, 31 octobre 2007, 19h12

Pour comprendre comment j'ai sauvé la vie ou presque d'une vedette du petit écran, il est nécessaire de remonter en arrière d'environ une minute, pour nous retrouver le 31 octobre 2007, à 19h11. Anne-Gaëlle Riccio, toute de noir vêtue, parce que le noir amincit, se dirige vers sa voiture (le modèle et la plaque d'immatriculation resteront secrets). Une barrière est placée très près de ladite voiture, elle s'interroge, à voix haute parce qu'elle est entourée et que je la regarde bêtement parce que je l'aime bien (elle a sauvé Fort Boyard, quand même!): "Ohlala, mais comment est-ce que je vais passer avec mon gros ventre?!". De mon côté, vêtu d'une chemise gris-bleu, d'un jean noir Levis 506 et d'une veste parce qu'il fait frais (mais pas assez pour ressentir le besoin de mettre mon écharpe autour de mon cou, qui, en attendant reste roulée en boule dans la poche gauche de ladite veste), je rétorque, avec un naturel qui pourrait laisser croire que je croise Anne-Gaëlle Riccio tous les quatre matins: "C'est surtout pour ouvrir la portière que ça va pas être pratique...". Aussitôt dit, aussitôt fait, parce que je suis un gentleman, je soulève la barrière pour la reculer de la voiture, afin de lui permettre d'ouvrir la portière (qui cogne tout de même un peu dans ladite barrière, sans que personne ne semble s'en embarrasser), entraînant ce qui débutait ce récit palpitant.

Logiquement, une question se pose et vous brûle les lèvres: mais que faisais-je devant Anne-Gaëlle Riccio en chemise? Pour cela, remontons à lundi, si vous le voulez bien. La journée est particulièrement pluvieuse, mais, profitant d'une accalmie, je me dirige vers le centre commercial, plus particulièrement vers Carrefour, dans l'escalator duquel Clanche-Neige (à moins que ce ne soit une presqu'homonyme d'une autre princesse de chez Disney, c'est possible), une de mes élèves de 5ème qui devrait être en train de faire ses exercices de maths, se cache très naturellement derrière sa capuche en me tournant le dos, pour que je ne la reconnaisse pas ou pour me signifier qu'elle ne m'a pas vu... Ma mission du jour: trouver une chemise pastel unie. Malheureusement, Carrefour n'est pas encore l'antre de la Mode et il est nettement plus facile d'y trouver des chemises de bûcheron que des chemises unies, même s'il existe aussi et heureusement l'intermédiaire chemise à rayures fines verticales et tout à fait portable, mais pas du tout unie. Après un détour au BHV, où les chemises unies coûtent un rein, il faut se rendre à l'évidence: il va quand même falloir trouver à Carrefour! Mais la vie fait bien les choses et, entre les chemises moches sous plastique dont la taille n'est indiquée que sous la forme de 40, 42, 44, on trouve aussi des chemises Tex rouges, vertes ou bleues qu'on peut même essayer et qui, en plus, sont en soldes, ce qui semblera évident le lendemain quand, au moment de la repasser, on constatera qu'un des boutons a mal supporté l'épreuve du premier lavage. Toujours est-il qu'en moins de temps qu'il n'en faut pour changer d'avis, hop, la chemise est achetée, pour 19€, en même temps que Télé Poche, Télé Star, Télé Loisirs et Télé 7 Jours.

Vous avez raison, ceci n'explique pas POURQUOI la chemise. Remontons encore un peu, voulez-vous... Jeudi, vers 11h15, après avoir confirmé ma réservation, Amin me demande de porter une chemise de couleur pastel, et unie, aevc si possible un blazer, mais au moins la chemise, puisque je n'ai pas de blazer... Éreinté mentalement à quelques heures des vacances de la Toussaint, ou alors peut-être parce que je ne voulais même pas négocier, j'ai noté la consigne sans broncher, d'autant que ça faisait toujours un truc à raconter à M. Histoire-Géographie (nom fictif) qui regretta sans doute une heure après de m'avoir demandé pourquoi... Mais c'est vrai: pourquoi? Et qui est ce mystérieux Amin qui veut ma perte d'intégrité vestimentaire? Tout s'explique simplement, Amin est M. Public de Vivement dimanche auquel on ne peut pas assister habillé n'importe comment, et à l'issue duquel, après avoir vu Dorothée, Ariane, Jacky, Corbier, Nolwenn Leroy ou Dany Brillant en vrai, je devais rendre service à Anne-Gaëlle Riccio...