Mission Eurovision [1/12]

L'Europe est peut-être au bord de la crise mais il y a des choses qui ne changent pas, des repères immuables sur lesquels on pourrait compter jusqu'à la fin des temps. Ainsi, comme chaque mois de mai, c'est le moment du retour du Grand Concours Eurovision de la Chanson. Ce qui signifie donc que le précédent a eu lieu il y a un an et que, donc, ce blogue... hum... enfin, voilà, quoi... Mais reprenons les bonnes vieilles habitudes comme si de rien n'était et commençons ce tour d'horizon des candidats 2013. Et quoi de mieux, pour commencer, que d'attaquer par la fin, ceux qui seront forcément là pendant la finale. Ils seront trente-neuf, mais aujourd'hui, ils seront six: l'Allemagne, l'Espagne, la France, l'Italie, le Royaume-Uni et le vainqueur/organisateur, la Suède. Allez, c'est ti-par!

Cascada - Glorious (Allemagne)

El Sueño De Morfeo - Contigo hasta el final (Espagne)

Amandine Bourgeois - L'enfer et moi (France)

Marco Mengoni - L'essenziale (Italie)

Bonnie Tyler - Believe in me (Royaume-Uni)
 
Robin Stjernberg - You (Suède)

Et le classement du jour, en espérant que ce soit mieux demain...
  • Suède, 1 point: je le reconnais, que Dieu me pardonne, mais j'ai eu des pensées impures en voyant ce monsieur (puisque oui, c'est un monsieur, il a des poils sur le torse), des tas de blagues très mesquines sur son physique. Et puis il a commencé à chanter et elles se sont toutes concentrées sur sa voix. Et puis il a crié et là, je n'attendais plus qu'une chose, que cette chanson se termine.
  • Royaume-Uni, 2 points: la dernière fois que j'avais vu Bonnie Tyler, elle avait décidé de pourrir le répertoire des Atomic Kitten Bangles en massacrant Eternal flame. Mais elle semblait alors plus convaincue que pendant ce clip, où on a un peu l'impression que même elle n'a aucun intérêt pour ce qu'elle chante.
  • Allemagne, 3 points: on est loin d'Evacuate the dancefloor... J'aurais aimé aimer cette chanson, mais elle m'inspire plus de l'indifférence. En dehors des chœurs "d'église" qui chantent Glorious (ce qui se produit deux fois, donc... et ne pourra peut-être pas se faire en live), il n'y a rien de très percutant dans ce titre. Les couplets sont très creux et les refrains répétés à la fin sont très agressifs... Non, vraiment, je suis déçu.
  • Espagne, 4 points: je ne connaissais pas le concept de la musique celtique espagnole et c'est assez joli mais plan-plan. Les refrains qui virent à la dance celtisante réveillent un peu, mais au final, je retiens surtout que les deux guitaristes au fond n'essaient même pas d'être crédibles en faisant semblant de jouer à la guitare.
  • France, 6 points: je n'avais encore jamais entendu cette chanson, c'est dire comme la promotion est discrète et, autant le dire, je la vois mal dans N'oubliez pas les paroles! qui a pourtant (avait?) la faculté à caser trop facilement du Amandine Bourgeois.En tout cas, si la première moitié est assez déstructurée mais aussi assez chaotique à écouter, il y a ensuite une certaine montée en puissance qui peut donner un truc, sur un malentendu.
  • Italie, 6 points: dès les premières notes, on est dans la chanson de lover et l'italien en rajoute encore une couche dans le cliché mais, même si ça m'évoque le générique fin de Pocahontas, une légende indienne autant qu'un titre perdu de Robbie Williams, et que c'est moins intéressant que les chansons italiennes des deux dernières années, il faut reconnaître que c'est bien fait. Un peu longuet, peut-être, mais, puisque cette vidéo dure 3'56, la version finale sera forcément plus courte.

Commentaires

Nataka a dit…
Wouhou ! Pile poil pour mes vacances. Bien joué ! Bon allez, je m'y mets demain.
Pierre a dit…
Hé bien, Nataka, ravi de te revoir par ici. Et bonnes vacances! (ah, caler ses vacances sur les dates de l'Eurovision, quelle dévotion!)
Nataka a dit…
Même pas fait exprès pour les vacances ! Je viens de me rendre compte que cette année le concours aurait lieu deux semaines plus tôt que l’année dernière, et que ça va être juste pour se préparer mentalement.
Allemagne. Bon alors, Cascada. C’est un peu un phénomène, celle qui se battait pour sauvegarder la dance music qui avait quasiment disparu de partout. De partout sauf de l’Eurovision ! Son « originalité » n’a donc pas tellement d’effet ici. La chanson est sympa, mais on dirait une longue entrée en matière pour un bouquet final qui n’arrivera pas. On s’en aperçoit après le premier refrain, et du coup, après, c’est long. Espérons pour elle que sur scène elle aura des danseurs plus glorious et delirious que ses ballerines, sinon ça va être moyen.
Espagne. D’abord laisse moi te dire que le celticisme espagnol, ça existe, viens passer quelques jours chez moi au mois d’août et tu verras (ou regarde la grande parade des nations celtes, ça passera sur TF1). Ceci dit, je n’en vois pas trace ici. Il y a bien un instrument que j’identifie mal, qui pourrait être de la gaïta mais c’est pas sûr… En tout cas je trouve ça moins « celtisant » que la Slovaquie d’il y a trois ans. Et à part ça, tout compte fait, ça manque d’énergie. A voir à l’usure en ce qui me concerne, mais à moins d’une promo d’enfer d’ici là, pour le soir de la finale (où beaucoup l’entendrons pour la première fois) je n’y crois pas.
France. J’entends cette chanson pour la première fois. A vrai dire, je ne me rappelle pas avoir déjà entendu Amandine Bourgeois du tout. Et je n’aime pas. Sa voix, son style, sa chanson. Ca me parait surfer sur une vague gothico-vampirico-SM qui doit être vachement à la mode ces temps-ci et qui m’agace prodigieusement. Aucune chance que l’idée globale du clip se retrouve telle quelle sur scène, encore qu’elle pourrait conserver la robe, mais je vois mal comment ça pourrait créer l’enthousiasme.
Italie. Comme j’ai fait mes devoirs, je sais que ce jeune homme a remporté un prix au festival de Sanremo, ce qui lui vaut sa place à l’Eurovision. Et Sanremo c’est pas n’importe quoi, Raphael Gualazzi avait représenté l’Italie en 2011 selon le même processus. Là, clairement c’est moins pêchu et moins intéressant que ce que l’Italie a envoyé ces deux dernières années, même s’il a un style capillaire que j’aime bien (quelque chose qu’il faut savoir assumer courageusement) . Et pourtant j’aime l’italien. Mais peut-être que l’année sera favorable aux latin lovers et leurs balades sentimentalo-chiantes ?
Royaume-Uni. Troisième âge deux ans de suite ! J’aime bien Bonnie Tyler, elle a ce statut de célébrité qui a su transcender le has-been. Et la chanson est plutôt chouette, très niaise si on s’arrête pour analyser les paroles mais intéressante musicalement, à part cette maladresse monumentale : le « believe in me » à la fin du refrain tombe littéralement comme un pavé dans la mare, comme un cheveu sur la soupe. Dommage, c’était pas de la mauvaise soupe.
Suède. Lui aussi a fait ses devoirs, puisqu’il porte un costume avec l’ourlet du pantalon dans des bottes, comme le chanteur serbe l’année dernière (et c’était classe). Des qualités vocales certaines mais pas complètement maîtrisées. Si on écoute sans trop regarder, c’est parmi les six premières chansons celle que je trouve la plus prometteuse au niveau musical. Mais, mais, il va falloir regarder.
Pierre a dit…
Quand je parlais de musique celte, pour la chanson espagnole, c'était à cause de l'instrument de l'intro, avec la voix de la chanteuse qui fait un peu pub pour l'Irlande. Mais la suite, c'est sûr, pas du tout. En tout cas, je ne savais pas qu'il y avait un vrai courant musical celtique en Espagne, ça me parapit géographiquement improbable.
Pour le reste, je te trouve très indulgente.
Nataka a dit…
Je suis indulgente parce que 1) c'est dans ma nature (du moins j'aimerais bien mais je m'y efforce) et 2) ce n'est que le début, on ne sait pas ce qui nous attend, il faut se laisser des marges de manoeuvre.

Puisqu'il faut que je te l'apprenne, tu sauras donc (et je suis lorientaise, tu peux donc me faire confiance, je sais de quoi je parle) que les derniers peuplements celtes en Europe, qui ont laissé des traces encore sensibles dans la culture, la musique et les langues/dialectes locaux se trouvent en Irlande certes, en Ecosse, en Cornouailles, au Pays de Galles et sur l'île de Man, en Bretagne évidemment, jusque là pas de surprise, mais aussi en Galice et dans les Asturies, et oui.
Si on remonte un peu plus loin, on découvre que les celtes étaient à peu près partout, jusqu'en Italie (avant que les Grecs n'arrivent) jusqu'en Europe de l'Est (avant que les Goths arrivent), etc.
Rhum Raisin a dit…
Bon, je dois avouer que je n'avais pas vu le temps passer, et du coup, je n'ai pas vu l'Eurovision arriver.
Comme toujours, je vais soutenir la France de tout mon cœur, et donc, Amandine Bourgeois (et nous ne pouvons que constater que Du temps ne passe, semble-t-il, plus à NOPLP!. L'an dernier, Anggun ne m'a emporté que vers la fin, alors que j'étais sceptique au début. Cette année, j'ai l'impression de partir d'encore plus loin tellement je trouve ça... euh... mauvais.

Mon classement du jour:
1/ France. Pour ce que je viens de dire. Mais comme le chante si bien Céline Dion, les derniers seront les premiers. Et vice versa, donc.
2/ Italie. Bon ok, ça ne fait pas très Eurovision. Mais ça fait très Ramazzotto-pausiniesque, et ça pourrait passer sur Chérie FM, alors j'aime bien. Le côté "latin lover", comme tu dis, c'est une valeur sûre.
3/ Allemagne. Je vous trouve durs avec Cascada. La chanson me fait un peu penser au Euphoria de Loreen, et je pense que c'est le but recherché. Méfions-nous en donc.
4/ Royaume-Uni. C'est la deuxième fois que j'entends cette chanson, et je la trouve moyenne. Mais Bonnie Tyler, quoi. Elle a chanté avec Kareen Anton l'un de mes duos préférés ever. J'espère quand même qu'elle bougera autrement sur scène que sur ce marais dans ce clip pourri.
5/ Suède. Le jeune homme n'a vraiment pas une voix agréable, il faut qu'il change de métier.
6/ Espagne. Mou et chiant. J'ai déjà oublié.
Pierre a dit…
En écoutant Cascada et Loreen à la suite (les trente premières secondes, parce que faut pas pousser), je veux bien dire que les deux chansons se ressemblent dans le rythme, mais la chanson de Loreen était assez sombre, ce qui n'est pas du tout le cas de Cascada, dans la façon de chanter ou dans la production. Du coup, je trouve le rapprochement très généreux de ta part.
Mais malgré ça, je suis ravi de lire tes commentaires. Je commençais à m'inquiéter.

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