Show must go on

Le public avec lequel j'avais partagé Memories avait été particulièrement bavard, au point de nuire partiellement à mon intérêt pour le film, mais ce n'était rien à côté de celui de High School Musical 3: Nos années lycée, qui fut extrêmement dissipé. Entre les remarques désobligeantes sur les tenues de Ryan Evans, le sac de Sharpay Evans, les sourires de Gabriella Montez, et surtout quelques «quelle salope», «il est trop beau» sans oublier un quasi-orgasmique «oooooh» généralisé quand Troy Evans enlève son tee-shirt, à la moitié du film.

Il faut dire que cet événement se fait attendre et revêt cette fois-ci un caractère bien plus exceptionnel après la surenchère de High School Musical 2. Pour le reste, tout semble avoir été fait pour que le public ne soit pas perdu après deux téléfilms, lui qui a dû cette fois mettre la main à la poche et surtout se déplacer jusqu'au cinéma. Par exemple, au lieu d'exploser le budget déraisonnablement et faire tâche au sein de la trilogie, les effets spéciaux sont toujours aussi cheap, avec des fonds étoilés très mal intégrés plutôt que de vraiment filmer des scènes de nuit en extérieur. Les scènes entre Troy et Gabriella sont toujours aussi neuneu à vomir, à l'image de la scène Can I have this dance, eux qui parlent d'amour éternel du haut de leur dix-huit ans et ne s'échangent (presque) jamais plus que de simples bisous sur la joue (alors, de là à ce que la sexualité troublante de Ryan soit abordée...). Et Zac Efron est toujours aussi fort pour en faire des caisses quand il play-backe comme si sa vie était en jeu, un peu comme Mickels qui chanterait avec Tina Arena, quitte à ce qu'il soit difficile de ne pas se moquer un peu... Et pourtant, la pilule est bien plus digeste que pour les deux premiers volets... Ça sert au moins à ça, une salle bavarde, faire comme si on se retrouvait à 300 devant la télé à regarder un truc qu'on sait un peu mauvais...

Mais High School Musical 3: Nos années lycée a aussi de vraies qualités cinématographiques et cette fois, les chansons sont souvent associées à de vrais tableaux, dans lesquels on rêve ou on marche sur les murs. Comme dans les dessins animés de chez Disney, ou les vraies comédies musicales qu'on va voir au théâtre —le film tient d'ailleurs visiblement à cette référence, au vu du pré-générique de fin quand les acteurs viennent saluer. Bien sûr, on n'échappe pas aux numéros du spectacle de fin d'année que préparent justement tous ces élèves, celui-là même qui plombe Camp Rock, mais celui-ci offre au moins un beau numéro comme A Night To Remember. Ça vire (un peu) au grotesque quand Troy et Chad se la jouent Boyz N the hood dans la casse automobile sur The boys are back, mais c'est tellement bon quand Ryan et Sharpay se voient déjà en haut de l'affiche sur I want it all.

Cette nouveauté dans la réalisation permet d'oublier que, finalement, l'ensemble manque singulièrement de surprises, à l'exception d'un très rock Scream, avec Zac Efron. On ne dira rien non plus sur les relations toujours improbables entre les personnages, notamment la place de Sharpay Evans qui finit en bonne copine comme si elle n'avait commis aucun coup de pute et sans autre forme de procès (même pour Isabelle de Premiers Baisers, ça n'était pas si facile!), sur le sous-emploi de Lucas Grabeel qui est quand même très talentueux, la fin de puberté difficile de Corbin Bleu ou la ressemblance grandissante entre Vanessa Hudgens et Katie Holmes, ni même sur le fait qu'il manque peut-être un grand numéro avec plein plein de gens et des vagues humaines comme What time is it? qui ouvrait High School Musical 2, parce que c'est finalement plutôt émouvant, parfois (et notamment vers la fin), de voir cette petite bande assez attachante quitter le lycée.

Pas sûr qu'il en soit ainsi pour les prochains qu'on nous présente sans discrétion pendant une heure et demie (Rocket Man ou Tiara en tête) pour qu'on s'habitue déjà à l'idée d'un High School Musical 4 sans Zac ni ses amis...

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