Mademoiselle A

Cela faisait des mois qu'il était annoncé, après son passage en Russie, puis la tornade déclenchée au Mexique, il était dit qu'Alizée retrouverait son public français au Grand Rex le 23 octobre dernier, dans le cadre de son Psychédélices Tour. Pour son retour au pays, le récital s'inspirait des deux track-listings joués à l'international, avec une très large place -logique- au dernier album. Et le concert de débuter sur des «Welcome» répétés inlassablement tandis que le A du logo se reforme sur un écran géant, puis que retentissent les premières notes de Lilly Town. Sur la scène, un décor champêtre, un fauteuil, des musiciens, et elle! Sans laisser de répit, elle enchaîne sur un Fifty Sixty repris en chœur par un public déchaîné, auquel elle demande de l'accompagner sur une version a cappella très réussie.

De quoi montrer que si, sa voix peut être juste, mais aussi pour faire retomber un peu le rythme, déjà, avant Mon taxi driver, probable futur single de la miss, puis un magnifique Idéaliser dans lequel elle fait appel à ses graves malheureusement si rarement exploités. Par les paupières fait planer à nouveau la salle, avant le flamboyant Mademoiselle Juliette! Alizée se déchaîne sur la scène, court dans tous les sens, s'assied dans son fauteuil et se roule par terre pendant que le public scande les refrains et les «Aaaaah-ahh». Et ce n'est rien à côté de la version rock de Moi... Lolita qui suit, absolument parfaite, même malgré le massacre désormais inévitable de Music pendant le pont!

Jamais plus marque une transition avec le tableau suivant, vers des rythmes plus posés, même si la nouvelle version de J'en ai marre!, finalement plus réussie que l'originale, n'est pas franchement un slow (mais n'est malheureusement plus non plus le morceau parfaitement chorégraphié de l'époque... et quelle chorégraphie!). Le toujours très âpre Lonely list s'enchaîne sans problème, avant une reprise de Simon et Garfunkel, The sound of silence, pleine d'émotion, que ne parviennent pas à gâcher les deux étranges clowns qui pénètrent sur la scène dans leurs bulles géantes à cette occasion. Après ces allusions à l'enfance, quoi de plus logique que d'entendre L'effet, chanson toujours aussi niaise pour sa fille, et pour laquelle elle fait monter un spectateur heureux sur scène.

Mais tout est bien pensé, et pour ceux qui se seraient endormis après cette berceuse, voilà un bien plus dynamique Hey! Amigo!, suivi de la nouvelle version de La isla bonita, qu'elle a réenregistré pour le Mexique. Nouvelle version également, avec beaucoup plus de réussite, pour J'ai pas vingt ans! (toujours pas de chorégraphie, il faut se faire à l'idée), avant le bouquet final, un Décollage pelin d'énergie et l'apparition inattendue de Oxmo Puccino!
C'est fini?
Pas tout à fait...
La revoilà, dans une ambiance très intimiste, avec seulement un guitariste pour l'accompagner sur une reprise de La javanaise, puis Psychédélices, titre de son album et de sa tournée auquel il aurait été difficile d'échapper mais qui, ça tombe bien, gagne à être entendu en live. Cette fois, c'est la fin, mais non sans un dernier sursaut festif au son de Fifty Sixty (dont le remix par David Rubato aurait eu tout à fait sa place à ce moment du show s'il n'avait pas fallu le clore), pour que tout le monde parte pleinement satisfait de sa soirée.


Si le récit vous donne envie, ne vous inquiétez pas... Le concert a été repoussé en dernière minute au mois de mars 2009. Le temps, officiellement, de repenser une promotion jusque-là quasi-inexistante et en tout cas complètement inefficace, de planifier de vraies dates internationales, d'accoucher ou encore d'aller (peut-être) remporter un prix au Mexique, ce soir-même (six jours après le supposé concert, donc, les ventes moyennes de Psychédélices lui ayant sans doute imposé le voyage à la nage). Mais surtout pas parce que personne n'avait réservé pour le concert, non, non.
D'ailleurs, la preuve, c'est qu'Alizée ne s'en fait pas. C'est Le Figaro Madame qui le révèle. En plus de bosser ardemment ses prochains concerts, de travailler avec ses nouveaux collaborateurs après la fermeture de son label, ou même, en tant que productrice, de se bouger un peu les fesses, Alizée a encore des cartes à jouer, avant de se trouver au fond du trou.
Elle joue à la Wii.

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