Opération Eurovision [Cuid a Seacht]

On ne répètera jamais assez combien 1984 fut une des ces grandes années dans l'Histoire de l'Humanité. Je ne vais pas m'étendre sur cette évidence ici en vous imposant une interminable liste d'arguments et d'événements inoubliables qui ont si souvent changé la face du monde, car ce n'est pas le sujet qui nous occupe. Tout le monde sait, par exemple, que cela faisait alors exactement quinze ans que Neil Armstrong se rendit sur la Lune, La Symphonie du Nouveau Monde résonnant à fond les ballons dans toute sa fusée, celle-ci étant dotée d'un radiocassette sans doute très puissant.

Mais si Neil décidait de retourner sur la Lune pour ses prochaines vacances, dans l'hypothèse la plus optimiste où il ne serait pas décédé depuis deux ans, les choses seraient sûrement tout à fait différentes. C'est que la technologie a fait un pas de géant, depuis tout ce temps. Ainsi donc, Buzz Aldrin et Michael Collins ne seraient sans doute plus obligés de subir les choix musicaux de leur leader, déjà que, bon, c'est lui qui attire toute l'attention du monde entier, sous prétexte que c'est lui le preums. Certes, Michael Collins aurait toujours la possibilité de danser en chemise et en slip blancs tout en faisant du air-guitare en apesanteur, la sono poussée au maxi, tandis qu'il aurait la fusée pour lui tout seul, ce qui est bien la moindre des compensations pour ne pas marcher sur la Lune alors qu'on a fait tout le voyage. Mais pendant le reste du trajet, chacun aurait son propre baladeur, avec ses huit propres gigaoctets de mp3, ne faisant une pause de temps en temps que pour faire un selfie avec la Terre en arrière-plan.

C'est bien la preuve qu'on peut être astronaute et pas du tout puriste du son car tout le monde sait bien que le mp3, c'est le mal, ça compresse tout en détériorant le son. Non, si Neil était un peu à la page, il aurait une bibliothèque en FLAC. Mais puisque même le candidat arménien ne montre pas l'exemple, alors qu'il est du métier...

Aram MP3 - Not alone (Arménie)

Can-Linn (feat. Kasey Smith) - Heartbeat (Irlande)

Pollapönk - No prejudice (Islande)

Kállay-Saunders - Running (Hongrie)

Basim - Cliché love song (Danemark)

Les points du jour, et on touche au but...

• Irlande, 2 points: je ne sais pas pourquoi, je sens que cette demoiselle est en contrat avec Sony music. À part ça, même elle a l'air de se faire chier en faisant semblant d'enregistrer sa chanson chez elle, alors bon...
• Arménie, 4 points: quand ce monsieur a commencé à répéter en boucle you're not alone, avec la musique qui commençait à s'exciter derrière, j'ai présumé qu'il allait se passer quelque chose, enfin, dans cette chanson. Le problème pour moi, c'est que ça vient trop tard et que, là, le quelque chose en question n'est pas non plus une explosion absolue. Mais en live, avec une jolie mise en scène de lumières, je ne dis pas...
• Danemark, 4 points: il faudrait que je me penche sur les paroles, parce que, pour le coup, je ne trouve pas cette mélodie très cliché love song. C'est guilleret, il y a des pabalabalabalabap, le refrain est assez entêtant. Faudra voir en live (même si ce non-clip montre, j'imagine, à peu près tout ce à quoi on peut s'attendre samedi prochain).
•  Islande, 5 points: les lalala m'encourageaient et le début du premier couplet a confirmé que cette chanson allait me faire sourire, les p-p-p-p-p-p constituant la cerise sur le gâteau. Le charme ne tient peut-être pas vraiment les trois minutes, faute d'évolution, mais à la fin, j'étais content quand même et je pense que c'était le but.
• Hongrie, 6 points: là aussi, il faudrait que je me penche sur les paroles pour savoir si on tient vraiment là le Parle-moi de Nâdiya hongrois, mais peu importe, j'aime bien! L'ambiance qui se dégage du couplet, la voix du chanteur (son physique aussi, ne nous mentons pas). Le refrain tombe un peu dans la dance qui tache, mais c'est aussi ce que j'attends de l'Eurovision (et puis on ne l'entend pas trop souvent).