Opération Eurovision [частина восьма]


On ne répètera jamais assez, mais on va quand même pas tarder à arrêter parce que ça devient relou, combien 1984 fut une des ces grandes années dans l'Histoire de l'Humanité. C'est en 1984 qu'August Dvorak aurait fêté exactement ses quatre-vingt-dix ans, l'occasion de rappeler son apport indubitable, fort d'avoir laissé, pour toujours et à jamais, son nom à un clavier informatique. Il est regrettable, certes, que ce cher August Dvorak ait subi la concurrence frontale d'un obscur compositeur tchèque homonyme et de méchantes habitudes qui ont conduit son invention à faire pschitt.
Fort à propos, Louis Rustin, lui, n'a pas ce problème,  puisque si sa roue de vélo fait pschitt, ou celle de n'importe qui d'autre, il est sûrement le premier à qui on pense. Puis à Alexis Godillot, si la chance ne joue pas en notre faveur, une raison de plus de ne jamais faire de vélo.

Certains bénissent peut-être chaque jour le nom de Roy Jacuzzi, les agents immobiliers qui doivent jongler avec la loi Carrez remercient sûrement François Mansart, les tête en l'air du monde entier se félicitent probablement de l'ingéniosité d'Ambrogio Calepino, les hipsters préparent certainement un hommage physique au comte Guillaume Cadhogan pour aller encore plus loin et, moi, chaque matin après mes photocopies, j'ai une pensée émue pour Guillaume Massiquot. Beaucoup moins pour François Barrême, parce que c'est quand même hautement casse-couilles, parfois, de faire en sorte de tomber pile sur vingt à la fin du contrôle.

Les gens qui ont laissé leur nom dans le dictionnaire sont encore nombreux, du chanoine Félix Kir au contrôleur général des finances Étienne de Silhouette, mais, contrairement à une idée reçue, Gerbert comte Harrebourg n'a jamais existé. Ce qui n'empêche pas son invention d'avoir entamé sa dernière ligne droite, avant le début des festivités du 59e Concours Eurovision de la Chanson.

Maria Yaremchuk - Tick-tock (Ukraine)

Aarzemnieki - Cake to bake (Lettonie)

Tanja - Amazing (Estonie)

Vilija Matačiūnaitė - Attention (Lituanie)

Hersi - One night's anger (Albanie)

Les points du jour, et voilà, c'est fini...
  • Lituanie, 1 point: j'ai vomi... Entre le tutu, les passages trop graves, les effets stroboscopiques, la mélodie des couplets hyper-désagréable, la choré et le ridiculissime début de refrain, je ne sais pas ce qui me déplaît le plus. Certes, cette chanson m'aura provoqué une réaction...
  •  Estonie, 2 points: dès le début de la chanson, une quasi-certitude, cette voix ne sera pas la même en live. Mais si en plus, elle veut refaire la même choré que dans le clip, ça me paraît tout à fait injouable. De toute façon, cette chanson n'a absolument aucun intérêt, non?
  • Lettonie, 4 points: moui, ça n'est pas déplaisant, mais certainement pas inoubliable. Les taptap, c'est sympa, mais je ne suis bêtement pas rentré dans le trip chanson au coin du feu, mais je suis assez curieux de voir ce que ça rendra en live.
  • Ukraine, 4 points: moui, ça n'est pas déplaisant, mais certainement pas inoubliable. Et je ne suis pas convaincu que ça rendra aussi propre en live, loin de là.
  • Albanie, 5 points: moui, ça n'est pas déplaisant, mais certainement pas inoubliable. La chanteuse a quelques intonations de voix shakiresques que j'aime assez et je ne résiste pas aux nappes d'instruments qui se rajoutent au bout d'une minute... sauf que ça finit par être un peu écœurant en fin de chanson. En tout cas, c'est fou tout ce qu'on peut faire en Arménie...

Commentaires

Nataka a dit…
Comte Harrebourg, mouhahaha ! Je la ressortirai à l’occasion.

Ukraine : C’est bien, quand même, de se dire que rien n’empêche l’Eurovision, même une quasi guerre civile (quand on pense que l’Arménie a refusé d’envoyer une délégation en Azerbaïdjan en 2012, ces petits joueurs). Si Maria allait claquer la bise aux sœurs Tolmachevy dans la green zone, ce serait un beau message. Bien sûr, après elles devraient toutes demander l’asile politique et vivre dans une ambassade sud-américaine à Londres, mais qu’importe.
La chanson, donc. Au début, le clip aidant, j’ai eu l’impression de voir une énième chanson pop bête interprétée par une bimbo qui allait jouer essentiellement sur le physique (qu’elle a joli par ailleurs). Mais la mélodie n’est pas prévisible, il me faudra sûrement plusieurs écoutes pour qu’elle se mette bien en place dans ma tête, et à ce niveau-là ça me plait assez. Pas d’étincelles, je réserve mon jugement, mais ça part plutôt vers le positif.

Lettonie : « Saint Bob Dylan priez pour nous ! » me suis-je dit d’abord en voyant ce type tout seul avec sa guitare et une voix qui ne tient pas la route. Mais au refrain, je me suis fait avoir. Morte de rire. C’est tout à fait sot, et la mélodie a l’air d’un truc qu’on aurait retrouvé par hasard au fond du frigo, mais c’est assumé, je pense que l’effet « sympathie » peut marcher deux minutes sur les gens qui comprennent l’anglais.

Estonie : Ah oui, ce soir il nous reste toute la Baltique, ça tombe bien. Alors l’Estonie nous envoie de la grosse techno-dance qui fait du bruit, avec plein de boum-boum dedans, déjà bof. La chanteuse démarre dans les graves et ça n’avantage pas sa voix, et ensuite c’est assez bateau jusqu’au refrain. « Stay amazing lie » me parait dissonant, sans parler du fait que je ne comprend pas ce qu’elle veut dire, il faut sûrement mettre une virgule quelque part, mais où ? Est-ce que c’est « Stay amazing, lie » ou « stay, amazing lie » ? Bref c’est perturbant. Je pense qu’à force, ça va marcher sur moi comme la chanson israélienne, une fois qu’on s’habitue à la voix et qu’on comprend la mécanique de la chanson, ça roule. Convaincre en 3 minutes ? Pas sûr.

Lituanie : Bon alors, là j’ai un souci, parce que bon, je déteste, hein, forcément, je veux dire, nan mais on est où là ? Sauf que c’est exactement la réaction que j’ai eu l’an dernier face à l’entrée monténégrine, dont j’ai appelé de tous mes vœux l’élimination immédiate, et que finalement, au bout d’un an, j’aime plutôt un peu, au point de ne pas la zapper à chaque fois. Donc je ne jure de rien pour cette chanson. Mais là, tout de suite, j’appelle de tous mes vœux à son élimination en demi-finale.

Albanie : Très jolie voix, attention à ne pas forcer trop. La chanson est agréable, mais ça manque d’un petit quelque chose pour être tout à fait emballant, c’est trop linéaire sans doute. Mais sinon, moui, pourquoi pas.
Pierre a dit…
La traduction officielle en français sur le site de l'Eurovision donne "reste avec moi, mon mensonge merveilleux" (c'est bien, c'est léger comme tournure).

Je pense que la chanson lituanienne gagnera à ne jamais être écoutée en live (mais à ne jamais être écoutée tout court non plus, je le maintiens). Je sais que cette prestation sera accompagnée de merveilleux costumes demain, pour jouer le tout pour le tout.

La situation de l'Arménie en 2012 était différente, mais c'est vrai que c'est sûrement bien, que l'Ukraine soit là, malgré la situation. On dit qu'elle pourrait gagner des voix, d'ailleurs, par soutien. En attendant, c'est peut-être la Russie qui va en gagner, puisque les habitants de la Crimée sont toujours considérés comme Ukrainiens pour le télévote, ai-je lu aujourd'hui.
Nataka a dit…
Je ne sais pas combien de points la Russie reçoit habituellement de l'Ukraine, mais c'est vrai que la situation de la Crimée va faire poil à gratter cette année. Mais l'influence de la politique sur les résultats de l'Eurovision a toujours été nébuleuse pour moi, comme ces échanges de points en vase clos entre les pays des Balkans qui le reste du temps se foutent sur la gueule copieusement à chaque occasion, ou tous les pays de l'ex-URSS hyper contents d'être indépendants mais restant trèèès copains avec la Russie quand même, surtout en Mai. La théorie de l'Azerbaïdjan pointant ses missiles sur tous ses voisins doit être valable dans plein d'autres endroits.

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