Gangs of Chez Moi


Juste au-dessus, je vous offre (et je sais que vous en rêviez) un morceau de ma merveilleuse ville.
Vous avez sans doute déjà constaté qu'il existe une séparation, au milieu, marquée par un gros trait bleu, qui est à la fois la voie express et la ligne de métro car ma ville est particulièrement accessible par les transports, ce qui est heureux pour une préfecture. Mais cette accessibilité est à double tranchant, car elle a une fâcheuse conséquence: il y a les gens d'un côté et les gens de l'autre côté, les gens du bon côté de la voie express et ceux d'en face, l'Upper East Side et le River Side.


Évidemment, il ne s'agit pas là des noms officiels de ces deux quartiers (qui ne sont par ailleurs pas du tout les seuls de la ville), mais la confidentialité m'empêche de vous en révéler les intitulés exacts. Néanmoins, pour coller au maximum à la réalité du terrain, le quartier à l'Est de la ligne bleue sera le quartier du 35ème Président des États-Unis, affectueusement surnommé sur tous les skyblogs du cru comme le mari de Barbie répété deux fois. Le quartier de l'Ouest est celui de la marina, ce qui est bien logique puisqu'il donne sur une voie d'eau, même si c'est en fait un lac et qu'il y a donc, logiquement, assez peu de bateaux dessus.


Les présentations étant faites, je peux vous faire part de mon impression que je me suis faite il y a une quinzaine d'années, quand j'ai été obligé de quitter mon côté, au moins une fois par jour pour aller au collège situé, donc, de l'autre côté. Force est de constater que mon quartier, celui près de l'eau, est doté d'arbres, d'immeubles de six étages au plus peints en orange ou en brun, qu'on y trouve une Mairie mais pas de tag (ou peu) et des quais le long desquels on peut marcher en regardant les cygnes. De l'autre côté, mis à part un collège de quarante ans d'âge à l'époque, on peut aussi trouver des tours, des barres et un certain nombre de trucs laids qui pourraient ne pas donner envie de vivre dans ma ville. Autrement dit, le côté gauche est plutôt pas mal, tandis que le côté droit correspond assez à l'image qu'on peut se faire d'une cité de banlieue.


Le problème, avec ces inégalités visibles, c'est qu'elles sont un peu visibles. Il y a pourtant une très agréable avenue en plein centre de côté moche, avec plein d'arbres et une vue engageante et plongeante (car, je ne l'ai pas dit vu qu'on s'en fout un peu, ce côté-là, à défaut d'un lac, a droit à un château d'eau tout en haut de la colline sur laquelle il est posé), mais le paysage, qui s'en soucie à dix-sept ans? À cet âge, on a surtout une fierté à défendre, et c'est ainsi qu'une rivalité s'est mise en place entre les deux quartiers. Elle n'est pas exactement nouvelle, puisque j'avais déjà l'impression qu'elle existait quand j'allais au collège, mais il semble qu'elle se soit amplifiée par un jeu d'alliances.


En effet, à mon époque, la rivalité était particulièrement marquée entre mon collège et l'autre collège situé du côté américain, celui-là même où j'enseigne actuellement, et qui possède la même particularité de panacher des élèves venant du haut et du bas de la ville, des deux quartiers ennemis, donc. Mais depuis, les élèves du haut des deux collèges se sont alliés, tout comme les élèves du bas des deux collèges. Et ceux-là se retrouvent, comme ce fut le cas la semaine dernière, pour se taper en pleine rue, avec les poings ou des objets, sans que la police ne daigne intervenir, elle qui déconseille déjà fortement la fréquentation du centre commercial les mercredis et samedis vers 17h...


La situation pourrait donc facilement dégénérer, mais heureusement, elle ne concerne que certains des plus grands, voire d'ex-grands partis depuis pour le lycée (ou pas). Les autres ont réagi immédiatement et se sont mobilisés, en créant une grande chaîne de la solidarité (à moins qu'il ne s'agisse d'une adaptation des idéaux communistes qui règnent encore dans le département). Ils le savent: en restant unis, ils seront plus forts et n'auront plus à avoir peur de rentrer seuls chez eux! Alors, très intelligemment, chaque membre de la communauté a apporté un couteau à pain, un couteau à viande ou toute autre arme blanche pour qu'elles soient collectées dans un grand sac caché dans un recoin du collège, afin qu'elles puissent être redistribuées équitablement au moment du Grand Départ pour faire en sorte qu'il ne soit pas le Dernier.


Seulement voilà, nous vivons dans une société où la jeunesse n'est pas prise au sérieux et cette initiative a été malheureusement tuée dans l'œuf quand la réserve d'armes a été découverte.

Quant aux photos, je sais bien qu'elles n'ont rien à voir, mais peut-on sincèrement passer un mardi devant Koh-Lanta, le retour des héros sans voir le fabuleux Feudeuh plus de douze secondes à l'image, lui qui aurait tellement mérité de gagner tellement il est trop bôôôôôô un aventurier de qualité, fort et musclé et intègre, mais aussi un peu drôle sans même que ça soit involontaire comme à sa grande époque quand il était très très beau mais très très con même si son énorme coup de soleil chopé au deuxième jour ne le mettait pas vraiment en valeur?
Déjà que le tout aussi fabuleux Monsieur Technologie qui n'est certes pas un aventurier mais qui n'a tellement pas besoin de ça vu qu'il est juste parfait n'était pas là aujourd'hui...

Commentaires

Anonyme a dit…
Mais Barbie a divorcé, non?
(Pardon de ne commenter que ça, alors que dans ta ville, il se passe tellement plus de de choses que dans la(les) mienne(s))
Anonyme a dit…
Et toi ? Tu as une cachette d'armes au collège ? Un compas géant pour tracer des cercles au tableau ?

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