Sept sur sept

Vous vous inquiétez, je le sais, de cette absence prolongée. Croyez bien que cela m'ennuie tout autant que vous, et c'est justement dans ce souci de combler -un peu- le vide que mon absence provoque forcément (allez, à moi, vous pouvez l'avouer), je vous offre ici un compte-rendu fort succinct de la dernière semaine, ou de la semaine dernière, sans même aller jusqu'au week-end, parce que c'est terriblement inutile de parler de ragoût de veau, de brocante matinale ou de Tous à la brocante!.

Lundi:
Autant commencer par le pourquoi du comment. Si je ne blogue pas, c'est parce que c'est encore tout juste la rentrée. Et ça me prend beaucoup beaucoup de temps de lancer des ballons imaginaires à des élèves de sixième et leur demander, surtout, de les ramasser quand ils l'ont raté. Un truc qui marche modérément bien, d'ailleurs, surtout avec trois ballons simultanément, mais c'était le but avoué, comme une grande et belle métaphore sur la communication et l'impossibilité d'être attentif sur plusieurs choses en même temps. Je peux l'avouer, le sens profond n'est pas apparu instantanément à mes chers élèves à moi.
Heureusement, le collège, c'est aussi l'occasion de partager des moments privilégiés avec des gens différents, ou, en ce qui me concerne, de travailler à m'établir une vie sociale, ou, simplement, trouver quelqu'un avec qui faire le chemin jusqu'à la maison le soir... Je ne suis pas certain, cependant, que mes deux ex-sixièmes soient le meilleur choix. De toute façon, je doute qu'ils aient envie de rentrer régulièrement avec leur prof de l'année dernière.

Mardi:
Il est impératif que mon déménagement qui dure depuis un an s'accélère. Je suis certain d'avoir reçu un chéquier, mais impossible de remettre la main dessus...

Mercredi:
Il y a des jours où on sent qu'on est utile. Qu'on a une petite place dans ce monde et qu'il tournerait peut-être un peu moins bien sans nous.
Mercredi fut un de ces jours.
Mercredi, j'ai payé mes impôts, les tout premiers de ma vie.

Jeudi:
Est-ce l'euphorie de se sentir partiellement propriétaire du monde entier ou au moins des services publics français, ou alors pas du tout, mais je crois bien qu'il ne s'est rien passé jeudi.
Je ne sais même plus ce que j'ai regardé à la télé, alors...

Vendredi:
En ces temps de crise, certains appellent à réveiller le monde, et j'y veille aussi. Par exemple, en encourageant clairement une tentative de rébellion de l'élite des troisièmes qui viendraient de découvrir qu'ils auraient vie de classe le mercredi de 12h à 13h, heure pendant laquelle ils auraient l'immense honneur d'être seuls dans l'établissement. Une révolution se faisant toujours dans le sang, mon cours fut finalement un carnage, pendant que la pétition passait dans les rangs, mais, depuis vendredi, je sais aussi que, si jamais j'en avais marre de mon job, je pourrais toujours tenter de postuler en tant qu'imitateur de Julien Doré pour Les Guignols de l'info. Je le fais très très mal, comme tout le monde d'ailleurs car je ne suis pas du tout imitateur, mais ça ne se verra pas bien, en comparaison de l'employé actuel.

Commentaires

Anonyme a dit…
C'est vrai, les premiers impots, c'est génial. On se sent "installé" dans la vie, plus serein par rapport à l'avenir. Et puis, comme dit mon beau-père, si tu paies des impots, c'est que t'es riche. Bien sûr, on est un peu moins riche après les avoir payés mais bon...
Par contre, sans chéquier, ça a peut-être été plus ompliqué ?
Pierre a dit…
En fait, il me reste cinq ou six chèques. Mais pour les économiser, j'ai fait dans la modernité, et payé par internet. Même si c'était un peu (beaucoup) plus compliqué que pour d'autres bêtes factures.

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