Madame est Serbie... (Tex, humoriste)

Pour résumer la soirée de la finale de l'Eurovision (drôlatiquement commentée par un Tex au top de sa forme), je pourrais, à peu de choses près, copier-coller mon résumé de l'édition précédente... Mais en fait, je vais avant tout crier mon désarroi, ma haine absolument gratuite, à la face du monde.

Amis Belges de la Wallonie, vous qui savez pertinemment que les Flamands veulent votre mort et ne rêvent que de faire sécession, ou, au pire, de devenir une colonie néerlandaise (si, vous devez vous l'avouer, maintenant, et puis, avouez aussi que, de toute façon, vous ne pouvez pas les supporter, ces damnés Flamands qui ne prennent même pas l'effort de parler français en votre présence, même si vous êtes de mauvaise foi, parce que vous savez bien que vous ne parlez pas plus flamand pour eux), vous qui vous savez condamnée cette Europe post-napoléonienne, si vous voulez vraiment que les Français vous accueillent à bras raccourcis et le sourire aux lèvres, il faudrait au moins commencer par donner quelques points à la France à l'Eurovision... Bien sûr, vous n'êtes pas obligés d'être fans absolus des Fatals Picards et de leur humour particulier, mais de là à ne même pas donner le moindre point à votre pays préféré de toute la Terre... Attention, amis belges, c'est un jeu dangereux auquel vous jouez!

(Comment ça, en plus, il faudrait que nous, on vous donne des points aussi en demi-finales?!)

Reprenons...
Cette nouvelle édition de l'Eurovision n'aura pas dérogée à la règle. Une mauvaise nouvelle se profile, vous devez vous en douter, mais pourtant, j'ai aussi une bonne nouvelle à annoncer. La bonne, justement, pour commencer, c'est que la France a nettement augmenté le score de Virginie Pouchain. La moins bonne, et il va falloir être fort, c'est que même en le plus que triplant, ça ne fait jamais que 19, et que les Fatals Picards n'auront pas dépassé l'antépénultième place de leur prédécesseure, qu'ils partagent même à égalité avec le Royaume-Uni, qui a pourtant tenté d'attirer le vote gay de la planète entière, en sur-estimant sans doute la quantité de gays sourds et aveugles (ou très peu regardants sur la marchandise, même à côté d'un approximativement physiquement intéressant boys band espagnol ou, surtout, du chanteur grec).

Cette année, pour gagner, il était plus malin de s'appuyer sur l'héritage des monstres finnois de Lordi.
C'est la seule raison expliquant que l'Europe entière ait massivement voté (avec 268 points, loin devant l'Ukrainien(ne)) pour la chanteuse moche qui sourit à gauche, accompagnée par des choristes ultra laquées (dans les cheveux au moins) sosies de Michèle Torr ou Véronique Sanson (et Nolwenn Leroy et Nana Mouskouri selon Tex et Julien Lepers, mais c'est nettement plus discutable). Si l'on en croit la chorégraphie, à défaut de comprendre les paroles en serbe, il semblerait que ce soit un message d'amour, qui dénoncerait aussi la douleur de l'accouchement de la chanteuse (Marija Šerifović, pour info et pour vous la péter quand elle fera une carrière internationale) qui, heureusement, avait des vraies amies pour la soutenir, lui faire des câlins, lui donner tout leur amour...

Je crois que, en vrai, il fallait voir ça comme une métaphore pour dire "Oui, je suis lesbienne et si toi aussi, tu es lesbienne, vote pour moi, libère-toi de cette oppression masculine absolument scandaleuse même si c'est dur, n'aie pas peur et rejoins-moi, même si je suis moche".
Finalement, la victoire de la Serbie à l'Eurovision (pour l'organisation de laquelle elle va donc faire couler son économie dès l'année prochaine), c'est un peu celle du Lesbian Power!

Marija Šerifovic - Molitva

via Youtube