Les randonneurs

Un gag de prise d'otages et un gag sur la sodomie, soit deux rires en 90 minutes.
C'est mon bilan perso de Pur week-end, ce qui est nettement mieux que pour Le déménagement, précédent film d'Olivier Doran qui n'était pas drôle, même pas pour moi, alors que j'avais treize ans, que j'aimais Danyboon et que ça aurait dû me faire rire. Il y a aussi un excellent gag avec une barricade complexe pour empêcher de pousser la porte alors qu'en fait elle coulisse, mais c'est tellement mal filmé qu'on ne le voit pas, donc ça ne compte pas.

Heureusement, autour, le scénario est soigné, tellement qu'il se perd en rebondissements tous plus crédibles les uns que les autres, et dont je ne suis pas certain de pouvoir déterminer les vraies des fausses pistes de manière certaine. D'ailleurs, si quelqu'un peut m'expliquer sa conception du déroulement prévu des opérations, ou encore pourquoi David vole l'argent de son meilleur ami...

Heureusement, les personnages sont extraordinairement crédibles, prêts à tout pour leur ami parce qu'ils lui doivent la vie depuis qu'il les a aidés à sortir d'un bus (ce qui vaut au moins une reconnaissance éternelle). D'ailleurs, les comédiens ne s'y trompent pas et livrent une partition parfaite, surtout François Berléand qui n'en fait jamais trop, jamais.

Heureusement, les situations pour meubler entre les situations de comique pur sont tellement originales! Pensez, une scène de triolisme à la Clara Sheller qui débouche sur un «Qui est le papa?», si c'est pas trop moderne! Ou encore ce père célibataire qui ne s'entend plus avec la mère de son enfant qui est partie à Londres pour espérer s'en débarrasser! Ça, c'est au moins un thème de société profondément actuel! Et, bien sûr, la sexualité épanouie au sein du couple, ou encore le mal des prisons et l'injustice des peines envers les consommateurs de drogue alors qu'on laisse les trafiquants en liberté, ma bonne dame... Non, y a pas à dire, Pur week-end est le film qui dénonce, et c'est trop profond.

C'est dommage que ce soit si mauvais.