Service après-vente de l'Eurovision [2x09]
Les dernières nouvelles du front suédois invitent à la réflexion: peut-on remporter le Concours Eurovision avec sobriété? Évidemment, si on pense au tableau hyper-élaboré et plein d'écrans de Heroes, non. Rise like a phoenix ne compte pas, car c'était une ballade avec, en climax, une vraie performance vocale. La débauche de gens qui jouent pour de faux sur scène pendant Only teardrops ne plaide décidément pas en faveur du oui, mais le visuel extrêmement sombre d'Euphoria pourrait faire un peu pencher la balance, s'il n'y avait cette choré tellement bizarre. Mais après tout, il y a bien eu Lena seule sur scène sur fond bleu et sachant à peine bouger pour faire gagner un pays historique, alors pourquoi pas...
En 2013, la sobriété avait amené les Pays-Bas à la neuvième place.
Anouk possède une intercalaire à son nom dans le rayon disques de variété internationale de ma Fnac, ainsi qu'à Gibert Joseph. Ça prouve bien qu'il s'agit d'une artiste installée, y compris en France, même si, non, vraiment, je serais bien incapable de citer le moindre titre de chanson de son répertoire, qui se construit pourtant tranquillement depuis 1996! Et qui vient juste d'ajouter un nouvel opus à son œuvre, mais, vous, vous deviez déjà le savoir (il y a bien, forcément, des gens qui achètent ses disques en France, pour qu'elle ait son intercalaire personnelle, non?!).
Birds, en tout cas, fut le premier titre néerlandais à atteindre les demi-finales depuis leur création, un exploit répété dès l'année suivante avec les Common Linnets, ceux qui ont failli gagner avec sobriété mais quand même, non, parce que leur chanson était un peu chiante. Ça n'a visiblement pas plu à Anouk qu'on vienne marcher sur ses plate-bandes de sauveuse de la Hollande, elle qui a écrit la chanson de 2015 qui, évidemment, a lamentablement échoué en demi-finale.
À part ça, Anouk a cinq enfants. Ça n'a aucun intérêt ici, mais c'est à peu près la seule information actualisée sur sa page Wikipédia francophone. Ça doit bien vouloir dire que des Français la suivent un peu, de loin, vite fait, dans les pages people des tabloïds néerlandais qui traineraient chez leurs dentistes.
Trois ans plus tard, les Pays-Bas espèrent retrouver le chemin de la finale, voire, pourquoi, trouver un successeur aux Teach-In, qui attendent depuis 1975.
Après avoir un peu dodeliné de la tête sur de la pop néerlandaise, revenons aux candidats du jour.
En 2013, la sobriété avait amené les Pays-Bas à la neuvième place.
Anouk - Birds (Pays-Bas - 2013 - 9e)
Anouk possède une intercalaire à son nom dans le rayon disques de variété internationale de ma Fnac, ainsi qu'à Gibert Joseph. Ça prouve bien qu'il s'agit d'une artiste installée, y compris en France, même si, non, vraiment, je serais bien incapable de citer le moindre titre de chanson de son répertoire, qui se construit pourtant tranquillement depuis 1996! Et qui vient juste d'ajouter un nouvel opus à son œuvre, mais, vous, vous deviez déjà le savoir (il y a bien, forcément, des gens qui achètent ses disques en France, pour qu'elle ait son intercalaire personnelle, non?!).
Birds, en tout cas, fut le premier titre néerlandais à atteindre les demi-finales depuis leur création, un exploit répété dès l'année suivante avec les Common Linnets, ceux qui ont failli gagner avec sobriété mais quand même, non, parce que leur chanson était un peu chiante. Ça n'a visiblement pas plu à Anouk qu'on vienne marcher sur ses plate-bandes de sauveuse de la Hollande, elle qui a écrit la chanson de 2015 qui, évidemment, a lamentablement échoué en demi-finale.
À part ça, Anouk a cinq enfants. Ça n'a aucun intérêt ici, mais c'est à peu près la seule information actualisée sur sa page Wikipédia francophone. Ça doit bien vouloir dire que des Français la suivent un peu, de loin, vite fait, dans les pages people des tabloïds néerlandais qui traineraient chez leurs dentistes.
Anouk - Run Away Together (2016)
Douwe Bob - Slow Down (Pays-Bas)
Jamala - 1944 (Ukraine)
Joe and Jake - You're Not Alone (Royaume-Uni)
Samra - Miracle (Azerbaïdjan)
Après avoir un peu dodeliné de la tête sur de la pop néerlandaise, revenons aux candidats du jour.
- Azerbaïdjan, 6 points: j'aime énormément l'ambiance musicale du premier couplet, même si la chanteuse en fait des caisses. Et le refrain arrive, comme extrait d'une autre chanson (mais pas avec la même finesse que la chanson norvégienne), avec des effets faciles et une orchestration qui me paraît bien trop pauvre, en comparaison des couplets. Mais, du coup, quand il revient la deuxième fois, il est assez efficace et j'ai fini en chantonnant aussi les Mira mira mira keul (avec la même sobriété que la dame).
- Pays-Bas, 5 points: ainsi, aux Pays-Bas, on fait de la musique américaine? Ce n'est pas, à priori, ce que je préfère mais ça s'écoute bien, la coupure au refrain est assez efficace et on finit par chanter Slow down brother, éventuellement en tapant des mains autour du feu. pourquoi pas?
- Ukraine, 4 points: heureusement que ça s'appelle 1944, parce que cette histoire d'étrangers qui viennent pour tuer tout le monde, j'aurais juré que c'était une allusion à une invasion récente en Ukraine... Le propos est fort et je peux imaginer que la mise en scène peut rendre ça puissant, mais je n'aime pas du tout (pas du tout!) la voix de cette chanteuse. Sauf quand elle commence ses vibes et qu'on dirait un solo instrumental (sauf qu'elle crie juste après, ça casse tout).
- Royaume-Uni, 4 points: ma foi, ce n'est pas désagréable, Joe et Jake ont l'air sympathiques, les oh ohoh ohoh du refrain se reprennent facilement, mais le morceau est finalement très linéaire, donc rejoint le groupe de ceux qu'on oublie vite (et comme c'est le Royaume-Uni, ça finira à dix points).
Commentaires
J’ai une certaine affection pour les entrées balades country-folk-rock tranquilles avec des chanteurs seuls sur scène avec leur guitare (ou qui au moins en donne l’impression) et qui chantent des choses qui, certes, en envoient moins dans les oreilles que le gros truc pop avec le décor ultra-chiadé et taillé pour la gagne, mais qui sont quand même agréables, joyeuses (pas Anouk, forcément), et qui offrent de la variété dans le concours. J’ai aimé Tom Dice et les Common Linnets, et du coup j’aime aussi ce qu’envoient cette année les
Pays-Bas.
Douwe Bob a une voix un peu nasillarde et un petit cheveu sur la langue qui m’ont gênée au début, mais je n’ai aucune difficulté à me laisser prendre par cette chanson qui fonctionne bien même sans fioritures. Je doute qu’elle soulève les foules, cependant, malgré ses intentions fédératrices, et même si tout le monde tape des mains.
Ukraine.
Alors déjà, je trouve cette chanson musicalement et vocalement insupportable.
Mais je me suis quand même forcée à aller voir au-delà, puisque c’est clairement une chanson à message. En effet, au lieu de l’appeler 1944, ils auraient pu aussi l’appeler "Tchoupi va à la plage", personne n’est dupe j’imagine, un peu comme l’équipe arménienne de l’an dernier qui a changé le titre de "Don’t deny" en "You and I". Mais bon, admettons, l’histoire se répète, l’Ukraine en a toujours pris plein la gueule, ça devrait inspirer au moins de la compassion, sinon de la solidarité. Sauf que, quand il s’agit de dénoncer la violence et l’injustice du monde, il y a plusieurs façons de le dire. Ce n’est sans doute pas dur de tomber dans la niaiserie, mais à choisir je préfère largement la chanson hongroise de l’an dernier, dont le texte était très bien formulé à mon goût, à cette débauche de brailleries que je ne suis pas loin de trouver de mauvais goût.
Mais j’ai déjà vu sur les réseaux sociaux tout plein de gens qui trouvent ça génial, l’effet originalité je-fais-n’importe-quoi-mais-au-moins-c’est-pas-pareil-que-les-autres va jouer à fond, je ne doute pas que ça finira très bien classé.
Royaume-Uni.
Et eux, en revanche, risquent en effet de finir en bas de classement, et c’est dommage parce que tout linéaire et prévisible que ce soit c’est quand même prenant, et j’aime bien les arrangements. En plus ce sont des petits jeunes, Joe & Jake, faut pas les décourager.
Azerbaïdjan.
Encore une fois, quelle que soit la qualité de la chanson, l’Azerbaïdjan fera un score de foufous. Au moins, cette fois, j’aime bien, surtout à cause des mira mira mira keul, et parce que Samra a l’air de chanter aussi pour les sourds-muets qui essaieraient de suivre l’Eurovision en lisant sur les lèvres, et ça, forcément, c’est chouette.
Sinon, j'ai ri pour les sourds et noté l'effort de mise en scène du commentaire pour arriver aux
Pays-Bas.
C'est vrai qu'on avait envoyé une chanson sur la guerre aussi l'an dernier, une chanson dont j'avais dit qu'elle était néo-boulangiste et de très mauvais goût. Et bien on peut toujours faire pire, voilà.
Je pense que c'est plutôt parce que personne en France n'achète les disques d'une inconnue, et que ta Fnac et ton Gibert Joseph se retrouvent avec pléthore de disques d'elle et sont obligés de créer l'intercalaire Anouk, pour mieux ranger.
Ou alors, Anouk est de Créteil.
N°4 - Ukraine : En ce qui concerne "l’effet originalité je-fais-n’importe-quoi-mais-au-moins-c’est-pas-pareil-que-les-autres", cela ne nous surprend plus, nous en France, puisque nous avons Camille. Je ne trouve pas ça nul, mais une fois qu'on a passé les 30 premières secondes, on en a déjà marre.
N°3 - Royaume-Uni : Oui vous avez raison, cela est très linéaire et on s'ennuie vite.
N°2 - Azerbaïdjan : Je crois que l'Azerbaïdjan peut gagner avec cette chanson très eurovisionnesque, même si l'orchestration est cheap, en effet (ainsi que le clip). Le refrain est très efficace.
(Moi aussi j'ai bien aimé la formulation de Nataka pour arriver aux
N°1 - Pays-Bas : J'aime beaucoup ce côté country-pop de cette chanson. Et effectivement, on se prend à tapoter des mains et à chanter les Slow down brother.
Et comme je ne sais pas où fermer la parenthèse ouverte 3 lignes plus haut, je la ferme là, ni vu ni connu )
(et je précise qu'à Gibert, il y a au moins deux disques d'Anouk devant l'intercalaire d'Anouk, c'est décidément fou)