Bien comme toi

En revoyant SuperGrave il y a quelques jours, il m'est apparu que Michael Cera est l'un des plus grands acteurs au monde. Il était évidemment parfait dans Arrested development, les nouveaux pauvres qui est de toute façon la meilleure série du monde, il était tout aussi impeccable dans Juno et force est de constater qu'il faut un vrai talent pour rendre touchant son personnage de SuperGrave comme il le fait. Je n'ai pas encore eu l'occasion de découvrir sa prestation vocale dans Rolie Polie Olie, mais pour compenser, aujourd'hui marque la sortie de Une nuit à New York, son dernier film au titre français tellement peu original (et encore moins face à l'original: Nick and Norah's infinite playlist).
Je tiens à ce que ceci soit écrit, car il me faudra beaucoup beaucoup de conviction pour trouver en moi la force de prendre deux métros ou un métro puis un bus, avant de payer une place de cinéma forcément au prix fort, pour réussir à voir Une nuit à New York (qui n'est sorti que dans 55 salles, donc évidemment pas dans l'un des trois cinémas près de chez moi), en risquant d'être d'autant plus déçu par le film en regard du périple nécessaire à sa vision. D'autant que Michael Cera a beau être un acteur remarquable (même doublé), mais j'avais déjà dû aller au-delà de mon univers de piéton et prendre les transports en commun pour voir SuperGrave à l'époque...

C'est regrettable, par ailleurs, car le plan initial de ma journée était d'aller au cinéma. Du moins c'est ce que j'ai répondu hier («demain, peut-être», voyez mon enthousiasme) quand on m'a demandé quand je comptais y aller. Mais il est vrai que je n'y ai plus été depuis la fin de mes vacances, ce qui fait quand même plus de deux semaines (ce qui prouve au passage que les profs n'ont pas tout le temps des vacances), et que ça commence à me manquer. Mais alors, que voir?

Cette question reste finalement purement théorique, étant donné que ma journée s'est limitée à quelques livres, quelques sites et mon classeur, pour préparer ce que j'allais pouvoir raconter ces prochains jours, sans toutefois réussir à aller au-delà des quarante-huit prochaines heures. Mais c'était la conversation de la salle des profs hier et je me socialise assez peu souvent, alors autant le signaler au monde entier ici. Mon problème, qui explique mon éloignement des salles obscures en attendant Dragon Ball Evolution, est que je ne suis pas chaud à l'idée de passer près de trois heures devant un film de David Fincher alors que je ne connais pas son cinéma et que, malgré les excellentes critiques du monde entier, je n'ai pas envie de voir Gran Torino (un peu comme je n'ai jamais vu Bienvenue chez les chtis...). Quant à Une nuit à New York, j'avais carrément oublié sa sortie...
Il y a bien un film, éventuellement, qui m'intéresserait: c'est Harvey Milk.

Harvey Milk de Gus Van Sant
bande-annonce via Allociné

Pour être honnête, en voyant cette bande-annonce, je me suis essentiellement demandé si c'était bien Lucas Grabeel des High School Musical qu'on aperçoit debout sur une table, et, surtout, si James Franco nu (ou au moins torse nu, on n'a pas bien le temps de voir les détails dans la seconde que dure son apparition) est un argument convaincant pour appâter les gays qui n'auraient pas été conquis par le thème même du film, développé dans les cent dix premières secondes de la bande-annonce. Je me suis évidemment bien gardé de faire part de cette remarque à Madame Anglais et Madame Histoire-Géographie. Je venais déjà d'avouer, penaud, que je n'étais pas fan de Sean Penn, pour la bonne raison que je n'ai jamais vu un seul de ses films, ni en tant qu'acteur, ni en tant que réalisateur (et j'ai bien senti, d'un coup, que Madame Histoire-Géographie avait de la peine pour moi).

En tout cas, Madame Anglais et Madame Histoire-Géographie étaient d'accord: il faut aller voir Harvey Milk. Oh, et puis, tu as vu Scott... Oh oui, Scott... Ahlala, il est absolument magnifique... Bon, dans la deuxième partie, il a une coiffure, j'ai eu envie de le baffer... Euh, vous parlez de James Franco?... Je ne sais pas, c'est Scott, quoi!... Ah oui, c'est vrai, rien que pour ça, tu dois aller voir Harvey Milk!
Euh...
Moi, je dois aller voir Harvey Milk pour Scott?
Moi, vraiment, un garçon, je suis censé trouver cet argument convaincant?

Bon, d'accord, j'irai vendredi, alors...