Soap et soins


Pour lancer la saison 2 de Vénus & Apollon, Arte promettait «une saison plus transgressive , riche en surprises». Et en effet, des surprises, il y en a eu, au cours de ces huit épisodes, diffusés par Arte lors des trois derniers vendredis, comme s'il avait fallu à tout prix se débarrasser très très vite d'une série probablement chère à produire, surtout pour une chaîne qui ne produit jamais de séries. Mais d'abord, il fallait se souvenir de la saison 1, c'était il y a trois ans, autant dire hier dans le calendrier Clara Sheller.

À l'époque, le quartier du Mistral était touché par un étrange virus qui allait causer la mort de la mère de Thomas. C'était là une intrigue fort peu sociétale, après ces semaines à observer Johanna prétendre être enceinte puis avoir perdu son bébé dans un accident de voiture dans lequel son frère avait quant à lui perdu l'usage de ses jambes, juste avant la semaine d'interruption annuelle de la série, comme par hasard... Quatre touches plus loin sur la télécommande, Arte me permettait une véritable alternative, en ouvrant le salon de beauté Vénus et Apollon, tous les soirs à 20h15 pendant cinq semaines comme autant de saisons dans l'année (ou presque). Les clients défilaient pour passer sous les mains d'Ingrid (Brigitte Roüan) la patronne, de Geneviève (Maëva Pasquali) la bimbo, de Suzy (Maria de Medeiros) qui cherchait le père de son futur enfant ou de Bijou (Mélanie Bernier) la naïve campagnarde qui avait eu la chance d'hériter du prénom d'une jument qu'aimait tellement son père.

Parmi ceux-là, on retiendra Zinedine Soualem en acteur un peu raté, mais il ne faut pas oublier le barman d'en face (Alban Deprez) et encore moins Alessandro Carmeci dont la route croisait si souvent la route de Bijou sans qu'elle s'en rende compte, alors qu'ils auraient fait un si beau couple (mais forcément, avec Alessandro Carmeci). J'insiste sur ce dernier point, parce que je dois bien avouer que c'est cette story-line qui m'a surtout intéressé, et qu'il n'a pas été rare que je veuille retourner au Mistral à l'heure dite, pour voir un peu plus que les cinq dernières minutes et le gros plan musicalement appuyé, à la place de cette série franchement bobo, et pas que sur les bords.

Et justement, pour cette deuxième saison, plus de Mélanie Bernier. Et plus non plus d'Alessandro Carmeci, car, c'est là une première surprise pour une série dont la saison 2 arrive trois ans après la saison 1: le casting de la série n'a pas changé! Les personnages qui sont encore là portent le même nom et ceux qui ne sont plus là ont été remplacés par d'autres personnages, joués par d'autres acteurs et avec d'autres noms. Je ne serais pas complètement formel sur le père transexuel de la fille de Suzy, dont j'aurais juré qu'il s'agissait du barman (qui aurait alors sacrément morflé au fil de ses opérations), mais c'était il y a trois ans... Bijou est donc partie, son mec aussi, et c'est une certaine Margot (Morgane Cabot), elle aussi nouvellement parisienne, qui la remplace à l'institut. Institut qui a changé, d'ailleurs, dorénavant installé dans le Marais, et dont la clientèle a elle aussi changé. De toute façon, les clients, on s'en fiche un peu, car dans Vénus et Apollon saison 2, il y a un mystère. Celui d'Angie (Elsa Zylberstein), qui ouvre une galerie d'art pile en face de l'institut d'Ingrid, pour être au plus près et pouvoir se venger.

C'est qu'Angie n'a pas eu une vie facile. Non contente d'avoir un prénom horrible (Anne-Gisèle), son père est mort et c'est à cause d'Ingrid. Elle pourrait la tuer bêtement, puisqu'elle possède des armes et même des amis qui possèdent des armes, mais ce serait trop facile! Alors Angie se rapproche de Margot, pour la décrédibiliser aux yeux d'Ingrid et l'affaiblir, l'accuser de vol, l'emmener dans des soirées échangistes, etc. En cours de route, elle en tombe amoureuse, de même que le gigolo qu'elle avait embauché pour éveiller des sentiments chez Ingrid et la faire souffrir tombe amoureux de sa proie, ce qui lui vaudra de finalement mourir. Mourir, c'est aussi le triste sort réservé au junkie chargé de s'occuper de la mère d'Angie, devenue folle, et jouée par Michèle Mercier. Robert Hossein fait également partie de la distribution, mais son rôle est resté obscur pour moi, parce que c'est un peu inhumain de la part d'Arte d'avoir diffusé cette série par paquets de trois fois presque une heure...

Heureusement, j'ai compris le rôle joué par Malik Zidi (qui remplace très bien Alessandro Carmeci), celui du fils abandonné d'Ingrid qui s'avère être le frère d'Angie, puisqu'Ingrid couchait avec ledit père, notamment peu avant sa mort, provoquée par un retour inattendu de Michèle Mercier encore jeune, une colère et un fracassage de crâne par Angie, qui était donc la seule coupable, et dont la vengeance, à laquelle elle avait consacré sa vie, était terriblement vaine...

Heureusement aussi qu'il restait Geneviève et Suzy pour alléger l'atmosphère, découvrant chacune leurs dons, la première assumant enfin ses facilités avec les chiffres, les comptes et les sudokus, la seconde se découvrant un pouvoir de guérison. Inutilie de dire que l'euphorie était à son paroxysme en voyant la première divorcer pour avoir trop couché avec Hippolyte Girardot et la seconde sauver la vue de sa fille que son père devenu belle-mère avait kidnappé en partant avec son petit-ami...
Transgressif, sur Arte, ça doit vouloir dire glauque.

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