De l'autre côté du miroir

Vous êtes d'autant plus concerné si vous avez toujours trouvé suspect que tous ces animaux fassent la révérence au futur Roi des animaux, car rien ne serait arrivé si Pumbaa avait réussi à contrôler ses gaz en passant dans le coin. Si vous ne pouviez admettre que les papillons encerclant Simba et Nala lorsque leur amour brille sous les étoiles d'une étrange lueur pouvaient être un parti-pris gnangnan des réalisateurs de ce chef-d'oeuvre absolu, vous n'aviez pas complètement tort: Timon et Pumbaa étaient dans le coup. Le Roi Lion 3: Hakuna Matata!, c'est l'histoire du Roi Lion, mais vue par Timon, dont on n'aurait pas pu deviner que cette mangouste prétentieuse, égoïste et désagréable avait pu connaître une vie difficile au sein de sa colonie de mangoustes, qui, comme toutes les colonies de mangoustes, creuse des tunnels puis d'autres tunnels, vite avant que les hyènes ne viennent, loin, très loin de tout, bien au-delà des frontières de la Terre des Lions (un peu comme les pauvres à Mogador, par exemple...). Et pourtant si! Car creuser des tunnels, puis d'autres tunnels, ça ne plaît pas à Timon qui rêve plutôt d'un paradis terrestre sans prédateurs, et a dès lors beaucoup de mal à s'intégrer. Du coup, il s'exile (ou il dot s'exiler, question de point de vue), suit les conseils d'un vieux singe bleu insupportable qui lui dit d'aller au-delà de ce qu'il voit et rencontre en chemin un copain porcin qui pète.
Grâce au Roi Lion 3: Hakuna Matata! (ou plus logiquement The Lion King 1 1/2, puisque l'histoire se situe en parallèle de l'action du premier et pas du tout après le deuxième), vous découvrirez que Timon et Pumbaa, quand Simba chante à la cantonnade qu'il voudrait déjà être roi, ils y sont! Le cimetière des éléphants, ils ont vu! Le repaire secret de Scar, ils y sont passés! L'attaque des gnous, ils l'ont vécue en vrai! Et puis, finalement, ils ont trouvé leur Hakuna Matata et sauvé Simba, mais ça, on le savait déjà depuis dix ans. Dans Le Roi Lion 3: Hakuna Matata!, l'humour est plus scatologique qu'autre chose et rien n'est vraiment fin (on sent bien que William Shakespeare n'a pas participé au scénario contrairement aux deux autres épisodes) et Timon et Pumbaa (qu'on regarde en train de regarder le film) appuient sur Pause dès qu'un moment d'émotion pointe le bout de son nez, mais il reste les clins d'oeil au premier film qui jalonnent celui-ci, un karaoké, une Chevauchée des Walkyries et un duel de mangeurs d'escargots sur une musique fort à propos quoique peu inédite d'Ennio Morricone.
Ca se laisse voir, autant qu'un Sortilège de Cendrillon, mais vous devriez plutôt économiser pour Mogador... (et ne vous en faites pas pour moi à ce sujet, ça devrait aller)
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