Cornegidouille! Encore raté!


J'avais prévu initialement un samedi pépère, chez moi, où j'aurais pu prendre le temps de parler un peu de mon vendredi soir d'hier soir, faire le lien avec un autre vendredi soir un peu plus ancien, tout en parlant musique et paillettes, ce qui amenait idéalement à l'Eurovision.
Et puis, non, j'ai été au théâtre. On y jouait une version d'Ubu d'Alfred Jarry et je ne pouvais pas manquer ça. Non pas que je sois particulièrement fan de l’œuvre ou de l'auteur, car je n'en connais strictement rien, ni de l'un ni de l'autre si ce n'est qu'ils sont liés. Mais voyez-vous, le mois dernier, j'étais à Rennes: Julien Doré y passait en concert, j'avais lu des tas d'avis sur internet dire que Julien Doré en concert était un spectacle à ne surtout pas rater, je devais donc aller à Rennes.
J'y ai d'ailleurs beaucoup bronzé, à un point tel que, aujourd'hui encore, je me trouve hâlé et beau en me regardant dans la glace. J'y ai aussi croisé le théâtre local, situé juste à côté de mon hôtel, et une mystérieuse enseigne Ubu (qui désignait en fait une salle de concert adjacente, me dit Wikipédia, et non le Théâtre national de Bretagne lui-même). De là à en déduire que Jarry est né à Rennes, il n'y avait qu'un pas, que j'ai allègrement franchi au fil de mes errances dans la ville, celles-là même qui m'ont fait bronzer-assez-pour-que-ça-dure-un-mois.
J'ai eu tort, notez bien, car Jarry n'est pas du tout né à Rennes; il y a été au lycée. C'est dire combien ma connaissance de l'homme était limitée! Mais puisqu'un Ubu venait se jouer chez moi, je ne pouvais pas ne pas y aller, pour découvrir qu'Ubu se joue donc (ou peut se jouer?) avec des acteurs en tenue de lutteurs qui occupent leur temps à gesticuler sur des tapis de sport, faire un peu d'aérobic ou de gymnastique rythmique, chantonner une Danse des canards en pseudo-polonais, feindre une fellation par un ours et des sodomies par Ubu (une autre forme d'ours, au vu de la pilosité du monsieur), transpirer un peu sur le public ou se rouler une pelle particulièrement goulue (si l'on peut encore parler de pelle quand la langue de Madame est en contact avec les joues de Monsieur, ou vice-versa). Je pourrais parler de l'histoire, mais je ne suis pas certain d'en avoir bien saisi le sens, ni même s'il y en a vraiment un. L'essentiel, c'était que c'était surprenant, déroutant, et tellement totalement assumé par ses cinq acteurs pendant une heure entière que c'était absolument génial.
En plus, je sais désormais que, quand Bizu s'exclame Cornegidouille! dans ses aventures en forêt de Brocéliande, il fait parler toute sa bretonnitude en citant Jarry.
Mais ça m'empêche d'écrire ici, sapristi!

Eldar - Tell Me About Love (2017)

Les mauvaises langues sous-entendent que l'Azerbaïdjan tente d'acheter les votes des autres pays à l'Eurovision, mais ce n'est certainement pas grâce à ça qu'en 2011, un titre aussi fabuleux, fort, innovant et bouleversant que Running Scared a pu remporter la compétition. On constatera malgré tout que la crise a aussi touché Bakou, qui n'a plus atteint de top 10 depuis 2013. Mais peut-être cette année...?
Car nous voici désormais proches du but et, pendant cette semaine, les euro-fans ont tous donné leurs préférences, les bookmakers ont affiné leurs pronostics après avoir regardé les répétitions de tous les candidats. Les favoris de dernière minute apparaissent, d'autres déçoivent, mais nous voilà face à ceux qui, logiquement, devraient faire bonne figure samedi prochain. L'Azerbaïdjan, donc. Ou encore la Hongrie, 5e il y a trois ans. Ou l'Australie, déjà habituée à ne jamais quitter le top 5. Ou le Danemark, qui gagna il n'y a pas si longtemps.
Faire bonne figure, oui, mais sans doute pas atteindre les sommets du classement pour autant.

Joci Pápai - Origo (Hongrie)

Isaiah - Don't Come Easy (Australie)

Dihaj - Skeletons (Azerbaïdjan)

Anja - Where I Am (Danemark)

Hé beh...
  • Danemark, 2 points: Le clip live ne sert sûrement pas la chanson à mes oreilles, mais là, je trouve ça trop bruyant pour les émotions que ça procure (concrètement: aucune).
  • Australie, 4 points: Dans le registre des ballades, celle-là est jolie et fort radiophonique, mais pas moins chiante que les autres. Et puis il a l'air tellement triste, ce garçon... Je n'ai jamais vu des sourcils aussi tristes!
  • Hongrie, 4 points: On n'en finit plus d'entendre des chansons pas en anglais, cette année! Là, pour le coup, j'ai l'impression d'entendre une chanson macédonienne ou monténégrine, mais c'est un genre toujours agréable. Une fois de temps en temps. Pas trop longtemps, me concernant.
  • Azerbaïdjan, 5 points: J'aime bien le refrain, sa rupture avec les couplets, les drum drum drum des chœurs. Ça manque un poil de surprise dans le final, mais on arrive à un moment où je ne suis pas certain de pouvoir encore faire la fine bouche.

Commentaires

Rhum Raisin a dit…
La question que je me pose, c'est "Pourquoi aller jusqu'à Rennes pour applaudir Julien Doré ?".
Note que le point principal de ma question est bien "applaudir Julien Doré", et pas "Pourquoi aller jusqu'à Rennes", comme tu pourrais le croire, hein.
Mon classement du jour :
N°4 - Hongrie : Mis à part les parties chantées que je trouve agressives, les parties au violon sont agréables. Quant à la partie rap, c'est encore pire.
N°3 - Danemark : Oh la la, mais pourquoi crie-t-elle comme ça la dame ? Bon au moins, elle est heureuse de chanter. Au moins autant que Pierre quand il écoute sa musique à 7h17 dans les rues de C.
N°2 - Australie : Je ne sais pas si ce sont les sourcils du chanteur qui sont tristes ou si ce sont ses pommettes qui semblent déjà refaites, mais ses cheveux sont beaux La chanson est jolie, mais là encore, elle s'oublie vite.
N°1 - Azerbaïdjan : Pierre, dis-tu que tu ne peux plus faire la fine bouche parce que tu n'as pas encore été réellement séduit par une chanson, ou parce que tu trouves vraiment le niveau bas cette année ? Concernant cette chanson, ce n'est pas fabuleux, mais ça rappelle des chansons évanescentes des années 2000, alors pourquoi pas.
Nataka a dit…
Six ans après, Eldar essaie toujours de se vieillir en se laissant pousser du poil sur la figure, et six ans après ce n’est toujours pas convaincant.
Allez, pour la peine j’ai réécouté Running Scared. C’est sympa de constater que ça me fait toujours rire.

Hongrie : J’apprécie aussi d’entendre autre chose que de l’anglais. Mais au-delà des premières secondes, à part les refrains pas déplaisants, je ne suis pas convaincue par ce folklo-rap qui fait très balkanique, en effet, et où je ne reconnait même pas la langue hongroise.
Australie : Je crois qu’il faut qu’on perde au plus vite l’habitude de donner des points d’avance aux Australiens juste parce qu’ils sont australiens. C’est joli, certainement, mais c’est plombant, et ennuyeux.
Azerbaïdjan : Je suis presque surprise que cette chanson emballante soit envoyée par l’Azerbaïdjan. J’aime les ruptures, les chœurs, la voix de la chanteuse, j’espère qu’elle finira bien classée, au moins cette année je n’imaginerai pas les missiles azéris pointés sur les voisins.
Danemark : C’est clair que ça crie trop, beaucoup trop. Mais il doit y avoir un vieux fond de conditionnement pavlovien aux tréfonds de mon cerveau qui réagit à tout ce bruit. Je préfère ça aux balades chiantes vite entendues vite oubliues.
Rhum Raisin a dit…
M'enfin, arrêtez de critiquer Running scared !
Pierre a dit…
RR, personnellement, je ne vois pas où tu vois une critique de Running scared alors que j'ai parlé d'un titre fabuleux, fort, innovant et bouleversant... Vraiment, je n'oserais pas me permettre.
Par ailleurs, je ne peux que constater combien tu as changé, car jadis, tu aurais simplement demandé "pourquoi applaudir Julien Doré" alors que là, tu sembles juste demander pourquoi aller à Rennes pour l'applaudir. Bravo.
(et oui, je ne fais plus la fine bouche parce que j'attends encore au moins un titre que j'aime vraiment pour de vrai, voire un peu plus, et qu'il n'y a plus grand chose à découvrir...)

Nataka, je pense que le Danemark peut gagner à passer au milieu des ballades (il y aura de quoi faire), mais tout de même... Ça aurait pu être mieux que ça, non?
Nataka a dit…
Ah oui, ça aurait pu. Mais ne demande pas à mon cerveau reptilien de te donner des arguments cohérents pour défendre la chanson danoise.

Posts les plus consultés de ce blog

Lilly-Fleur Pointeaux nue (n'est pas dans ce billet)

À lit ouvert

Le cadeau de Noël