Service après-vente de l'Eurovision [2]
Il y a quatre ans, Amaury Vassili était le grand vainqueur de l'Eurovision. On ne se rend pas forcément compte du poids que cela peut représenter, être le vainqueur de l'Eurovision. En particulier le risque de rester associé, pour toujours et pour l'Europe entière, à une seule chanson, qu'on sera obligé de rechanter, encore et encore, année après année, parce que ça fait plaisir aux gens... Et c'est d'autant plus pesant quand, comme Amaury, on n'a pas beaucoup plus de vingt ans et qu'on interprète un boléro on ne peut plus classique et que déjà, on est un peu à l'étroit dans ces costumes en velours qui font tant transpirer sous le nez.
Être le vainqueur de l'Eurovision n'empêche pas de se révolter, histoire de rappeler au public qui on est vraiment, un jeune homme bien dans son époque! Et quoi de mieux pour ça que chanter du Mike Brant?
Dans un album entier!
Genre on peut remplir un album entier avec du Mike Brant!
Genre Mike Brant a chanté autre chose que Qui saura?!
Et Laisse-moi t'aimer! On confond souvent les deux, mais non, quand même, ce sont LES DEUX chansons de Mike Brant.
Ah, et il y a Rien qu'une larme, aussi... on l'entend de temps en temps dans N'oubliez pas les paroles!, ça ne trompe pas.
Sans doute mon raccourci est-il un peu facile, car j'oublie tout de même une étape importante de cette catharsis: entre-temps, pour briser son image trop lisse, Amaury s'est déguisé pour la télévision! (Mais oui, il y a Dis-lui, aussi!) Déguisé en tout et n'importe qui, y compris en Catherine Lara, Amaury a tout osé, toujours visiblement content. (Oh, et C'est ma prière!) Las! Ils étaient approximativement dix-sept téléspectateurs à découvrir le vrai Amaury sous le costume, pas assez pour effacer cette lourde étiquette de vainqueur de l'Eurovision. (Enfin... C'est comme ça que je t'aime, bien sûr!)
De toute façon, être le vainqueur de l'Eurovision, ça ne compte pas quand ça n'est plus vrai une fois le concours passé...
Quatre ans plus tard, la France attend toujours une sixième victoire, sans trop savoir dans quelle direction aller, après avoir tout essayé. Alors on en revient toujours au classique, c'est ce qui marche le mieux.
Et cette fois, au moins, on pourra difficilement faire moins bien que les prévisions des bookmakers...
Ça l'épanouit, Amaury, de chanter du Mike Brant (ou d'avoir pécho?), mais revenons au présent...
Amaury Vassili - Sognu (France - 2011 - 15e)
Être le vainqueur de l'Eurovision n'empêche pas de se révolter, histoire de rappeler au public qui on est vraiment, un jeune homme bien dans son époque! Et quoi de mieux pour ça que chanter du Mike Brant?
Dans un album entier!
Genre on peut remplir un album entier avec du Mike Brant!
Genre Mike Brant a chanté autre chose que Qui saura?!
Et Laisse-moi t'aimer! On confond souvent les deux, mais non, quand même, ce sont LES DEUX chansons de Mike Brant.
Ah, et il y a Rien qu'une larme, aussi... on l'entend de temps en temps dans N'oubliez pas les paroles!, ça ne trompe pas.
Sans doute mon raccourci est-il un peu facile, car j'oublie tout de même une étape importante de cette catharsis: entre-temps, pour briser son image trop lisse, Amaury s'est déguisé pour la télévision! (Mais oui, il y a Dis-lui, aussi!) Déguisé en tout et n'importe qui, y compris en Catherine Lara, Amaury a tout osé, toujours visiblement content. (Oh, et C'est ma prière!) Las! Ils étaient approximativement dix-sept téléspectateurs à découvrir le vrai Amaury sous le costume, pas assez pour effacer cette lourde étiquette de vainqueur de l'Eurovision. (Enfin... C'est comme ça que je t'aime, bien sûr!)
De toute façon, être le vainqueur de l'Eurovision, ça ne compte pas quand ça n'est plus vrai une fois le concours passé...
Amaury Vassili - Laisse-moi t'aimer (2014)
Quatre ans plus tard, la France attend toujours une sixième victoire, sans trop savoir dans quelle direction aller, après avoir tout essayé. Alors on en revient toujours au classique, c'est ce qui marche le mieux.
Et cette fois, au moins, on pourra difficilement faire moins bien que les prévisions des bookmakers...
N'oubliez pas - Lisa Angell (France)
Face The Shadow - Genealogy (Arménie)
Há um Mar que nos Separa - Leonor Andrade (Portugal)
Golden Boy - Nadav Guedj (Israël)
Ça l'épanouit, Amaury, de chanter du Mike Brant (ou d'avoir pécho?), mais revenons au présent...
- Portugal, 1 point: je ne me souviens pas d'une proposition pop-rock portugaise récente. C'est dommage, parce que c'est bien trop mou (alors qu'elle a l'air colère). Par ailleurs, je sais bien que le dernier refrain un ton au-dessus est une obligation eurovisionnesque, mais il va falloir qu'elle s'entraîne à le chanter juste.
- Arménie, 5 points: la construction du morceau est intéressante, par les apparitions successives des membres et leurs interactions vocales... Un groupe à six, ça n'est pas si fréquent et la dernière minute peut être une vraie réussite en live (ou une cacophonie). C'est vraiment dommage que le refrain sonne autant comme une musique de pub des années 80.
- France, 5 points: la mélodie de voix de la première partie est jolie, le refrain agréable à écouter (bien que pas très original du tout), le deuxième couplet a la bonne idée d'être assez court avant la montée en puissance... C'est dommage, justement, qu'il y ait encore trente secondes après, le temps de délivrer un message que personne ne comprendra.
- Israël, 6 points: j'aime généralement bien les fausses ballades qui se réveillent au bout de trente secondes. Le côté vaguement rap (?) change un peu les habitudes, mais surtout le refrain, qui va encore plus loin, en tentant le raï. J'attends de voir ce que ça donnera vocalement en live, quelle sera la mise en scène et si le message sur les 3 minutes sera conservé, mais ça peut être très fun!
Commentaires
Je ne dis pas que c’est une bonne chose.
Bon alors, dans l’ordre. La France. Comment dire. Ça pourrait être juste une espèce de chanson hyper classique, pour ne pas dire surannée, pour ne pas dire ringarde, basée sur les capacités vocales de l’interprète, qui pourrait plaire à certains même si d’un point de vue créativité c’est d’une extrême fainéantise, à condition que l’interprète présente bien, mais là je crois qu’elle n’est ni assez jeune ni assez bombasse pour compenser (oui, j’attaque sur le physique, mais là pardon j’attaque sur tout). Le problème, c’est que dans le genre « on fait une chanson pour dire que la guerre c’est nul » avec plein de courage à la fin toussa toussa, ça ne le fait pas du tout, en 2015, de mettre un gros morceau au milieu qui parle de soldats ennemis qui détruisent les villages et les croyances tout en rigolant. On est dans le même répertoire que « Vous n’aurez pas l’Alsace et la Lorraine », là. Je suis sûre que ça peut se placer dans tous pleins de contextes, par les temps qui courent, mais vu la ringardise de tout le truc, on aura du mal à croire qu’elle parle du Mali ou de l’Ukraine. Et quand bien même.
L’Arménie, par contre, qui a sûrement de quoi commémorer en ce moment, le fait mieux, en envoyant un groupe qui rend, par son nom et sa composition, un vibrant hommage à la résilience du peuple arménien au travers de sa diaspora, mais qui chante une chanson dont on ne peut pas être entièrement certain qu’elle parle de la résilience du peuple arménien en particulier, parce qu’elle a plusieurs niveaux de lecture. La chanson en elle-même me pose un léger problème au démarrage, parce que la voix d’une des interprètes n’a pas l’air de coller du tout avec ce type de musique et ça cloche. Le petit pont avant le dernier refrain n’est pas entièrement adroit non plus. Une fois qu’ils chantent tous ensemble, par contre, c’est plutôt chouette. Et j’aime assez le clip.
Portugal. Je dois dire que la version studio est chantée beaucoup plus juste, ce qui fait que jusque là c’était une chanson que j’aimais plutôt bien. Là, du coup, j’anticipe un beau vautrage. Sinon, objectivement, le début de la chanson ne m’inspire pas, le refrain est beaucoup plus efficace (et eurovisionnesque, effectivement), je ne sens pas la jonction entre les deux, mais une fois que la machine est lancée on peut se laisser entraîner.
Israël. Pour le moment je ne suis pas emballée, c’est une des chansons que je zappe parois sur la compil. Mais ça peut venir. Les rupture et changements de genre peuvent surprendre en bien. C’est l’une des rares chansons qui bougent vraiment, et il y a moyen d’en tirer parti dans la scénographie (le Royaume-Uni, par exemple, a un potentiel qui restera, à mon avis, inexploité sur scène). Le truc sur les 3 minutes, fait partie de la chanson, ce sera forcément conservé.
Je te trouve vraiment très dure avec la France, mais peut-être réussis-tu juste à être plus objective que moi. J'attends encore de voir la mise en scène, on ne sait jamais...
Pour Israël, j'ai été lire les paroles (en constatant au passage que Monsieur a seize ans), et cette blague de fin ne me paraît pas particulièrement indispensable.
La blagounette est-elle indispensable, sans doute pas, je pense juste qu'elle est bien prévue dans les 3 minutes et qu'elle restera donc, mais ce n'est que ma prédiction.
Quant à Lisa Angell, si je me concentre très fort, je peux me persuader qu'elle parle de Boko Haram, auquel cas ça fait tout de suite moins boulangiste, il n'en reste pas moins que musicalement, de toute façon, je n'accroche pas.
(mais bon, c'est vrai, musicalement, ça ne vaut pas Le jour d'après)
C'est le même auteur (le frère Goldman), qui a aussi fait du Tina Arena. Serge Llado a fait une chronique pour évoquer les similitudes entre ses œuvres: www.francebleu.fr/humour/la-chronique-de-serge-llado/serge-llado-un-air-de-deja-vu (il fallait reconnaître des burritos, avant, quand on commentait?).
Pour en revenir à notre chère Lisa, elle disait hier dans TPMP que la fin de la chanson ne serait pas pareille, avec une version permettant de montrer sa puissance vocale. Ça sera peut-être mieux, pour le coup, vu que je trouve la fin un peu mollassonne...
Les autres ont été plusieurs à dire qu'ils n'aimaient pas, soit parce que c'était chiant, déprimant, à se jeter par la fenêtre, vieillot, mais sans se moquer plus que ça.
Ensuite, je ne te remercie pas d'avoir parlé de Mike, car ça fait une heure que je perds mon temps à réécouter ses nombreux tubes, dont certains sont malheureusement totalement oubliés, même à "N'oubliez pas les paroles", comme "Mais dans la lumière", "Qui pourra te dire" ou encore "Viens ce soir", des petites merveilles figurant aussi sur le disque d'Amaury.
4e place - Arménie.
C'est très dommage que cette chanson ne décolle jamais. On dirait la piste 17 d'une comédie musicale qui n'aurait pas marché.
3e place - Portugal.
La chanteuse est jolie. La mélodie est jolie. Mais là encore, ça ne s'envole pas. Un peu répétitif et quelques faussetés effectivement.
2e place - Israel.
Dès le deuxième refrain, je chantais "Let me show you Tel Aviv", donc je pense que c'est plutôt pas mal. J'ai aussi dansé devant mon écran. Un bon mélange musical.
1ère place - France.
Evidemment, je soutiens corps et âme Lisa Angell. Comme chaque année, je pense - et je le crois sincèrement, comme toujours - qu'elle se hissera en bonne position. Même si je dois bien avouer que Chimène et son "Jour d'après" auraient été terriblement plus efficaces.