One more time

Samedi soir, j'ai osé déclarer, seul devant ma télé, entre deux interventions de Dèïvid Guetta, que cette cérémonie des NRJ Music Awards était un peu chiante. Mais je crois que, dès que Salieri a choisi de réinventer son Assasymphonie à la guitare sèche, je ne pouvais plus cautionner cette soirée. Il y a bien eu, heureusement, Michael Bublé, la classe, qui a chanté deux fois dont une avec Nikos, la classe, et qui, mine de rien, remplace très bien Enrique Iglesias, ou encore la fratrie Smet au grand complet pour chanter sauf Laeticia Jade et Joy, la bourde de Kamel Ouali qui s'est fait huer par tous les fans de Tokio Hotel en osant annoncer la victoire des Black Eyed Peas (juste parce qu'on aurait pu penser que ça allait être eux, tout ça parce qu'ils avaient déjà remporté l'award de la «chanson internationale de l'année» qui, très étrangement, servait de générique en lieu et place du One more time qui officiait depuis dix ans), Diam's qui fait croire qu'elle se barre (ce qui aurait pu être crédible, si elle jouait mieux) pour revenir déguisée en ours polaire et faire chanter Dora l'exploratrice, ou même le medley avec des vrais instruments enregistrés sur Le bien qui fait mal et ce qui restait d'intact de L'assasymphonie, mais vraiment, ce fut bof...

Nikos Aliagas feat. Michael Bublé
via wat.tv

Ah çà, on n'invite pas Mylène Farmer et tout de suite, une cérémonie des NRJ Music Awards perd de son standing!
Et de ses téléspectateurs, c'est évidemment lié!

Mais il ne fait aucun doute que Jenifer est à la tête de cette cabale. Il est même évident que c'est à cause d'elle que Nikos Aliagas anime l'émission désormais, comme si c'était un prime de la Star Academy alors que c'est tout de même une cérémonie internationale prestigieuse, où Rihanna peut venir coiffée n'importe comment sans chanter avec le moindre amateur, ni même subir le regard du moindre amateur désireux de se lancer dans la chanson. Seulement voilà, cette année, malgré ses réseaux, impossible pour Jenifer de se faire nommer dans une quelconque catégorie! Elle a probablement proposé celle de la «révélation théâtrale de l'année parmi les personnalités du monde de la télévision» (pour Les monologues du vagin), mais les organisateurs ont su dire non, parce que ça aurait fait tâche (et que Flavie Flament, pour Les monologues du vagin, aurait été refoulée à l'entrée, ce qui aurait forcément fait un drame).

Diam's, révélation théâtrale de l'année parmi les personnalités issues du monde de la musique
via wat.tv

Alors elle s'est vengée comme elle a pu. C'est sûr!
Pourquoi, sinon?, Mylène Farmer, qui a rempli deux Stades de France et sorti des tubes devenus de véritables hymnes portés à la première place du Top 50 comme Sextonik ou C'est dans l'air et gagné presque autant d'argent que Johnny Hallyday alors même qu'elle n'a simulé aucun possible décès, aurait pu ne pas faire partie des nommées de la catégorie «Artiste féminine francophone de l'année»? Juste quand Jenifer n'en faisait pas partie et qu'elle avait enfin une chance de remporter le trophée et de battre un peu plus encore son propre record du nombre d'awards en pieds de table basse?!

Non, Jenifer ne pouvait pas laisser faire ça! Prendre le risque de laisser s'éloigner un peu Mylène Farmer et, surtout, de passer au second plan. Au contraire, tout était parfaitement huilé, pour que la gloire de Jenifer soit rappelée, discrètement, alors qu'elle remettrait un prix (car elle sait s'ouvrir aux autres, pas comme Mylène Farmer), sans qu'elle ait à le faire elle-même histoire de montrer à quel point elle est humble.
Et elle peut, car comme elle le dit elle-même: «Sept Awards, c'est un peu énorme, effectivement».