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La semaine dernière, Le Journal de Mickey se terminait ainsi:
Un film culte, carrément, que cette Princesse et la grenouille!
Nous voici, depuis, dans la semaine prochaine de la semaine dernière, et, justement, Le Journal de Mickey de la semaine s'ouvre ainsi:
Carrément, on va adorer! Ça n'est plus culte, mais quand même, on va adorer... Et puis, on tourne la page, impatients, et on tombe sur le sommaire.
Carrément, on va aimer! Pas forcément adorer, mais quand même, on va aimer... Alors hop hop hop, on se précipite page 35.
Carrément, Le Journal de Mickey aime! Nous, on ne sait pas (et finalement, on s'en fout), mais Le Journal de Mickey aime! Et pas du tout seulement parce que c'est le Disney de Noël qui sort fin janvier, évidemment, car, c'est bien connu, depuis Astro Boy, il s'agit d'un magazine réputé pour ses critiques cinéma sans concessions.

Mais là, pour le coup, moi, je n'ai pas aimé.
Encore moins adoré.
Quant à en faire un film culte, il y a là plus d'un pas que je ne suis pas sûr de pouvoir franchir.
Je sais bien qu'il y a le cas Pocahontas, une légende indienne, détesté en salles et finalement fabuleux, mais je n'y crois pas, pour La Princesse et la Grenouille, quand bien même des critiques américains déclareraient le plus sérieusement du monde qu'il s'agit là du meilleur Disney depuis Le Roi Lion (mais bon, Le Roi Lion n'est déjà pas le meilleur Disney depuis Le Roi Lion, alors je peux me permettre d'être en désaccord).

Pourtant, pour leur grand retour tant attendu à la 2D, les studios ont mis les meilleurs atouts de leur côté, en choisissant le tandem Musker/Clements, celui de La Petite Sirène, de Aladdin ou de Hercule... Des succès avec des tas de points communs chaque fois (jusque dans les têtes de certains personnages), mais surtout une BO soignée, inventive et fun, des méchants extraordinaires qui constituent un vrai ressort comique, une demoiselle en détresse très mise en avant et pas trop cruche (quoique... cette brave Ariel est quand même bien gentille) et une revisite totale d'un mythe ultra-connu.

Sauf que La Princesse et la Grenouille joue plutôt dans la même cour que La Planète au trésor, ce qui en fait un film agréable mais un peu décevant (et dont l'affiche est sublime). Les mêmes thèmes sont donc encore et encore réutilisés par le duo, mais avec moins de rigueur et, donc, moins d'efficacité. Cette princesse -qui n'en est pas vraiment une- est clairement celle qui porte la culotte dans le film et dans son couple avec la grenouille -qui n'en est pas vraiment une non plus-, la musique est omniprésente (sans rien de vraiment marquant, toutefois), mais, finalement, le méchant est relativement inexistant, comme son faire-valoir, et c'est bien dommage. Il faut dire que les vraies motivations de ce sinistre individu, qui restent assez obscures pendant une grande partie du film, ne sont pas sans rappeler celles de la méchante Ursula, avec laquelle il partage presque le modus operandi.

C'est là le vrai problème de La Princesse et la Grenouille.
Parce que, si Musker et Clements nous présentent une héroïne qui, en plus d'être noire, accumule les pourboires misérables et ses deux emplois pour s'acheter son entreprise après la mort de son père (c'est tellement fun, le conte de fées des années 2000!), ils ne lésinent pas sur les clins d'œil aux âges d'or des studios, mais au point d'atteindre cette désagréable impression de déjà-vu. Comme si le retour à la 2D se devait d'être un hommage à tout Disney, avec ses robes de Cendrillon, ses danses de Belle au Bois dormant, ses bonnes étoiles qu'on prie et ses Princes Charmants qui vont venir... Ou encore son personnage nommé Louie qui se verrait bien faire de la musique chez les humains!
Voire, en image subliminale, une apparition de la dernière méchante à avoir arpenté le bayou, du temps de Bernard et Bianca, mais on finit par voir un peu n'importe quoi, quand on se met à chercher des références au lieu de suivre le film. On peut aussi chercher quels peuvent bien être les rôles d'Anthony Kavanagh et, surtout, de Liane Foly, qui font le job en étant finalement moins reconnaissables qu'Alexis Tomassian, premier rôle masculin, et surtout China, qui, heureusement, a un peu bossé sur son accent, mais donne parfois l'impression qu'on assiste à un long MTV Crispy News. Sans vraie blague.

Au moins, que l'on s'intéresse à l'histoire ou à chercher si ce ver luisant doit être vu comme un hommage à Evinrude, il n'y a pas de raison de voir le temps passer. Et la dernière partie est aussi la plus soignée graphiquement (avec une scène art-déco au restaurant), après un début de film digne de Peter Pan dans Retour au pays imaginaire ou Il était une fois et leur lumière blanche insupportable sur les contours des personnages. De quoi faire de La Princesse et la Grenouille un divertissement éventuellement agréable, mais non, vraiment, culte, je ne crois pas.

Commentaires

Funben a dit…
Tu devrais écrire des critiques cinématographiques et les proposer aux magazines qui les publient. ta critique est géniale. J'ai adoré le coup de "adore, aimer, on l'aime...". ce qui est sûr c'est que je n'irais pas voir ce film.
cecilette a dit…
Et tu as tord Funben !!
Ce film est beau c'est tout !
Et drole !

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