C'est fini, c'est fini...

Cette semaine aurait dû être flamboyante. Avec le retour de l'Eurovision dans mon cœur et un jour férié, tout était réuni pour qu'elle constitue l'apogée de 2019 avant la semaine prochaine (peut-on encore parler de «semaine prochaine» alors qu'elle commence dans environ une heure?), LA semaine de l'Eurovision et la nouvelle victoire de la France à la fin. En plus, j'avais potentiellement un date calé pour un plan cul avec un garçon très mignon, alors vraiment, ça devait être parfait. Le date ne s'est pas fait, mais ça, c'est ma faute: quand on me dit qu'on a un planning hyper-serré et qu'on dirait que tout doit être expédié jeudi soir en trente minutes entre deux activités touristiques et des visites à des amis parisiens, alors que ça fait deux ans que j'attends oh!, et qu'en plus, je dois préparer des cours ET écouter des vidéos de chansons de l'Eurovision, j'ai tendance à ne pas relancer, caressant, à défaut d'autre chose, l'espoir follement narcissique d'être relancé et me sentir un peu désiré.

Il a relancé vendredi matin, pour souligner que je n'avais pas relancé avant le jeudi soir.
Si les gens ont besoin de se sentir désirés, aussi, pffff...
Mais peu importe, de toute façon. Au bout de deux ans, six mois de plus, ou un an, ma foi... ça m'en touche une sans faire bouger l'autre. Non, rien ne pouvait suffire à ébranler ma confiance et ma joie (à défaut d'autre chose). Alors jeudi soir, au lieu de ce rendez-vous qui semblait ne pas vouloir avoir lieu, j'ai pris rendez-vous avec ma coiffeuse, histoire d'avoir le cheveu propre et bien coiffé au moins pour moi. C'est là que tout a dérapé.

Avec ma coiffeuse, ça fait longtemps qu'on se connaît. L'avantage d'avoir un blogue depuis le XXe siècle, c'est que je peux même dater notre rencontre d'il y a dix ans. Tout n'a pas été simple entre nous, les débuts ont été laborieux. Je dirais même qu'il a fallu un peu de temps pour qu'on fasse vraiment la conversation pendant qu'elle me coupait les cheveux. Oh, comme ce temps-là me semble lointain. L'avantage d'avoir un compte Twitter depuis dix ans, c'est que je peux presque dater le jour où tout a basculé au 25 octobre 2011. D'abord, timidement, on parlait de tout et de rien, des vacances des profs, des élèves qui se font couper les cheveux dans le salon, des clips qui passaient à la télé. Le temps a passé: en 2013, ma barbe a poussé; en 2015, elle a commencé à trouver que mes cheveux s'affineraient pas un peu sur le dessus? (CHUT!), et un jour de 2017, tandis que j'avais l'air de fredonner Je m'en vais de Vianney en même temps que NRJ, je jurerais l'avoir entendu me demander avec un ton réprobateur que j'aurais tout à fait partagé deux ans plus tôt: «T'aimes bien Vianney?».
Depuis, sans aucune ambiguïté, nous nous vouvoyons tout à fait, mais un pas avait été franchi. Elle est la seule à qui j'ai osé parler de mes rêves de cheveux blonds ou de cheveux rouges (et elle s'est moquée). Elle est la seule qui me parle (encore) de mes cheveux qui s'affinent sur le dessus, non?, il y a des chauves dans votre famille? (mais c'était le mois de décembre, j'étais fatigué, ça rend les cheveux fins, c'est pas ma faute). Malgré les épreuves et nos divergences d'opinion, je vais encore me faire couper les cheveux chez elle, c'est dire comme on est intimes. Mais je ne m'attendais pas à une annonce si terrible que celle de jeudi.

Elle a noyé le poisson, en s'attardant sur mes quelques cheveux blancs aux tempes, comme si je devais rester concentré sur cette nouvelle désagréable alors qu'elle me l'avait déjà dit la fois d'avant et que, accessoirement, j'ai des poils blancs partout dans ma barbe alors je le vois bien, que j'ai les cheveux qui deviennent blancs (et c'est un détail parce que, dans la phrase, l'essentiel est donc que j'ai des cheveux). Mais non, avant ça, après avoir évoqué l'anniversaire de son fils, les preuves du temps qui passe ou ses vacances en Bretagne, tout s'est accéléré et il a fini par être clair qu'elle ne vivait plus avec son compagnon.
Et...
Bah, j'ai pas osé lui demander ce qu'il s'était passé.
J'ai compati sans m’appesantir, j'ai souligné que c'était sûrement compliqué d'être hébergée chez quelqu'un en attendant, mais... je ne sais pas. Je n'ai pas eu d'explications!
Comment je peux me relever de ça, moi, si je suis tant dans le doute et l'inconnu?!

Srbuk - Walking Out (Arménie) 

Sarah McTernan - 22 (Irlande)

Anna Odobescu - Stay (Moldavie)

Luca Hänni - She Got Me (Suisse)

Carousel - That Night (Lettonie)

Ester Peony - On A Sunday (Roumanie)

Oh, oui, certes, la deuxième demi-finale de l'Eurovision se profile déjà à l'horizon, mais rien ne sera plus jamais comme avant...
  • Irlande, 2 points: c'est sympa, ces sonorités qui groovent gentiment en fond, comme dans les chansons des années 60. Mais ça ne va pas plus loin et c'est long, c'est long...
  • Lettonie, 3 points: j'aime bien les lo-o-o-o-ove du refrain. Le reste m'ennuie plutôt, mais les lo-o-o-o-ove reviennent souvent et ils sont jolis.
  • Arménie, 4 points: je ne sais pas si j'aurais choisi ça comme chanson pour commencer, mais bon, les organisateurs savent sans doute ce qu'ils font. J'aurais pu aimer vraiment si le côté dark n'était pas dilué dans le refrain et plus encore, dans le final eurovisionnesque de la chanson (un choix malheureux, dans ce cas-ci).
  • Roumanie, 4 points: il se passe un truc à 1'44, une espèce de montée, qui me fait un effet certain. Le charme agit alors pendant un temps, avant que, tout de même, je réalise que, non, cette chanson n'est pas très intéressante (et déjà, il a fallu attendre 1'44 pour que je commence à l'aimer bien).
  • Moldavie, 5 points: j'ai été surpris par la mélodie en fin de deuxième phrase et pourtant, tout dans cette chanson est un condensé de la pop la plus soupesque proposée par l'Eurovision. Celle que j'aime bien, en cachette, où on prononce cri-aïIIï-me et où, à la fin, on fait exploser la fausse batterie en montant d'un demi-ton. Dommage, le moment juste avant (les trente secondes à partir de deux minutes) sont tout à fait ratées et le final en pâtit.
  • Suisse, 7 points: le monsieur est fort charmant et j'aime bien les messieurs qui dansent, mais je n'aime pas trop trop la pop-r'n'b. Mikolas Josef m'a eu à l'usure l'an dernier et le refrain de Luca Hänni devrait aussi y arriver cette année. Ces Dirty dancing, ils sont vachement bien, en fait!

Commentaires

Rhum Raisin a dit…
Toute cette histoire m'émeut, parce qu'elle pourrait tellement m'arriver (enfin, l'histoire de la coiffeuse, hein, pas le date manqué, ni le fredonnage de Vianney, ni cette idée de cheveux rouges). Ne pas rebondir au bon moment pour poser une question, c'est tragique. Le bon moment reviendra peut-être, mais en attendant, tu as raté le meilleur moment pour montrer (ou feindre) que toi aussi, tu t'intéresses à sa vie.

Mon classement du jour:
N°6 : Lettonie - C'est très mou-mou et ça ne décolle jamais. En musique de fond, c'est très bien.
N°5 : Roumanie - Le clip est joli, mais on dirait surtout une pub. Pour quel produit, je ne sais pas, mais ça me fait penser à une pub. Et donc, la chanson est très secondaire.
N°4 : Arménie - Ce rythme à la Rag'n'Bone Man est plutôt cool. La chanteuse chante bien. Pas transcendant, mais agréable.
N°3 : Irlande - J'aime assez la mélodie entraînante, un peu sixties je suis d'accord avec toi, mais je suis conscient que cette chanteuse ne fera pas carrière en dehors des frontières irlandaises.
N°2 : Suisse - Le refrain très latino est cool. La voix est douce. Et ça fait se dandiner.
N°1 : Moldavie - Je ne comprends pas pourquoi dès que c'est sirupeux, je trouve ça bien. C'est pulsionnel.
Pierre a dit…
Tous tes dates se passent bien et tu détestes Vianney, alors?
Mais j'ai posé des questions, quand même; j'espère qu'elle aura vu que je m'intéressais. Sauf que je n'ai pas eu l'explication. Ma passion pour les potins et les ragots est restée inassouvie.
Nataka a dit…
Et bien j’ai de meilleures relations avec mon esthéticienne que toi avec ta coiffeuse, Pierre. Je sais pourquoi elle s’est séparée de son mari, elle. Mais elle ne s’est jamais moquée de mes cheveux blancs teints en rouge, il faut dire.

Arménie : Si j’en crois le clip, Srbuk ne danse pas, et c’est dommage parce que cette chanson déchirerait sur scène si c’était puissamment chorégraphié. Telle quelle, elle fera son effet.

Irlande : Bon, au moins on sait qu’ils n’ont pas cramé tout leur budget dans le clip. Alors là encore je pense que il y a 12 ans j’aurais peut-être accroché (et encore, même il y a 12 ans les vibratos exagérés me fatiguaient déjà) mais maintenant, sans plus. Ce n’est pas désagréable mais ni le style ni le thème ne sont très originaux.

Moldavie : Les dernières notes du couplet sont surprenantes, et le démarrage du refrain donne vraiment envie d’y croire, ça a une certaine puissance et c’est bien calibré. On verra.

Suisse : Ah bah voilà, je me demandais quand est-ce qu’on en viendrait à quelque chose qui bouge un peu. Dirty dancing ce serait beaucoup dire mais je ferai de mon mieux. Ce sera bien dans la voiture, fenêtres ouvertes cet été.

Lettonie : C’est joli mais ça n’a pas l’air décidé sur l’énergie à y mettre. Là c’est soit trop, soit pas assez. On attend que ça décolle, et puis non.

Roumanie : Il me faudra plusieurs écoutes pour m’approprier cette chanson mais elle a le mérite de retenir mon attention tout du long, et vu l’esthétique du clip je suis curieuse de voir ça sur scène, je crois que ça a du potentiel.

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