L'année prochaine prochaine prochaine si tout va bien

Depuis Danny Boyle, on savait que le soleil allait mourir en 2057, mais on ne nous avait pas parlé des éruptions énormes qui allaient se produire en 2012, que les Mayas avaient pourtant prédit il y a des millénaires, ce qu'on aurait donc pu savoir aussi si, au lieu de les exterminer, on s'était un peu intéressé à leur science. Et, si 2057 est encore un peu loin et que nous serons tous morts d'ici là (surtout parce que 2012 vient avant), 2012, c'est déjà demain et demain, c'est aujourd'hui. La preuve, en 2012, la technologie des portables (ordinateurs ou téléphones) n'aura tellement pas évolué par rapport à 2009 qu'on pourrait même la trouver déjà archaïque, du moins si on en croit le film de Roland Emmerich.

C'est un «si» qui change tout, parce que, si on se souvient du Jour d'après (et on s'en souvient forcément), on ne peut que trouver un peu grotesque le cyclone de froid qui fait froid mais pas trop (mais si, la scène des loups!). Du coup, puisque les théories scientifiques de Roland Emmerich sont parfois un peu fumeuses, pourquoi pas ses représentations de la technologie moderne. Mais en fait, on s'en fout, parce que 2012 est juste jouissif, de son presque début à sa presque fin et excuse d'un coup l'existence de Godzilla, voire de 10000. Le film est la preuve que Roland Emmerich peut faire des bons films même sans une chanson de Chimène Badi dans le générique (ce qui aurait été sans doute fort agréable, mais la musique de 2012 a déjà tellement de faux airs de celle du Jour d'après qu'on ne va pas cracher sur le rock FM proposé à la place, qu'on peut de toute façon ne pas écouter en partant tout de suite de la salle sans regret de rater quoi que ce soit douze minutes plus tard).

C'est même un peu le film-catastrophe ultime, avec absolument tout dedans. Un peu de pseudo-sciences (le soleil et ses éruptions, donc), une grosse larme de bons sentiments (un couple divorcé et les enfants qui préfèrent beau-papa à papa), un soupçon de critique du monde actuel (un Noir est à la tête de la Maison-Blanche et, évidemment, c'est la fin du monde!... ah non, la «critique» n'est pas là), une pincée d'audace allemande (quelle idée de mettre autant de Noirs dans le film, en plus du Président et de sa fille), un personnage forcément un peu ambitieux et un autre qui se sacrifie évidemment ou un poil de grotesque (sincèrement, la mort du Directeur du Louvre sous le Pont de l'Alma, ça fait les gros titres de CNN?!). Mais surtout, des images-choc (la destruction du plafond de la Chapelle Sixtine, qu'on aperçoit dans la bande-annonce, est ma préférée) et, bien sûr, absolument tout qui pète.

C'est bien simple, une fois la fin du monde découverte par John Cusack, il se passe toujours un truc à l'écran, chaque fois plus impressionnant, les effets spéciaux étant absolument bluffants (sauf quand il roule en forêt et qu'on se croirait revenu dans les années 70 tellement on «voit» le fond vert). Tout explose, tout s'écroule, tout est chaos, à côté, et c'est juste jouissif à voir, sur un écran forcément géant. L'action est haletante, les acteurs sont à fond, les personnages se croisent, s'éloignent, se retrouvent, tout le monde meurt mais on ne sait pas qui y passera vraiment, on retient son souffle et on pousse les manettes pour que l'avion décolle... Et en plus, dès que ça devient trop sérieux, le personnage de John Cusack est là pour faire une blague, qui a l'avantage d'être vraiment drôle... Et sur la (longue) fin, quand elles disparaissent, le temps qui passe se fait effectivement un peu plus sentir, même si, plongé dans le film, on pourra être sensible (ou pas) aux bons sentiments déployés à l'image, avec d'un coup un peu moins de finesse (hum... tout est relatif, sur ce point). Malgré tout, en sortant de la salle, tout ça donnerait presque envie d'être revu si 2012 ne durait pas, quand même!, 2h40.

Et puis, si vous allez voir le film, vous pourrez peut-être me répondre: qui est le secouriste-mignon-à-deux-répliques à côté du Président?

Commentaires

cecilette a dit…
J'voulais déjà y aller mais là j'ai encore plus envie ! (et je ferai attention au petit secouriste donc...)

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